Vraiment, nous l’avons tous, collectivement, échappé belle ! Un peu plus et la France sombrait dans la dictature communiste.
Grâce à une puissante mobilisation des forces démocratiques de progrès de l’ensemble de la classe politique ainsi que la réponse ferme et positive de toute la famille des castoridae, on peut maintenant le dire en toute décontraction : même si on y a échappé de peu, la France de 2024 n’est pas une dictature communiste !
En effet, rappelez-vous bien que, comme l’a d’ailleurs rappelé notre Leader Suprême en janvier 2020, “une dictature c’est un régime où une personne ou un clan décide des lois. Une dictature c’est un régime où on ne change pas les dirigeants, jamais.” Au moins a-t-on maintenant l’assurance que la France échappe à cette caractérisation infâmante.
Le versant communiste sera aussi promptement écarté en utilisant différents éléments économiques, politiques et sociaux qui rappelleront aux mauvaises langues que notre grand et beau pays reste une vraie démocratie, vibrante de liberté et d’opportunités.
Ainsi, les prélèvements sociaux et fiscaux sont encore bien inférieurs à 100%, de multiples statistiques en attestent : avec un taux de prélèvement de plus de 54% (en hausse constante d’année en année), il reste encore au travailleur français presque la moitié de son travail pour vivre, ce qui au passage l’autorise un peu trop à des excès et des débauches auxquels les pouvoirs publics entendent bien mettre rapidement un frein dans les prochaines années.
De la même façon, lorsqu’on parle de la France, vient immédiatement l’idée même de liberté économique et de prospérité par le travail, de l’investissement capitaliste et de l’enrichissement de tous et de chacun. Quelques rapides lectures permettent de retrouver la France extrêmement bien classée en matière de liberté économique, confortablement installée entre la Serbie et les Bahamas, destinations aussi pittoresques que réputées pour leur incroyable perspicacité économique. Que des pays comme l’Espagne, l’Italie, le Portugal, Israël, l’Uruguay ou même la Belgique se situe bien au-dessus de la France montre surtout la belle marge de progression que s’offre l’Hexagone dans les prochaines années, d’autant que la tendance, sur les décennies passées, montre un bel appétit à l’exploration du fond de classement.
Il faut bien comprendre qu’en réalité, la France a depuis longtemps embrassé l’idée de Liberté (qui guide le peuple, dites vous-le bien) et que cette idée imbibe chaque fibre des Français et de leur gouvernement. Cette Liberté s’accompagnant indubitablement d’une volonté vibrante de développer ses richesses et ses capacités par le truchement d’un capitalisme serein appliqué avec art, c’est donc sans surprise que, lorsque des études sont menées récemment à ce sujet, on découvre que le pays caracole quasiment en tête des pays soutenant le capitalisme et ses retombées.
On peut y lire sans s’étonner que la France embrasse la liberté économique de cet amour fougueux qui caractérise les passions les plus brûlantes et qui pousse d’ailleurs les Français chaque jour un peu plus vers les plus haut podiums de l’Humanité.
La conséquence logique est sans appel : la France aime tendrement ce capitalisme qui a su lui donner tant en échange, et s’échine donc à lui consacrer une place toujours plus importante dans le cœur de ses citoyens et de ses générations futures qui ne manqueront pas d’en comprendre toute la nécessité.
Pas de doute, sur le plan économique, la France est vraiment loin de se diriger vers le communisme, n’est-ce pas.
Du reste, tout le monde sait qu’une dictature communiste, c’est quand les gens sont communistes, ils ont froid, avec des chapeaux gris, et des chaussures à fermeture éclair et qu’il n’y a aucune liberté d’expression.
Or, parlons-en, de cette liberté d’expression : comment peut-on douter que la France, berceau des Droits de l’Homme et, maintenant par centaines, des Hommes de Droit (mais pas de droite, hein, oups, n’allons pas trop loin), puisse être aussi la source d’une liberté d’expression solide et rafraîchissante ?
Et comment douter que cette liberté d’expression ne peut s’entendre que dans un cadre juridique précis et correctement borné, afin d’éviter que des discours corrosifs ne viennent entretenir le doute sur l’exécutif français et son Leader charismatique, voire la sédition factieuse ? Dès lors, une fois qu’il est bien compris que cette liberté d’expression doit être encadrée et bornée, les récentes décisions de l’ARCOM prennent tout leur sens pour “garantir le pluralisme” étudié, précisément défini et duquel seront exclus (enfin !) ces organes qui ne sont pas pluralistes dans le sens désiré compatible avec la liberté d’expression officielle.
C’est vraiment ici qu’on comprend que la France n’est pas une dictature : d’abord, l’argent des impôts subventionne directement, à coups de millions d’euros, des chefs d’oeuvres cinématographiques que l’élite pensante peut aller voir par douzaines et permet de faire fonctionner des institutions qui viendront interdire des dérives télévisuelles regardées par des millions de Français dangereux pour notre démocratie.
Et qu’y a-t-il de plus libre, de moins dictatorial, de plus démocratique et inclusif que d’obliger les contribuables à payer pour un spectacle dont ils ne veulent pas et pour faire interdire ceux qu’ils veulent ? Qu’y a-t-il de plus juste et de plus libéral que les canaux de diffusion ainsi courageusement interdits à C8 et CNews soient attribués à des chaînes si subtilement serviles du pouvoir (RéelsTV, dirigée par Daniel Kretinsky, et OFTV, la chaîne de Ouest France) ?
Non, assurément, la France n’est pas du tout une dictature, et encore moins communiste !
D’ailleurs, une France communiste, ce serait une France qui aurait – par exemple – appliqué les propositions du Parti Communiste de 1981, comme le passage aux 35 heures, l’impôt sur la fortune, la retraite à 60 ans et la prise en compte de la pénibilité pour compter les annuités, le relèvement de cette retraite en parallèle à la hausse continue du SMIC, la centralisation jacobine tous azimuts. Comme en témoigne ce document de 1981, on se rend compte que rien de tout cela n’a jamais été mis en route. Ouf.
Non, décidément, la France n’est ni une dictature qui, derrière des élections bidons, ferait cyniquement jouer ses dirigeants aux chaises musicales, ni même un régime communiste dans lequel on limiterait l’expression publique, les opinions autorisées ou les possessions personnelles afin de tendre vers une égalité sociale parfaite.
Heureusement, d’ailleurs, car sinon, on verrait la presse fleurir de petits articles frétillants à l’idée d’aller ponctionner l’épargne des Français après avoir expliqué – sans rire – que cette considérable masse d’argent (6100 milliards d’euros, mazette, quel alléchant gâteau !) ne fait que dormir au lieu d’aider la Nation dans le besoin.
Non, vraiment, la France a su prendre les bons choix, les bonnes politiques et l’idée même d’y augmenter les impôts ou de piquer sans vergogne l’argent des uns et des autres ne s’y développe en rien.
La France n’est décidément pas une dictature communiste.