Ils ont des yeux mais ne voient pas
Le Nouvel An 2024 sur les Champs-Elysées
« C’est terrifiant cette marée de mains levées appartenant à des gens qui ne savent plus faire autre chose que filmer les événements auxquels ils assistent, au lieu de les vivre. Ça fait vraiment penser à une armée de zombies, dont on peut faire absolument tout ce qu’on veut. » Victor Sinclair sur X.
Ils ont des oreilles mais n’entendent pas
LA PAROLE DU BOUDDHA
Par un lecteur du blogL’éveillé renvoie à notre agitation qui se heurte à Lui car Il est comme « a pocket silence », une plaque de silence, une poche de silence, et alors un choc se produit. Tant que l’on reste embourbé dans les croyances et les opinions, il n’y a pas d’ouverture possible vers la « Buddhi » qui est le véritable guide sur la Voie extra-religieuse sans aucun dogme.
Mais la peur retient dans l’esprit de troupeau, n’est-ce pas ? Nous ne pouvons pas quitter le troupeau. Seul ceux qui ont le courage de réfléchir par eux-mêmes peuvent avoir accès à la Connaissance métaphysique.
Dans ce règne de la quantité le sens du sacré a disparu ; ne parlons même pas de celui de la dignité. Abrutir les masses est devenu le sport favori de dominants. Les humains transformés en smartphones, leurs cerveaux en micropuces informatiques programmées et pilotées à distance, ces zombis infantiles sont sous hypnose ; le zombi marche et se déplace la tête courbée, le visage rivé à son portable, il mange avec, il dort avec, il se lave avec, il… parlant à une ombre virtuelle, et quand il ne vapote pas il tapote et divorce par SMS. Le matérialisme proclame que l’existence humaine n’est composée que de deux ordres de phénomènes, corps et psyché, physiologique et psychologique, niant le troisième ordre, l’ordre métaphysique qui guidait les anciennes sciences traditionnelles.
Un texte bouddhique rapporte qu’après son éveil, le Bouddha considère qu’il n’est pas raisonnable de chercher à partager l’impartageable que sont les informations du Dharma atemporel qui se sont révélées à Lui, car inconcevables et incompréhensibles au monde profane. Ne voulant pas les enseigner il souhaite dès lors se retirer dans l’anonymat et le silence.
Selon la légende, un dieu hindou vient l’exhorter à partager son Dharma. Le Bouddha refuse, mais à la troisième supplication du dieu il finit par accepter la demande par Amour agissant pour l’humanité et aussi du fait qu’il est Bodhisattva. Comparant le monde à un bourbier recouvert d’eau trouble et la majorité de cette humanité à des lotus plongés et maintenus dans la fange au fond de ce lac marécageux du monde des désirs, il voit quelques lotus qui cherchent à se hisser pour sortir du fond du lac, et d’autres qui émergent déjà à sa surface. Alors, et déjà pour eux, il acceptera de les instruire…
Les informations qu’il transmit peuvent encore, peut-être, faire réfléchir comme le miroir « réfléchit », sans en être affecté, notre propre image ignorée pour éveiller à la connaissance de soi vers l’extinction de toute ignorance.
Un maître hindou de Bombay, au 20ième siècle, issu d’une lignée de l’Advaïta vedânta, dira : « L’imprévu est certain de se produire tandis que ce qui est attendu pourrait ne jamais arriver ». C’est bien ce que l’humanité expérimente intensément depuis le début 2020 en de multiples souffrances psychologiques et physiologiques. La notion de « réveil » n’a jamais été autant prégnante pour peut-être accoucher certains esprits. Quant à « souffrir pour être beau », selon un dicton, ce n’est ni obligatoire ni nécessaire. Ce qui importe est de comprendre les ruses du « mensonge » pour s’en libérer. Voilà ce que propose une « voie de libération non dogmatique ». Parler d’amour et d’humilité est une chose plus facile que pouvoir les appliquer.
Le mot « Dharma », au vaste champ sémantique, signifie « ce qui informe, révèle, conduit au-delà de l’hypnose, au-delà de la désinformation, de la distorsion, de la confusion ». Le Dharma (racine « Dhr ») est ce qui « porte, supporte » le processus de cheminement d’ascèse éclairé et guidé par la Buddhi, l’intellect n’étant au demeurant qu’un simple outil certes utile mais limité car impuissant. Le processus subtil d’ascèse est en fait indicible mais trouve justement son équilibre sur la voie de libération extra-religieuse non dogmatique.
