De mémoire d’autoflagellation, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, semble avoir apprécié son stage d’initiation à La Fistinière. Elle annonçait vouloir faire pression sur Moscou avec une interdiction progressive des importations de pétrole afin de « faire payer le prix fort » à Vladimir Poutine pour sa guerre contre l’Ukraine. Mais cela, c’était avant…
Elle annonçait : « Nous renoncerons progressivement aux livraisons russes de pétrole brut dans les six mois et à celles de produits raffinés d’ici à la fin de l’année. Il s’agira d’une interdiction complète des importations de tout le pétrole russe, transporté par voie maritime ou par oléoduc, brut et raffiné (…) de façon ordonnée, d’une manière qui nous permettra de mettre en place d’autres voies d’approvisionnement. »
Ursula est très consciente que le prix fort ne sera pas payé par la Russie — qui se tourne déjà vers la Chine et l’Inde. Ce sont les peuples européens qui doivent se serrer la ceinture pour les beaux yeux des Américains, qui eux, augmentent leurs importations de pétrole en provenance de Russie… Peu importe pour la présidente de la Commission européenne, les peuples européens doivent se sacrifier : « Ce ne sera pas facile. Certains États sont fortement dépendants du pétrole russe. Mais nous devons tout simplement y travailler. »
Un problème de taille pour notre agente américaine en herbe : la Hongrie dépend à plus de 75 % du pétrole russe et ne compte pas s’en passer. Après avoir mis son véto sur les sanctions contre le gaz russe — « Nous avons clairement indiqué que nous ne soutiendrons jamais l’extension des sanctions de l’Union européenne contre la Russie au secteur de l’énergie » —, Viktor Orban réitère à propos du pétrole grâce au précieux droit de véto. (Un véto que Ursula von der Leyen et Emmanuel Macron veulent voir remplacé par un vote à la majorité.)
Avec la réponse de l’Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) qui se refuse à remplacer le pétrole russe, c’est un « non » ferme que se prend Ursula dans les dents. Face à cette humiliation, cette dernière sera contrainte au retournement de veste dans une interview sur la chaîne MSNBC. Elle essayait d’expliquer l’inexplicable quant à la continuité d’achat de pétrole russe par l’Europe : « Ce que nous devons toujours faire, c’est trouver le bon équilibre entre ne pas nuire à notre économie parce que c’est notre côté le plus fort contre cette agression russe, l’agression de Poutine, et en prenant l’exemple du pétrole, nous devrons veiller à ce que si nous coupons complètement et immédiatement le pétrole (russe) à partir d’aujourd’hui, il ne faut pas que Poutine puisse amener le pétrole qu’il ne vend pas à l’Union européenne vers le marché mondial où les prix vont augmenter et il se vendra plus cher. »
Traduction : « Nous, les Européens, devons absolument acheter du pétrole russe, afin que Vladimir Poutine ne fasse pas plus de profits ailleurs. » Finalement, aucune sanction ne sera prise contre Poutine, malgré les menaces d’Ursula von der Leyen. Nous continuerons donc à acheter du pétrole russe (beaucoup moins cher que l’américain). Et si d’avenir vous vouliez combattre un ennemi, achetez-lui tout ce qu’il vous vendra, c’est une technique approuvée par Ursula.
D’annonces folles en humiliations, de débandades en débandades, la pseudo incompétence au sommet de l’Europe a pour objectif de servir les intérêts américains… Jusqu’à quand ?
Source : Le Média en 4-4-2
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