« Nous sommes sur une route qui mène à la pédophilie légale ». Notre enquête sur un mode opératoire propre au totalitarisme.
Education précoce à la sexualité, théories des genres, droits sexuels, les programmes sur la sexualité sont à la une de la rentrée et font des mécontents. De nombreux parents expriment leur colère face à des activités qu’ils estiment inadaptées voire choquantes. En Belgique, la question est au centre de l’attention et a donné lieu à des manifestations contre les obligations votées il y a peu. En toile de fond, une volonté des organisations internationales de faire de la santé sexuelle et de l’égalité des genres une priorité de l’agenda 2030.
De animations choquantes
En réalité, cela fait des années que les cours d’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle existent, mais il semble que le contenu et l’approche en soient aujourd’hui fortement modifiés. Des récits provoquant des réactions outrées se multiplient dans différents pays. Pour beaucoup de familles, ces nouvelles orientations passent mal. Quelques exemples parlants :
Sur le site belge “Sauvons nos enfants” des mères témoignent :
En 1ère primaire (6 ans), ma fille a donc participé sans mon consentement à sa première cellule Evras (Éducation à la Vie Relationnelle, Affective et Sexuelle). L’après-midi même qui a suivi cette intervention, elle a subi des attouchements dans les toilettes. Elle y était seule, les garçons étaient à plusieurs. En revenant à la maison, elle m’a tout de suite confié ce qui s’était passé, elle était perturbée, en colère, a pu dire avec ses mots qu’elle se sentait humiliée. Il aura fallu du temps pour qu’elle puisse intégrer la notion de consentement et de limites. J’ai interpellé l’école et l’équipe Evras. Je reste choquée par leur retour. Les animateurs Evras, sous couvert de “ils étaient entre enfants donc ce n’est pas un abus” ont cautionné ces comportements manifestement hyper sexualisés. Pour se protéger, ils ont déformé mes propos et déforcé mon témoignage:
ce sont vos mots d’adultes interprétant les propos rapportés par votre fille.
En sortant d’une séance d’animation, une petite fille de 6è primaire (11 ans) demande à sa mère : Maman, toi aussi tu te masturbes? Et quand papa a une érection, ça va plutôt vers la gauche ou vers la droite?
Lors d’une animation sur le cyberharcèlement, l’on a expliqué à des élèves de 11-12 ans comment prendre et échanger des photos de “nudes” (nus) : la photo se prend des pieds au cou, sans montrer le visage (pour garder son anonymat), devant un fond blanc, pour éviter que l’on ne reconnaisse les lieux !
Et c’est pire en France. Les exemples publiés par SOS éducation et les mamans louves font bondir. Certains élèves de CM2 apprennent que : “pour le plaisir, la fille suce le pénis du garçon”, “on peut faire le sexe dans les fesses”, “le zizi gonfle, il va presque exploser. L’homme doit mettre un truc en plastique”, etc.
Un téléreportage qui a circulé sur tous les réseaux suit l’animatrice d’un planning familial lors d’une séance d’éducation à la sexualité. On la voit dans une classe d’école primaire, où elle lit un passage d’un manuel pédagogique dont les propos sont très explicites : “son pénis s’est mis à grandir et rapetisser et puis quelque chose de gluant en est sorti”; elle interroge ensuite les enfants sur la nature de ce liquide, avant d’expliquer le phénomène de l’éjaculation. Plus loin dans le reportage, elle affirme que :
ce sont des mots qui peuvent sembler surprenants quand on les utilise à l’école primaire, mais finalement ce sont des mots de la langue française qui veulent dire ce qu’ils veulent dire.
Pratiques sexuelles
Masturbation, invitation à des jeux sexuels avec des partenaires multiples, sex toys, godemichés et plugs anaux, conseils pour prendre le partage des photos de “nudes” (nus), sextos, usages de la pornographie, c’est la gamme complète des quartiers chauds qui est aujourd’hui proposée dans les manuels distribués aux jeunes. En Suisse, la brochure Mon sexe et moi multiplie les images de parties génitales en gros plan et invite à “découvrir l’anatomie génitale et sa grande diversité, les bases physiologiques de la fonction sexuelle et non reproductive”. La brochure incite à s’approprier son propre corps et en prendre soin via l’auto-exploration.
En clair, ce document éducatif accumule les images explicites et flirte avec l’incitation à la masturbation, sous couvert de connaissances anatomiques et physiologiques. En page 15, le manuel propose d’accompagner les jeunes filles dans la découverte de leur anatomie, avec une infinité de détails dont on a du mal à comprendre l’utilité, si ce n’est que de provoquer une forme d’excitation sexuelle. (Nous nous excusons auprès des lecteurs pour cette citation, mais c’est ce que leurs enfants reçoivent comme ‘information’ à partir de 12 ans.)