Si le mot latin « religere » garde sa valeur, le Dharma du Bouddha est une voie de libération, non une religion, ni une théologie, ni une philosophie au sens hellénique et restreint du mot « sapiens ». Ce mot a aussi une valeur. Mais il a été, et ce n’est pas nouveau, récemment et davantage usurpé, souillé, récupéré et inversé par un matérialiste fou, pseudo-scientifique, eugéniste-transhumaniste psychopathe et d’autres tous liés à leur plan programmé de « dépopulation mondiale en cours » par un moyen « incorporé » au sens propre du terme …
Le Dharma n’est pas un système, un « -isme », au-delà du dualisme, des superstitions égarées, des croyances millénaristes, des opinions infondées, des préjugés aliénés, des mythes ce jour vidés de leurs significations, des agressivités et des violences religieuses réciproques. L’avidité, la haine, la stupidité, en sont les causes profondes.
Ce n’est en aucun cas un procès contre les religions puisqu’au sein même des religions se retrouvent des femmes et des hommes qui, par leur intuition métaphysique, même si peu éveillée qu’elle soit parfois, connaissent les particularismes de leurs propres religions et des comportements humains qui conduisent aux exactions de toutes les sortes dont deux guerres actuelles médiatisées dans le mensonge en sont deux exemples éloquents. Le paradoxe humain est toujours qu’au nom de la paix, le fanatique impose ce dictat de la fabrique de ses « justes ! » guerres pour des motifs sombres et cachés, exploitant aussi avec perversion et à son avantage les erreurs épistémologiques déniées qui demeurent à l’œuvre en arrière-plan.
Le Bouddha historique, Siddharthâ Gautama, est né à Lumbini en 566 av. J.-C., au nord du Népal actuel. Nommé Sâkyamuni, le « Sage silencieux des Sâkya », il n’est pas prince car son père n’est pas roi mais simplement un chef d’une petite république du Teraï Népalais entourée par quatre royaumes. Rares sont les bouddhistes qui le savent et encore plus rares ceux qui connaissent que le clan des Sâkya sera massacré par le roi du Kosala, Virûdhaka, devenu fou. Le Bouddha ne parvint à reculer la catastrophe que de quelques jours : son clan fut presque entièrement exterminé et les quelques survivants durent quitter le pays. L’histoire se répète …
En 537, le futur Bouddha âgé de 29 ans quitte le monde pour une vie d’ascète errant. Il devient un grand Yogi après avoir appliqué durant six années, de 537 à 532, les enseignements de deux maîtres du Yoga traditionnel Hindou, le Yoga Royal ou Râja-Yoga à 8 branches d’instructions développées dans le Yoga-Sûtra de Patañjali. Il connaît les cinq corps de ce Yoga : le corps de chair fait de nourriture, le corps d’énergie subtile, de prâna, qui maintient en vie, le corps fait de mental, le corps fait de connaissance discriminative, et enfin le corps fait de béatitude. L’expérimentation de ces cinq corps transcende la science moderne. Mais il est dit que même en Orient cette expérimentation est rare.
Son parfait et complet éveil sera en 531 a. C., à ses 35 ans. Il meurt en 486 à 80 ans.
La connaissance et l’expérience de ces cinq corps résultent d’une pratique et d’une Vue profonde qui connaît bien mieux ce que l’Occident nomme le « psycho-physiologique » que la plupart des humains « qui ne savent pas qu’ils ne savent pas » ignorent, par ailleurs. Cette Vue profonde, Vipasyanâ, est transcendante. Elle dépasse les connaissances intellectuelles profanes, les dialectiques esclaves du piège des mots incompris, les recherches exponentielles centrifuges et illusoires de scientifiques asservis au monde dit moderne, sans intuition métaphysique, drame de l’Occident et de plus en plus de l’Orient.
Ces dernières années passées, des politiques et quelques chefs religieux dominants, prouveront une fois de plus par leurs comportements, non pas la notion d’évolution utopique mais, celle d’involution, signant de la sorte la fin proche de leur vie profane. « Tous les composés sont impermanents » est la seule chose qui soit permanente !
