Et voilà, le mois de septembre est définitivement remballé pour douze mois et le déballage du mois d’octobre vient de commencer avec déjà, ô surprise ! quelques petites surprises que Macron et son gouvernement nous ont concoctées avec gourmandise : les coupures électriques, officiellement redoutées, sont en réalité totalement planifiées et sont maintenant une quasi-certitude.
Pour s’en convaincre, il suffira d’aller lire le court décret en application depuis samedi dernier et dont le texte, rédigé avec toute la légèreté des intestins législatifs habituels, est sinon limpide au moins peu ouvert à extrapolation : son premier article explique qu’il sera désormais possible de couper l’électricité à volonté pendant une durée ne dépassant pas deux heures, entre 11h et 15h30, au bon vouloir des pouvoirs publics pardon je veux dire en fonction des besoins énergétiques patati et des tensions du réseau patata.
Oh bien sûr, il est bien compris et entendu que ces coupures ne seront pas brutales, pour tout le monde d’un coup et sans la moindre précaution. Tout est, en réalité, bien préparé et bien rôdé : on ne va pas couper trop de monde trop vite ni trop fort, cela pourrait en agacer trop d’un coup. On va plutôt emmerder les Français par petits paquets, à tour de rôle, par exemple au moment du repas du midi (car en plein après-midi ou en milieu de matinée, cela se verrait nettement moins dans les foyers) et pas trop longtemps pour éviter les grognements.
Ici, l’idée est toujours la même : les zotorités, les pouvoars publics et le gouvernemaman vont multiplier les vexations puis le retour à la normale, alterner en somme claques et caresses dans une succession rapide afin de désarçonner les individus en les faisant passer d’une émotion négative (peur de manquer, d’avoir froid ou faim, etc.) à une émotion positive (soulagement d’un retour à la « normale ») pour les rendre émotionnellement malléables, prêts à accepter différentes pertes plus ou moins importantes de dignité et de liberté.
Si vous trouvez que cela ressemble furieusement à ce que nous avons déjà vécu pendant la (catastrophique) gestion de la pandémie avec son alternance d’injonctions (puis d’injections) paradoxales – le masque : un coup oui, un coup non, un coup interdit, un coup obligatoire ; le pass, qui n’existera pas puis qui existe mais jamais pour les restaurants et puis finalement si et puis finalement on retire ; le vaccin qui vaccine puis qui ne vaccine plus vraiment et pas pour très longtemps puis plus du tout… – bref, si vous voyez comme des similarités frappantes avec ce qui s’est produit ces deux dernières années, c’est parfaitement normal : de la même façon que la gestion de la pandémie fut reléguée aux bons soins de cabinets de conseils comme McKinsey et les décisions prises par des Conseils opaques sans la moindre supervision démocratique, la gestion de l’actuelle crise énergétique sera reléguée aux bons soins des mêmes cabinets de conseil et les décisions prises le seront, encore une fois, par des Conseils opaques loin de toute supervision de l’Assemblée nationale.
Au passage, on ne s’étonnera que moyennement que ce qui s’est passé en France s’est aussi passé un peu partout ailleurs en Occident, et notamment au Canada où l’on apprend justement que les consultants de McKinsey furent payés 35.000 dollars canadiens par jour pour leurs bons soins.
Et si tout ceci ressemble à cette technique de fripouille déjà tentée pour imposer des restrictions de libertés, des nouvelles vexations afin d’écraser le peuple et ce, alors même que l’hiver n’est pas là et que la France sait largement produire assez d’énergie pour elle et ses voisins, ce n’est pas fortuit : il y a bien une démarche construite en amont destinée exactement pour ce but. Une fois qu’on a goûté au pouvoir, qu’on sait comment « hacker les esprits », pourquoi s’arrêter à des petits « pass vaccinaux », hein, après tout ?
Mieux encore : il ne fait pas le moindre doute qu’on se situe dans le foutage de gueule complet de la part de ceux qui continuent de vous raconter que tout ceci est fortuit, malencontreux ou le fruit d’une actualité pleine de hasards et de padbol par palettes entières, et répond à une improvisation habile d’experts au taquet pour éviter la catastrophe. Cela ne convainc en réalité que ceux qui s’accrochent à la chimère d’un gouvernement bienveillant, de dirigeants emplis de considération et de respect pour le peuple, et ne constitue qu’une jolie fable, seul rempart fragile à une construction psychologique assiégée de toute part par la réalité, froide et dure que ces gens ne nous veulent aucun bien.
Et c’est tellement vrai qu’en conservant à l’esprit que le but reste la mise au pas de tous par les monnaies numériques et les passeports de crédit social, il ne faut pas creuser bien longtemps pour voir que l’une des étapes suivantes est déjà prête : la disparition rapide de toute liberté d’expression au motif qu’elle met en danger la démocratie (comme, bientôt, l’opposition politique sera elle aussi classée comme une menace à cette démocratie de plus en plus squelettique).
Ce n’est pas une figure de style : outre l’appel tout ce qu’il y a de plus officiel de certains dirigeants à censurer activement la liberté d’expression, devenue pour ceux-là une véritable arme de guerre et nécessitant donc une régulation ferme et puissante, on commence déjà à voir poindre, en France, un discours équivalent dans la bouche même du locataire de l’Élysée.
Le 28 septembre dernier, Macron étrillait les (vilains) réseaux sociaux qui permettent aux méchants de dire des mensonges et de les diffuser quasi-impunément (ah bon ?) et appelait sans surprise à une censure régulation de ces espaces, véritable far-west des rumeurs…
Certains (toujours les mêmes idiots utiles) ne verront donc qu’une simple coïncidence dans le fait qu’on nous prépare déjà à de prochaines coupures des réseaux mobiles qui sont actuellement les plateformes préférées – et de loin – d’échange d’information et de partage sur les réseaux sociaux.
Compte-tenu de la consommation relativement modérée des équipements de ces réseaux, on se demande un peu pourquoi le téléphone mobile devrait tomber en premier en cas de pénurie d’électricité… À moins de considérer qu’il s’agit ici de préparer les esprits à un contrôle non de l’énergie (ou pas essentiellement) mais plutôt de l’information.
Heureusement, on n’est pas en Corée du Nord, n’est-ce pas !