“Enlève ton bas et installe-toi dans une position qui te permet de voir ton sexe à l’aide de ton miroir… En haut, là où se rencontrent tes lèvres internes, tu trouveras probablement le capuchon (aussi appelé prépuce) de ton clitoris. En fonction de la taille du capuchon, si tu essaies de décalotter ou écarter un peu la peau, tu peux peut-être voir l’extrémité du gland de ton clitoris… Tu peux peut-être le sentir, comme quelque chose d’un peu dur qui bouge sous ton doigt lorsque tu le déplaces de droite à gauche, etc.”
Bien entendu, le même procédé est appliqué aux garçons !
Idem dans l’autre brochure suisse nommée “Hey you”, qui va jusqu’à détailler des pratiques sexuelles (par exemple l’anulingus) et présente une panoplie de sex toys, sous prétexte de fournir des conseils d’hygiène liés à leur utilisation.
Ceci a fini par alarmer quelques rares élus. Mais, l’on apprend dans un article intitulé “La Confédération explique les plugs anaux aux jeunes de 12 ans” que leurs griefs contre ces contenus trop explicites sont balayés par l’argument qu’il s’agit de s’adapter à la réalité. Ainsi, la conseillère socialiste Yvonne Feri qui siège à la fondation Santé Sexuelle Suisse a soutenu que :
“De nos jours, les jeunes de 12 ans sont très développés. Partout, les jeunes sont confrontés à des expressions sexualisées. Et c’est pourquoi il est extrêmement important d’effectuer un travail d’information précoce”.
La fondation n’hésite pas à revendiquer une incitation à la sexualité, comme un élément de bonne santé. Elle affirme par exemple que “la masturbation fait partie de la vie quotidienne au même titre que le brossage des dents”, une idée qui a été promue dans une campagne vidéo “Brosse-toi… La masturbation aussi te donne un sourire éclatant.
Les tous petits aussi
L’idée d’éduquer à la sexualité ‘dès la naissance’ fait partie de ces programmes. En Belgique, un des points contestés par les parents et les professionnels de l’enfance est justement le fait que dans le guide EVRAS, la masturbation figure parmi les connaissances/savoirs à développer à partir de 5 ans. L’on préconise ainsi d’illustrer “à l’aide d’exemples concrets” comment l’amitié, l’amour et la sexualité se vivent et s’expriment dans la vie de l’enfant.
Exemple : dans un jardin d’enfant bruxellois, les enfants sont tenus de regarder un court-métrage dans lequel des personnes de différents âges et sexes s’embrassent. Des parents, devant l’incompréhension de leur enfant face aux images projetées et étonnés de ne pas avoir été mis au courant, se sont vus répliquer que “si on prévenait les parents, ils ne mettraient pas leurs enfants à l’école le jour de l’animation”.
En Allemagne, certaines initiatives ont provoqué un véritable scandale. Dans un jardin d’enfants de Baden Wurtemberg, la direction a pris l’initiative de préparer une pièce spéciale pour une activité de découverte du corps, où les bambins étaient invités à se dénuder et à se toucher mutuellement, par exemple ‘en jouant au docteur’, sous le regard d’un adulte.
La direction de cette crèche catholique avait préalablement informé les parents de cette nouvelle activité, par un courrier en spécifiant les règles : “L’activité aura lieu en présence d’un adulte’“, “L’enfant n’enlèvera que les vêtements qu’il souhaite, volontairement” et “Aucun objet ou doigt ne sera introduit dans les orifices du corps”.
Inutile de décrire la réaction des parents, face à une telle initiative… L’enfant peut-il vraiment refuser de se dénuder face à un adulte qui a autorité sur lui ? Il ne sait absolument pas à quoi il s’engage. Quelle différence l’enfant fera-il ensuite entre cette activité et les invitations d’un pédocriminel ?
Endoctrinement
Si les programmes de prévention sont devenus des programmes d’éducation sexuelle, c’est donc bien parce qu’ils entendent expliquer les pratiques sexuelles aux élèves. Il est loin le temps où ces sujets se limitaient à la prévention des maladies et à la contraception. Les objectifs actuels et les priorités ont changé : il s’agit d’inculquer une idéologie de la sexualité basée sur la découverte du plaisir et le droit à sa satisfaction, et de promouvoir les théories des genres qui ‘déconstruisent’ des stéréotypes, sous prétexte d’inégalités sociales.
