Si l’on avait voulu illustrer l’antagonisme systémique de l’Union Européenne, entre sa caste bureaucratique qui déteste le petit peuple et les forces traditionnelles des Etats-membres, progressivement étranglées par les normes bruxelloises, on n’aurait pu trouver mieux que cette caricature actuelle, où les paysans défilent contre les contraintes environnementales et la concurrence déloyale que portent des pays peu soucieux d’écologie, d’une part, et où la Commission affirme son intention de signer un traité de libre-échange avec le Mercosur, c’est-à-dire l’Amérique Latine. L’Europe, c’est, paraît-il, la démocratie. Une démocratie qui déteste son peuple.
Alors que nos paysans, plombés par les normes environnementales imposées par l’Union Européenne, dénoncent la concurrence déloyale qui leur est adressée par le reste du monde, notamment par les pays d’Amérique du Sud où l’environnement fait l’objet de moins d’attentions, la bureaucratie bruxelloise, bras armé de la caste mondialisée, vient d’apporter une réponse claire, nette et précise aux revendications ordinaires : le 9 janvier, les négociations ont repris, en vue de conclure le traité de libre-échange avec le Mercosur, interrompues au printemps dernier. L’objectif est assez clair, à en croire Politico : la Commission actuelle est convaincue qu’elle peut aboutir à une conclusion avant l’été 2024. C’est le principe Jean-Claude Dusse : je sens que je vais conclure !
On ne pouvait mieux montrer non pas l’écart, mais l’antagonisme qui oppose la bureaucratie bruxelloise soucieuse d’établir son pouvoir en faisant table rase des traditions nationales, et ces mêmes traditions nationales (par exemple la préférence française pour la paysannerie, qui est au coeur de notre construction historique). Dans de nombreux pays d’Europe, les normes environnementales communautaires nous mettent au bord de la rupture, et étranglent littéralement les paysans. Mais la Commission européenne n’en a cure. Le rouleau compresseur continue à rouler droit.
Source :