Revenons au Bouddha. Le mot sanskrit « Buddha » de la racine sanskrite « budh » qui signifie « éveil » est traduit par le mot « éveillé ». Mais éveillé à quoi ?
Le Bouddha demeure manifestement insatisfait de son expérience en Yoga alors même que son expérience bien rare et profonde est validée par ses deux maîtres. Il les quitte sereinement. Sa recherche ultérieure le conduit rapidement au « sans-dualité », au « sans-naissance, … « au sans-mort ». Que s’est-il donc passé ? La dualité maintient dans une stagnation errante et morbide entre le point d’exclamation et le point d’interrogation. Le Bouddha dépasse cette dualité, « allé au-delà du monde des désirs ». Dans et par cette dualité, l’humanité nait, se développe, meurt aveuglée, et renaît… n’ayant généralement et finalement connu que souffrances et insatisfactions, avec parfois, il est vrai, un peu de joie…
Le détachement total conduit aussi à abandonner le monde de la forme subtile puis le monde sans forme, ces deux derniers mondes étant ceux des existences suprahumaines, supramondaines, avancées sur la voie de libération. Il est dit et écrit que très peu d’ascètes y arrivent. « L’abandon total » de ces trois mondes des phénomènes, ces apparences, kâmaloka, rûpaloka, arûpaloka, est « un des synonymes de nirvâna », extinction finale et irréversible des feux du désir, de l’agressivité et de l’illusion, Libération des conditions, accès à l’Inconditionné.
Il n’est pas besoin d’insister, en ces temps où la psychosomatique n’est plus contestable, sur l’interaction, la rétroaction constante entre le psychologique et le physiologique. Mais ce n’est pas suffisant de le savoir. L’homme neuronal en rien augmenté est en fait l’homme débile, affaibli, sans énergie virile, en régression, et le mot « artificiel » dans l’expression « intelligence artificielle » a pour synonymes : « préfabriqué, contrefaçon, faux, factice, fantaisiste… ».
Comme jamais auparavant, cette période 2019-2023… et … 2024, car cette période n’est pas terminée … cherchera encore par ses mensonges, ses ruses et ses délires à cacher sa planification macabre d’une possible disparition de populations désinformés, désincarnés. Les dominants satanistes (au sens étymologique) chercheront à garder le pouvoir pour protéger leurs intérêts maléfiques. Si ces intérêts diaboliques se révèlent pleinement aux yeux des peuples, comment ceux-ci réagiront-ils ? Mystère. Il est impossible d’anticiper les conséquences planétaires de telles révélations qui s’approcheraient à grands pas (?). Une possible guerre mondiale se prépare-t-elle en coulisse pour empêcher les révélations ? Une agonie finale d’un théâtre infantile de l’existence humaine est-elle au programme de cette folie humaine ? Un réveil massif changerait-il la donne ? Il est impossible de le savoir vraiment.
Ceci étant, il est aussi quasi impossible de montrer par le langage l’influence de ce que nous appelons, faute de mieux, « l’ordre métaphysique » sur le psychophysiologique, puisqu’en Occident cet ordre métaphysique a quasi disparu … Et c’est d’ailleurs la raison principale de ce que nous vivons, d’autant que même les religions qui jouaient leur rôle essentiel de « garde-fou » sont en déclin.
Toutes proportions gardées, après une période de 2600 ans, les conditions actuelles ressemblent donc un peu aux conditions du temps de Bouddha, particulièrement en ce qui concerne l’attitude religieuse. En ces temps-là, le brahmanisme est vidé de sa signification. Les rites (sanskrit « rita » = action juste) pourtant accomplis minutieusement sont vidés de sens métaphysique et le Bouddha proclame alors son Dharma qui change le sens des éléments doctrinaux. Finies les croyances, finis les dogmes. A quand la fin de l’influence catastrophique de la « purulence des opinions » nourrie au rationalisme, à l’irrationnel et ses superstitions ?
« Soyez votre propre lampe, île ou refuge, ne prenez pas de refuge extérieur. Prenez fermement l’île du Dharma comme refuge. Ne voyez pas de refuge dans quelqu’un hors de vous-même, ne vous appuyez sur aucune béquille ». « Les bouddhas montrent le chemin, c’est à vous de le suivre ».