En France, cela fait deux ans que l’association SOS éducation, qui se consacre à diverses problématiques liées à l’enseignement, s’est positionnée contre l’idéologie transgenre à l’école, notamment dans une pétition qui a recueilli plus de 50 000 signatures. Sophie Audugé, déléguée générale de l’association, dénonce le fait que la transidentité soit aujourd’hui diffusée comme un savoir auprès des enfants, alors qu’elle ne repose sur aucune base scientifique. Ses nombreuses apparitions dans les médias contribuent à alerter sur la question et alimentent les critiques sur les politiques liées au genre et à l’éducation (émissions Touche pas à mon poste, Face à face de Sud Radio, Karl Zéro).
La présidente du Collectif Parents Suisses, Vanessa Van der Lelij, voit également les choses sous cet angle :
“il s’agit d’une véritable propagande liée à la question de l’identité de genre. Outre une éducation précoce, le collectif dénonce une volonté de forcer le discours sur cette thématique, et de l’introduire à des âges où la plupart des enfants n’ont ni l’intérêt, ni les capacités à aborder ces sujets. On demande par exemple aux enfants de 7 – 8 ans s’ils se sentent bien dans leur corps féminin ou masculin et s’ils sont plutôt attirés par des filles ou par des garçons. En général, ils ne comprennent pas l’objectif de ces questions, et ils les ressentent comme une intrusion”.
Le contenu du matériel pédagogique confirme cette orientation idéologique. Que ce soit dans le choix des livres mis en avant à la bibliothèque, les lectures faites en classe, ou dans les brochure destinées aux ados.
“Mon sexe et moi”, une brochure distribuée aux 12 ans et plus, qui se réclame d’une approche scientifique interdisciplinaire, propose de concevoir la diversité des corps, des identités et des ressentis comme la nouvelle norme qui permettrait à chacun-e d’être soi, librement”.
La brochure explique qu’il existe trois types de sexes, masculin, féminin et ‘intersexué’. Elle incite aussi les jeunes à prendre des traitements hormonaux :
“Il existe des traitements hormonaux qui bloquent la puberté temporairement pour la retarder. Cela permet d’éviter que ton corps ne se modifie dans un sens que tu ne souhaites pas, tant que tu n’es pas tout à fait sûr-e de ce que tu ressens, ou que tu n’as pas décidé que c’était le moment. Si et quand tu le souhaites, ton/ta médecin peut te les prescrire”.
Cela va même jusqu’à présenter les chirurgies de transition de genre, sans jamais spécifier que ces interventions sont difficilement réversibles, ni qu’elles auront un impact négatif sur la fertilité.
Des experts s’insurgent
L’on a de la peine à comprendre comment des universités et des institutions médicales reconnues ont apporté leur contribution à ce genre de doctrines. Dans de nombreux pays, des experts en santé lancent l’alerte. Les signataires d’une lettre publiée dans le journal du médecin appellent à protéger les enfants et les adolescents contre les idéologies toxiques poussant à la transaffirmation prématurée devant des prises en charge médicales de plus en plus contestables.
Aux Etats-Unis, une majorité des Etats ont restreint, pour les mineurs, l’accès aux soins liés à l’affirmation du genre ou envisagent d’adopter des lois en ce sens. Parmi ceux-ci, quinze Etats interdisent les soins aux mineurs fondés sur l’affirmation du genre. Dans le cadre de ces interdictions, les médecins qui continuent à prodiguer des soins s’exposent à des sanctions directes majeures.
En Belgique et en France, un groupe d’étude interdisciplinaire nommé l’Observatoire ‘la petite sirène’ s’est formé, “en observant l’augmentation massive de nouveaux diagnostics de “dysphorie de genre” et de transidentité chez les mineurs, entraînant des prises en charge médicales lourdes, systématiques et immédiates, excluant toute concertation sociale, médicale ou psychiatrique authentiquement élaborée”. Ce groupe analyse l’impact des discours idéologiques sur l’enfant adolescent et des réseaux sociaux sur les pratiques médicales actuelles.
En Suisse, l’association pour une approche mesurée des questionnements de genre chez les jeunes propose un état des lieux, des outils de réflexion et des pistes d’accompagnement pour les jeunes concernés par les traitements de la dysphorie de genre. Ils soulignent que les professionnels de santé sont largement favorables à l’interdiction des traitements hormonaux pour les mineurs transgenres et abordent le sujet trop peu évoqué des souffrances des personnes ayant entrepris une ‘détransition’, c’est à dire le retour au sexe d’origine, dans la mesure où cela est possible.
