Les véritables maîtres du monde sont des prédateurs et des illusionnistes
Blog Bouddhanar :
Carlos Castaneda nommait ces prédateurs les « Flyers ».
Laura Knight-Jadczyk les désignait sous le nom de « Lézards ».
L’enseignant tibétain Kelsang Gyatso, qui dénonçait par ailleurs les égarements du Dalaï-lama, mettait en cause les « Dévapoutra ».
Les écrits de René Guénon évoquent la « contre-initiation » qui agit en arrière plan de la plupart des organisations spiritualistes.
Les anciens gnostiques incriminaient les Eons.
Un Email de Victor, fidèle lecteur du blog, nous informe qu’un auteur, Nigel Kerner, nomme ces prédateurs les « Messies biomécaniques ».
Les religions et les sectes prétendent être les bergers bienveillants des troupeaux de moutons déistes. En réalité, elles gardent un cheptel d’humains illusionnés pour le compte d’entités cruelles. Les matérialistes et les athées sont aussi tenus en laisse.
Sortir du bétail, fuir l’aliénation collective, consiste à se connaître soi-même. Socrate tenta de libérer en nous la vision de l’esprit, en nous invitant à nous extraire des chimères. Mais Socrate fut traîné en justice et exécuté.
Emancipation socratique
Socrate pratiquait la maïeutique, l’art de l’accouchement, qui « délivre les hommes ».
« Socrate avait compris que le salut des hommes se joue dans leur aptitude à prendre conscience qu’ils vivent dans l’illusion, et sont en possession d’un savoir trompeur qui les détourne de leur tâche véritable, celle qui consiste à chercher à se connaître soi-même. Ainsi, Socrate avait fait son mot d’ordre de l’inscription gravée sur le temple d’Apollon à Delphes : « Connais-toi toi même ». mieux que quiconque, il sut donner sens à l’exhortation : il comprit que chaque homme pouvait retrouver en lui, dans leur perfection, les valeurs éternelles sur lesquelles confusément il s’appuie pour diriger sa vie : la Justice, le Beau, le Courage, la Piété, le Bien. Nous avons oublié comment les voir. Or Socrate, précisément, essaie de libérer en nous la vision de l’esprit, en nous invitant à nous extraire du sensible. En outre, il a bien compris que tant qu’ils s’imagineront connaître ce qu’ils ignorent, les hommes, persuadés ainsi de posséder la connaissance qu’ils n’ont pas, ne se mettront pas en quête de la vérité et du Bien. Ils resteront donc aveugles à la lumière du Vrai tant que le doute ne provoquera pas les premiers spasmes libérateurs. Il faut disposer les âmes de telle sorte qu’elles soient en mesure de briller sous l’éclairage du Bien. Pas de doute, pour Socrate, l’ignorance, consécutive à l’oubli du Bien, est une coque qui enveloppe nos âmes, les maintient dans l’obscurité et conduit les hommes à établir le règne de l’injustice. […]
« Socrate n’enseigne pas un savoir, mais propose une méthode pour se débarrasser des faux savoirs. Pour lui, il y a longtemps qu’il a donné congé à l’étude des choses dont s’occupent les physiciens de son temps. Il s’attache à se connaître lui-même. Ses préoccupations l’ont rapidement conduit du côté des affaires morales et nullement du côté des problèmes de physique. Ainsi, dans le domaine moral, Socrate cherche, avec ceux qui acceptent de dialoguer avec lui, l’universel. C’est le problème de la définition aussi qui occupe sa pensée, de sorte que sa méthode procède essentiellement par l’interrogation.
Pour démasquer l’ignorance, il procède à un questionnement rigoureux et impose quelques règles de base : rejeter les affirmations péremptoires, éviter de faire un catalogue d’images, n’avancer dans le raisonnement qu’à condition que tous les interlocuteurs se soient accordés entre eux et, surtout, déterminer de quoi il est réellement question. Socrate demande toujours avant de discuter : de quoi parle-t-on ? Il est contre les longs monologues et ces discussions où chacun ne fait que juxtaposer sa thèse à celles qui ont déjà été énoncées.
Son ironie se met à l’œuvre et pousse les uns et les autres au bout de leurs contradictions. Cette ironie le rend comparable, de l’aveu de ses proches, au poisson torpille qui frappe et engourdit ses victimes. Lui aussi, Socrate, au cours de la discussion, frappe et paralyse celui qu’il interroge, de sorte qu’il n’est pas rare que ce dernier lui avoue :
« J’ai la tête remplie de doutes » ou « Par le ciel, Socrate, je ne sais plus que te répondre » ; et Socrate pourtant de répondre, non sans ironie : « Je suis moi-même dans le plus extrême embarras » (Ménon, 80 a). »
« Panorama de la philosophie« , Emmanuel Pougeoise, Jean-Michel Ridou.
La maïeutique chinoise
Les enseignants de l’école Chan insistent avant tout sur la nécessité de provoquer le « I Chin », c’est à dire une profonde sensation de doute. Les anciens sages chinois disaient :
« A grand doute, grand réveil.
A doute moyen, réveil moyen.
Pas de doute pas de réveil. »
Le doute peut vivifier une intuition fondamentale, une connaissance spontanée, une connaissance sans maître qui est innée en chacun.