Pas de considérations philosophiques obscures, pas de philosophes dans la communauté des disciples ayant des vues subtiles et agissant tout autrement. Mais plutôt : « Asseyez-vous là, les jambes croisées, le corps droit, l’attention fixée devant vous, inspirez-expirez consciemment. Demeurez immobile et concentrez-vous pour le silence du mental favorable au surgissement des Vues profondes ».
Pour un seul Instructeur éveillé du Dharma, vous trouvez des milliers de moniteurs auto écoles dites spirituelles, sans permis de conduire.
Un autre argument favorable serait la négation de tout ordre arbitraire, car le Dharma est une longue « contestation » qui, non seulement porte sur l’extérieur mais aussi sur les racines « Qui suis-je ? », ultime contestation. Et aussi cet aspect d’amour universel, de non différence entre humains, cette mise à disposition totale au service des autres, et encore donc ce témoignage d’un ordre métaphysique, d’un au-delà des phénomènes, de désindividualisation, de dépersonnalisation vers un éveil total. Seul le retiré du monde des désirs, le « départi » pourra accéder à la Sagesse métaphysique, à l’éveil total supra-mondain, à l’exsufflation, à la fin de l’errance.
Quelques Propos Bouddhiques remarquables
« Je vous le dis, en vérité, nul ne peut mettre fin à la peine qu’en atteignant la fin de ce monde. Et maintenant je vous déclare que, dans ce corps périssable avec ses perceptions et ses imaginations sont contenus le monde, la cessation du monde et la Voie qui conduit à la cessation du monde ». Samyutta-Nikâya.
« Il n’est pas de rapport entre les connaissances humaines et la Connaissance métaphysique ». « L’intuition métaphysique n’est ni intellectuelle ni affective car elle n’appartient pas au moi ».
« Quoi qu’accomplisse ou entreprenne un humain aux vues fausses ou quoi qu’il possède d’intention d’aspiration, de convoitise et de propensions, toutes ces choses le conduisent à un état indésirable, déplaisant et désagréable, au mal–heur, à la souffrance ». Anguttara-Nikâya
« Un homme vient trouver un jour un Maître chinois et lui demande :
« Dites-moi quelque chose de très profond qui puisse me guider sur la Voie ». Le Maître prend son pinceau et trace l’idéogramme « Vigilance ».
Le visiteur remercie : « Bien, mais cela je le sais, ce n’est pas très profond, dites-moi quelque chose de plus profond ».
Le Maître reprend son pinceau et trace à nouveau l’idéogramme « Vigilance ». « Encore ! » dit le visiteur. « Mais qu’est-ce que c’est que cette Vigilance ? ».
Le Maître reprend son pinceau et retrace l’idéogramme « Vigilance ».
Pour conclure : « Les mythes et les religions déclinant, on voit surgir des « systèmes » philosophiques et politiques, nouvelles mythologies fondées sur la parole de quelques « conducteurs ». Aujourd’hui, ces convictions s’effritent et l’on assiste à l’apparition d’un étrange salmigondis ou les idéologies de la « modernité », progrès, sciences, développements… se mêlent aux croyances « millénaristes » renaissantes (new âge) véhiculées par de nombreuses sectes et leurs contrefaçons. Le drame est qu’en l’absence d’une Connaissance métaphysique, le cœur et le mental s’agitent d’une façon délirante, y compris dans l’espace rationnel, où les sciences, certes parfois utiles à une compréhension, sont fondées uniquement sur les choses, les phénomènes et les expressions, toujours entraînées dans une extension sans fin en forme de spirale dirigée vers l’infiniment petit ou l’infiniment grand. Telles sont les jouissances, tantôt de l’irrationnel qui se gonfle à mesure que déclinent les croyances « traditionnelles », tantôt de la « ratio » impuissante à rechercher le sans-conditions, l’inconditionné.
Le grand Sage Indien Ramana Maharshi, interrogé sur l’état posthume de l’homme, répondra ceci : « Pourquoi voulez-vous savoir ce que vous serez quand vous mourrez, avant de savoir ce que vous êtes maintenant ? Trouvez d’abord ce que vous êtes maintenant ».
Source : Bouddhanar