Il est intéressant de noter que certaines associations LGBT s’inquiètent aussi des dérives actuelles. Pour les représentants de “Gays against groomers”, une communauté LGB et T, les campagnes de sensibilisation actuelles vont trop loin.
“Nous croyons qu’il y a une différence ferme entre l’éducation et l’endoctrinement, l’inclusivité et le racolage, et la célébration de votre droit au mariage par rapport à l’exhibition de comportements dégoûtants destinés à rester dans l’intimité de votre foyer. Nous sommes des personnes LGB et T qui ne faisons pas de notre sexualité un attribut dominant, nous n’avons pas besoin que le monde nous accepte et sommes satisfaits de nos droits actuels. Par rapport aux enfants , nous sommes sur une route qui mène a la pédophilie légale”.
Infractions pénales
Ces nouvelles orientations et leurs pratiques posent des questions majeures quant à leur adéquation aux législations en vigueur, en particulier celles qui concernent la protection des mineurs.
Pour maître Aymeric de la Motte qui a déposé un recours en urgence au nom de deux associations contre l’utilisation du guide EVRAS en Belgique : le contenu idéologique et hypersexualisé du guide pour l’EVRAS viole la neutralité de l’enseignement (article 24 de la Constitution) et commet quatre infractions pénales : mise en scène pornographique, incitation à la prostitution, atteinte à l’intégrité sexuelle de mineurs non-consentants et discussion de rapports sexuels avec des mineurs non-consentants.
Les associations exigent le gel de l’utilisation de la version actuelle du guide pour l’EVRAS en attendant qu’il soit retravaillé et modifié par un collectif de spécialistes de la santé mentale des mineurs, composé de cliniciens, de scientifiques, d’associations de parents et des représentants des diverses sensibilités philosophiques, morales et spirituelles de notre société démocratique.
Par ailleurs, le contenu idéologique diffusé dans les programmes encourage à une distanciation, voire une certaine méfiance des parents et des valeurs familiales, sous couvert de ‘l’auto-détermination’ de l’enfant, ou de ses ‘droits à la sexualité’ et autres droits fictifs attribués à des mineurs qui n’ont ni la maturité, ni la capacité juridique à consentir.
Dans un ouvrage qui vient de paraître, Maître Virginie de Araujo-Recchia analyse les termes et les enjeux de cette nouvelle éducation sexuelle qu’elle considère comme l’expression d’une idéologie totalitaire en marche. Relevant les contradictions au sein des discours qui défendent les idéologies actuelles, elle expose le corpus juridique qui permet de replacer la famille au centre des discussions et des choix qui doivent être réalisés pour le bien de l’enfant.
Un agenda totalitaire ?
A priori, parler de totalitarisme dans le cadre de la promotion et de l’éducation à la liberté sexuelle paraît absurde, inopportun et exagéré. Mais pour la philosophe et psychologue clinicienne Ariane Bilheran, experte dans le domaine des psychopathologies et du totalitarisme et auteure d’une 40aine de livres, les programmes actuels d’éducation à la sexualité témoignent en réalité d’une “volonté de domination totale sur les individus” avec des mesures inédites et aberrantes imposées à tous. Avec ces “droits sexuels”, édictés par les organisations internationales, on organise le clivage de la population, des familles, des groupes sociaux, pour imposer une idéologie, et les normes habituelles de la société sont mises de côté. Il s’agit d’un programme d’ingénierie sociale, qui se déroule à l’échelle globale, étape par étape, et derrière lequel transparaît l’idéologie transhumaniste (une nouvelle expression de l’eugénisme nazi).
Ariane Bilheran relève le mode opératoire propre au totalitarisme : endoctrinement dès la naissance, mise à l’écart des familles, prosélytisme, discours contradictoires, obéissance aux nouvelles normes au nom du bien commun, destruction des valeurs religieuses et de l’aspect sacré de la vie. Tout cela est mis en œuvre pour créer un véritable “délire collectif“.
Dans un véritable pamphlet intitulé “L’imposture des droits sexuels, ou la loi du pédophile au service du totalitarisme mondial“, elle analyse les textes de l’OMS et leurs origines douteuses, en pointant le rôle joué par des acteurs institutionnels comme l’institut Kinsey et le SIECUS dont les membres et les idéologies ont pratiqué et/ou défendu la pédocriminalité (voir la vidéo où elle développe cette analyse).
