Auteur(s): FranceSoir
L’exécutif prépare une application d’identité numérique dont la fonction serait de faciliter l’accès à des services publics comme privés. Contactée, Virginie Joron, député RN au Parlement européen, estime que cette mesure constitue un jalon supplémentaire vers l’instauration d’un système de crédit social, désiré par la Commission européenne.
Le décret a été publié seulement quelques heures après le second tour de l’élection présidentielle. Ce 26 avril, Jean Castex et Gérald Darmanin ont signé un texte qui autorise la création d’un nouveau système baptisé Service de garantie de l’identité numérique (SGIN), rapporte TF1. Le projet : créer une application mobile en vue de scanner les informations de la nouvelle carte d’identité biométrique, utilisée pour se connecter à des services publics ou privés.
Le décret vient remplacer le très controversé décret de 2019, qui visait la création d’Alicem, une première tentative d’application d’identité numérique, à l’époque basée sur nos passeports biométriques et sur la reconnaissance faciale. Ce projet, épinglé par la CNIL et des associations, avait suscité un tollé. S’il avait finalement été abandonné, le dispositif revient désormais cette fois-ci non pas avec la reconnaissance faciale, mais avec la puce NFC, présente sur les smartphones. Il s’agit de la puce qui permet, notamment, le paiement mobile ou l’accès aux transports en commun. Avec la future application, facultative, les détenteurs de la nouvelle version de la carte d’identité, qui stocke numériquement les données personnelles, pourront scanner le document grâce à la puce NFC de leur smartphone.
Un usage pour l’instant non obligatoire
Le ministère de l’Intérieur n’a pour l’heure pas communiqué autour du nouveau projet. En revanche, le décret apporte quelques précisions. Comme le détaille le texte, qui évoque une authentification auprès « d’organismes publics et privés », ce nouveau service pourra être utilisé pour « des services en ligne proposés par des fournisseurs liés par convention à FranceConnect ». Avec cette nouvelle application, l’usager pourra ainsi « générer des attestations électroniques comportant les seuls attributs d’identité dont il estime la transmission nécessaire aux tiers de son choix ». « La création du moyen d’identification électronique et son utilisation relèvent de l’unique volonté des usagers », est-il assuré dans le décret.
Voir aussi : France Connect : en marche vers le crédit social à la chinoise ?
D’après le texte, l’application associée au SGIN pourra traiter de nombreuses données personnelles comme le nom, le prénom, la date de naissance, l’adresse, la photo, l’adresse mail ou encore l’adresse postale. Cela « permet à l’usager, notamment, de générer des attestations électroniques comportant les seuls attributs d’identité dont il estime la transmission nécessaire aux tiers de son choix ».
« Ce que je craignais est en train d’arriver en Europe »
Virginie Joron, député du groupe Identité et Démocratie au Parlement européen, voit dans la parution de ce décret un pas de plus vers l’établissement d’un système de crédit social à la chinoise. Elle nous fait part de la volonté de l’Union européenne de mettre en place progressivement « un carnet à points », un plan masqué par de fausses bonnes intentions :
« Bologne dite la Rouge, car elle est un ancien fief du parti communiste italien, va devenir cet été la première ville test du système du crédit social à la chinoise. Un portefeuille numérique pour les citoyens vertueux est annoncé par son maire sous le nom de « Smart citizen wallet ». À quelle sauce vont-ils être mangés ? Eh bien, ce sera un portefeuille de bons ou mauvais points si les Bolonais trient bien leurs déchets, prennent les transports publics et gèrent bien leur énergie (…) ils seront récompensés avec des prix en cours de définition.
Le portefeuille d’identité numérique européen n’est pas encore sorti de l’antre de la Commission européenne que les bons élèves sortent déjà le carnet à points. Ce que je craignais est en train d’arriver en Europe et surtout va connaître plusieurs nuances. Quand je dis que le certificat Covid européen sert à planifier une méthodologie et non à freiner la pandémie, nous voyons ici une dérive de cette nouvelle technologie. Après le passeport sanitaire, le passeport vert ?
Un portefeuille numérique qui n’a que des avantages selon la Commission pour louer un vélo, acheter ses médicaments à 800 km de chez soi, embarquer à l’aéroport par reconnaissance faciale (…) va donc faciliter la vie des citoyens européens. Avec une puce sous cutanée, une appli, ou un QR code notre identité numérique, qui sera vérifiée, contrôlée et tracée, nous apportera bonheur et sécurité. Bref, pour retrouver notre liberté de circuler, pourtant pierre angulaire de cette UE, il faudra rentrer dans ce portefeuille numérique qui comprendra, entre autres, notre dossier médical (première priorité de la Commission) et que l’on nous vendra comme facultatif.
Thierry Breton, Commissaire du marché intérieur et du numérique se veut rassurant et m’a répondu que « la Chine n’est pas notre modèle » et « la bonne nouvelle est que plus de 80% des Français ont accepté le pass sanitaire français ». Comprenne qui pourra. »
Voir aussi : Identité numérique européenne ou gouvernance mondiale globale ?
Vers la vaccination obligatoire dès cet hiver ?
Invitée sur Sud radio le 27 avril, elle dénonçait aussi la volonté de mettre en place une volonté de mettre en place la vaccination obligatoire : « Macron l’a dit pendant les débats. Il suffit d’attendre cet hiver voir s’il ne va pas y avoir un nouveau variant. Je pense qu’une stratégie va être mise en place au regard de cette volonté. Il y a une grande possibilité. De toute façon, tout démontre que la Commission européenne continue à acheter des doses ».
Voir aussi : « Il y a une volonté de ne pas savoir »: le collectif « Où est mon cycle » au Parlement européen
Dans le cadre du projet d’identité numérique, elle dénonce aussi le projet affiché de la Commission européenne de digitaliser la monnaie : « Après le passe sanitaire, après la taxe carbone, il y a cette note qui montre que l’euro va arriver. Ils sont en train de réfléchir à la digitalisation de la monnaie qui rentrera dans ce portefeuille numérique. »
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