Le pays s’enfonce.
L’appauvrissement, déjà plus ou moins âprement débattu ici ou là, ne fait plus de doute, que ce soit pour les étudiants, les travailleurs ou la population en général.
L’insécurité explose. L’analyse objective des flux d’information en France suffit à se convaincre que le sentiment d’insécurité a fait place à un climat véritablement violent ; nombreux sont ceux qui constatent que le pays est devenu franchement dangereux par endroits, et le seul fait que les ministres de l’Intérieur se suivent et se relaient tous pour dire que “non, ce n’est pas si grave” suffit en lui-même à garantir que la situation se dégrade de plus en plus vite.
La situation économique montre d’évidents signes de fébrilité, et ce ne sont pas les derniers articles sur l’immobilier, qui donne le pouls du pays, qui permettront de se rassurer. Désindustrialisation, chômage, éducation en déroute, la situation socio-économique française se détériore de jour en jour.
C’est visible de tous, à l’exception bien sûr de ceux qui, terrorisés de ce que la réalité révèle, refusent de la regarder en face ou ceux qui ont un intérêt bien compris à ne surtout pas la voir, depuis les ministres et certains médias jusqu’à certaines administrations ou associations lucratives sans but dont l’existence même serait remise en cause si, justement, pauvreté ou violence devaient disparaître.
Devant cette situation, ceux qui veulent s’en sortir, échapper à la violence ou à la pauvreté, comprennent que leur destin ne devra surtout pas être remis dans les mains de l’État, ce dernier ayant largement contribué au résultat actuel.
Mais ça, l’État et ses affidés ne veulent pas en entendre parler : la situation est telle, en France, que se passer de l’État est devenu rigoureusement interdit.
L’auto-défense est si sévèrement encadrée qu’elle est en pratique interdite. Le simple fait d’afficher ouvertement une vive opposition au laxisme ambiant suffit à déclencher des mesures coercitives de la part de l’État : ainsi, à la suite du viol dans des conditions atroces survenu à Cherbourg, un collectif a eu l’outrecuidance de manifester (avec de banderoles offensives et des slogans contondants) devant le domicile du violeur, ce qui a immédiatement déclenché la réaction de la préfecture dont on aurait sans doute préféré la même diligence pour prévenir le crime.
L’auto-éducation, ou l’école à la maison plus exactement, est maintenant largement combattue par l’État, probablement stimulé par ses résultats flamboyants. Depuis le début de l’ère Macron, les deux chambres parlementaires se sont employées (sous couvert d’une chimérique lutte contre le séparatisme) à quasiment interdire toute échappatoire aux enfants du pays : il faudra qu’ils soient correctement endoctrinés et le plus profondément abêtis pour en faire des “citoyens bien comme il faut”, c’est-à-dire parfaitement stupides, conformistes, malléables et corvéables à merci.
Et en matière d’interdictions formelles de se passer de l’État, quoi de plus symptomatique et de plus ancré dans les mœurs en France que l’absence de toute liberté en matière d’assurance pour sa santé, pour sa retraite ou pour son emploi ?
En fait, le citoyen français est confronté à une bureaucratie systématiquement levée contre lui, qui se place en permanence entre lui et ses objectifs : il faut une autorisation et des permis, des formulaires et des démarches pour absolument tout. Aucun but, dans la vie du Français moyen, ne pourra être atteint sans qu’il soit systématiquement sanctionné ou simplement interdit d’un coup de tampon officiel. Seul l’introduit, le corrupteur, celui qui sait jouer de ses réseaux, de ses connivences ou de son pouvoir pourra s’affranchir des règles minutieusement mises en place par les innombrables baronnets de l’administration pléthorique française.
En substance, on ne fait jamais ce qu’on veut en France, seulement ce que l’État permet parfois dans sa grande bonté.
Ceci est l’inverse même d’une société libre où la loi sert à protéger les citoyens dans leurs droits des abus des autres et des administrations : la société française est une société coercitive où la loi sert à contraindre et empêcher les citoyens au profit de l’administration.
Or, comme un précédent billet le mentionnait, l’État est si néfaste qu’il est devenu dangereux de croire qu’il peut aider.
Il est à présent nécessaire de comprendre qu’il est d’abord là pour entraver, empêcher, limiter, contraindre et interdire ; il n’est plus là pour organiser la société et tenter de garantir la paix ou la sécurité des citoyens.
Il y a encore quelques poignées d’années, au tournant du siècle probablement, il se comportait certes comme une entité parasitique mais comprenait, confusément mais de façon pratique, que son avenir dépendait de la relative bonne santé de son hôte : s’il fallait des règles partout, il n’en fallait pas au point d’étouffer tout le monde.
Ces dernières années cependant, avec l’arrivée au pouvoir de la dernière génération de profiteurs imbéciles aux psychopathologies de plus en plus avancées, toutes les frontières, toutes les limites ont été supprimées. Sentant la fin de l’hôte proche, l’État est activement devenu prédateur et n’a plus rien à faire de son hôte. C’est dans une véritable course contre la montre que les dirigeants et la haute administration se sont maintenant lancés : il faut piller le peuple et, tant qu’on peut, réduire sa force suffisamment avant qu’il ne se retourne contre eux.
Comme le mentionnait le début de ce billet, certains, dans le déni ou bénéficiant directement de l’actuel délitement, nieront cette situation. Pourtant, le constat est sans appel.
Il convient donc maintenant de s’organiser en conséquence.