Cela peut également aider les filtres à eau à s’éloigner du charbon.
Des chercheurs de l’université technologique de Nanyang (NTU) à Singapour ont réussi à transformer des déchets de fruits en un matériau qui peut être utilisé pour purifier l’eau. Les chercheurs peuvent fabriquer le matériau pour un tiers du coût puisque le composant principal est gratuit.
Selon le rapport des Nations unies sur le développement durable, près de deux milliards de personnes sur la planète n’ont pas accès à des services d’eau potable gérés en toute sécurité. Les purificateurs d’eau pourraient contribuer à résoudre ce problème, mais même les purificateurs les plus simples, qui peuvent être déployés même dans les coins reculés de la planète sans accès à l’électricité, utilisent des produits fabriqués à partir de charbon, ce qui est en contradiction avec le développement durable.
L’alambic solaire conventionnel est le plus simple des purificateurs d’eau. Il se compose d’un récipient contenant de l’eau non potable et d’un couvercle transparent. Le couvercle laisse passer la lumière du soleil et chauffe l’eau, qui s’évapore et monte à l’intérieur du dispositif. La vapeur d’eau frappe alors la surface intérieure du couvercle transparent, où elle se refroidit et s’écoule vers le bas, où elle est recueillie dans un autre récipient propre et peut être bue.
Pour accélérer le processus, les chercheurs ont utilisé des matériaux qui facilitent l’évaporation rapide de l’eau. Toutefois, ces matériaux comprennent des ingrédients provenant directement ou indirectement du charbon.
Comment les déchets de fruits peuvent-ils aider ?
Edison Ang, professeur adjoint à la NTU, et son équipe de recherche cherchaient un matériau qui n’ait pas besoin d’être extrait et qui puisse faire partie de l’alambic solaire, et ils ont découvert que les déchets de fruits tels que les pelures d’orange et de banane, ainsi que les coques de noix de coco, étaient la réponse qu’ils cherchaient.
Pour convertir les déchets en un matériau utilisable, ils ont d’abord été chauffés à des températures supérieures à 850 degrés Celsius pendant quelques heures, puis mélangés à du molybdène. Cette opération l’a transformé en carbure de molybdène, un métal hydrophile ou attirant l’eau, qui présente également une efficacité élevée de conversion de la lumière en chaleur.
Lors des essais en laboratoire, le matériau s’est avéré très efficace pour convertir la lumière en chaleur et a provoqué une évaporation rapide de l’eau de mer. Le matériau est également poreux, de sorte que la vapeur d’eau peut s’élever à travers lui lorsqu’elle s’évapore avant de se condenser à l’intérieur du couvercle de l’alambic.
Les chercheurs ont constaté que l’efficacité de la conversion énergétique des coques de noix de coco utilisées de cette manière atteignait 94 %. L’équipe travaille actuellement à l’amélioration de la technologie et espère pouvoir la commercialiser prochainement.
La méthode est comparativement moins coûteuse que d’autres approches pour fabriquer ce type de matériau, car les coûts d’intrants sont moins élevés. Les déchets de fruits sont essentiellement disponibles gratuitement et il suffit de les traiter pour produire ce matériau.
Lire aussi : Un filtre en fibres de bambou pour dépolluer l’eau et assurer un accès à l’eau potable
Source : Interesting Engineering – Traduit par Anguille sous roche