Effectivement, tous les changements qui sont actuellement introduits dans les politiques d’éducation à la sexualité découlent des principes directeurs internationaux et de leur transposition dans “Les standards pour l’éducation sexuelle en Europe“.
Par exemple, l’idée qui semble folle, de créer une pièce pour ‘jouer au docteur’ est directement inspirée de la matrice des Standards pour l’éducation sexuelle en Europe, selon l’OMS.
Par ailleurs, ces politiques sont considérées comme des priorités de l’agenda 2030, selon les organisations onusiennes, le planning familial international et le Forum économique mondial.
A minima, il faut donc les interroger dans la perspective d’un agenda global, et ne pas se contenter du maigre argument d’une “adaptation à la réalité des jeunes d’aujourd’hui”, comme le répètent la plupart des acteurs concernés. Quelle est la vision qui sous-tend un tel investissement dans la santé sexuelle des jeunes? La question importe, car outre les animations spécifiques ponctuelles de quelques heures, ces approches seront enseignées de manière ‘transversale’, dans toutes les disciplines, et feront partie des fondamentaux à acquérir dans un tronc commun. La sexualité et les questions de genre feront donc partie des cours de français, d’histoire, de géographie et d’autres matières.
La révolte des parents
Que ce soit sur les réseaux sociaux, les plateaux télé, dans la rue ou au sein des écoles, les parents se mobilisent contre les nouvelles orientations et leurs dérives, d’autant qu’il semble y avoir une volonté expresse de les écarter de ces questions. En Belgique, un pays qui reste marqué par la mémoire de l’affaire Dutroux et de la question des réseaux pédocriminels, le sujet est particulièrement sensible. La volonté du gouvernement de rendre obligatoire les programmes d’Education à la vie affective relationnelle et sexuelle, et de généraliser leur enseignement a rencontré une levée de boucliers de la part de nombreux parents. Le nombre d’incidents rapportés lors de ces animations et certaines recommandations du nouveau guide EVRAS les ont alarmés : notamment ‘la masturbation’ parmi les ‘informations à connaître entre 0 et 4 ans’, les ‘usages positifs et négatifs de la pornographie’ à partir de 9 ans, et la question omniprésente des ‘identités de genre’.
Les critiques ont fusé de toutes parts : lettres ouvertes de pédopsychiatres, médecins et directeurs d’écoles, associations de protection de l’enfance, enquête citoyenne via la distribution de flyers, des articles de journalistes engagés et, lors du vote au parlement wallon, les protestations de mères indignées, surtout issues des communautés musulmanes.
Surpris par une telle opposition, le gouvernement s’est indigné et a défendu ses “nobles intentions”. Mais il été obligé d’admettre que des dérives avaient eu lieu. Il est ensuite passé à la contre-offensive, à la faveur de mystérieuses tentatives d’incendies nocturnes dans des écoles, accompagnées de graffitis ‘Non à Evras’…
A l’heure actuelle, la question est dans toutes les conversations et dans tous les médias. Une campagne est lancée contre ce qui est à présent désigné comme “le réseau de désinformateurs”, accusé de vouloir déstabiliser l’état de droit. La presse populaire condamne l’obscurantisme des parents qui n’aiment pas leurs enfants, alors que certains quotidiens prennent une attitude plus mesurée. Côté politique, le premier ministre promet de lancer la brigade anti-terroriste, les inspecteurs fiscaux et la brigade de cybercriminalité aux trousses des comploteurs. Mais cela ne suffira pas à clore le débat, et l’affaire est loin d’être terminée. Les accusés défendent leurs positions (par exemple: la journaliste Senta Depuydt et la psychologue Ariane Bilheran) et reçoivent de nombreux soutiens (podcasts 1 et 2 de l’anthropologue Jean-Dominique Michel, intervention de Bernard Crutzen sur BAM, débat sur Kairos avec A. Bilheran, A.Lafargue, R. Brunod).
Entre-temps, les parents et les enseignants se concertent et les politiques multiplient les déclarations dans les médias avant la grande manifestation qui aura lieu à Bruxelles à la fin du mois. L’enjeu est de taille, car derrière le débat autour d’un guide d’éducation à la sexualité, c’est aussi la fragilité du contrat social qui se montre au grand jour.
Collectifs :
En Belgique
L’Observatoire de la petite sirène
En France
En Suisse
L’association pour une approche mesurée des questionnements de genre chez les jeunes
À revoir
Dérive totalitaire, la folie au pouvoir ? Conversation entre Jean-Dominique Michel et Ariane Bilheran
Source :