Électricité de France (EDF) a enregistré en 2022 une perte historique de 17,9 milliards d’euros, creusant son endettement à un niveau également record de 64,5 milliards d’euros, au terme d’une année noire. EDF a été plombée par les défauts de maintenance de notre parc nucléaire, sa contribution forcée au « bouclier tarifaire » et à l’obligation de fournir ses concurrents à bas prix tout en compensant le déficit de production en se fournissant sur le marché européen de l’électricité à des prix qui ont flambés pour assurer la continuité de la distribution…
Les pertes, qui contrastent avec un bénéfice de 5 milliards d’euros en 2021, sont les troisièmes les plus importantes de l’histoire des entreprises françaises et les pires depuis plus de deux décennies, derrière France Télécom (20,7 milliards) et Vivendi Universal (23,3 milliards) il y a vingt ans. Cette baisse intervient malgré une hausse de 70 % des revenus d’EDF, qui s’élèvent à 144 milliards d’euros en raison de la hausse des prix mondiaux de l’énergie.
Le producteur d’électricité, en grande partie détenu par l’État, a connu une année 2022 difficile en raison d’un nombre sans précédent d’arrêts de ses réacteurs (du fait d’une corrosion des cuves consécutive aux reports d’entretien et au manque de personnel qualifié pour y remédier, obligeant à faire venir des ouvriers du Canada et des États-Unis). La disponibilité moyenne du parc de 56 réacteurs est tombée à 54% (contre 73% sur la période 2015-2019).
Ainsi, EDF porte seul le risque industriel pendant que ses concurrents profitent des réacteurs qui restaient en fonctionnement, et faisaient du bénéfice avec la revente de la production.
Mais aussi du fait du plafond introduit par la France pour aider les entreprises et les ménages à faire face à la flambée des prix de l’énergie. En raison de la baisse importante de la production nucléaire, EDF a été contraint d’acheter de l’énergie sur le marché européen de l’électricité (alors que les prix y flambaient) pour combler le déficit du marché français, tout en étant contrainte d’en revendre à ses concurrents à des prix maintenus artificiellement bas…
En effet en France, l’Accès régulé à l’électricité nucléaire historique (ARENH) permet aux fournisseurs de s’approvisionner en électricité auprès d’EDF, propriétaire des centrales nucléaires, à un prix fixé par l’Etat de 42 euros le MWh. Mais en même temps, sur les bourses européennes d’échange d’électricité entre producteurs et distributeurs, les mécanismes de fixation des prix sont fortement dépendants des coûts de production d’électricité des centrales à gaz et donc des prix du gaz…
Avec l’arrêt de nombreuses centrales nucléaires en 2022, la France est devenue un importateur net d’électricité pour la première fois en plus de quatre décennies… Et le pire n’a finalement été évité que grâce aux « efforts de sobriété » des Français et aux importations d’électricité mais la note est salée. EDF a été contraint de dépenser 121 milliards d’euros pour les seuls achats de carburant et d’énergie, soit trois fois le montant de 2021.
Et même si la production nucléaire revient à un niveau correct la formation du marché de l’électricité amène par ses effets qu’on peut qualifier de mafieux, à ce que, de toute façon, le service public aujourd’hui travaille pour la concurrence privée. Quand on a 43 % de la production nucléaire qui part à coût bradé pour les concurrents, à commencer par le groupe Total qui en est le premier bénéficiaire qui, lui annonce des chiffres pharaoniques de bénéfices, on peut se demander évidemment à qui profite le crime ?
En juillet dernier, la macronie a donc du annoncer la renationalisation totale d’EDF, le plus grand service public d’énergie du pays, pour soutenir l’entreprise et assurer a minima notre souveraineté énergétique mise à mal par les échecs patents consécutifs aux décisions d’intégrer la France dans le marché européiste de l’électricité et à la politique de promotion insensée des pseudo « énergies renouvelables » imposées par les mantras mondialistes du « réchauffement climatique » et de la « transition écologique ».
Ce désastre historique d’un service public saccagé est une belle « réussite » des euro-mondialistes qui ne pourront même plus se parer dorénavant de l’argument de la « bonne gouvernance ».
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Redaction Jeune Nation
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