Tu es jeune, tu es Français et tu es plein d’énergie, d’optimisme et de détermination ? Tant mieux, il t’en faudra vraiment beaucoup car grâce au gouvernement actuel, tu seras consciencieusement broyé !
Comment, tu trouves le constat abrupt ? Tu penses que tout ceci est très exagéré ?
Cependant, force est de constater que, si tu rentres dans la vie active, tu vas devoir composer avec quelques petites difficultés qui sont bien franco-françaises.
Ainsi, tu es dans le pays le plus décarboné du monde, et celui dont l’électricité est, normalement, l’une des moins chères car produite en grande partie par une infrastructure nucléaire qui a amplement démontré sa productivité et sa fiabilité. Mais malgré cela, tu devras payer ton électricité (et toutes tes énergies) fort cher : taxes à gogo, distorsions massives du marché de l’électricité au profit de margoulins, de capitalistes de connivence et d’autres pays européens, choix géopolitiques débiles, tout a été fait pour que soit hors de prix cette énergie dont tu as tant besoin pour te lancer dans tes nombreux projets et pour alimenter tes idées.
Oh, bien sûr, il y a bien quelques tentatives timides du gouvernement actuel pour endiguer le problème mais après plusieurs années de n’importe quoi et d’atermoiements, on comprend qu’il ne s’agit que de théâtre et qu’il n’y aura rien de concret avant des mois, des années peut-être.
Ainsi, tu es dans un pays riche de son patrimoine immobilier, de ses villes aux réseaux d’électricité, d’égouts, de voirie bien agencées. Las : pendant que les mairies socialistes, écologistes ou simplement idiotes se battent pour saboter ces infrastructures, la quantité de biens disponibles à la location s’évapore à coup de législations de plus en plus délirantes. À Rennes par exemple, l’offre de location s’effondre de 42%, et de plus de 36% à Paris. Il faut dire que le gouvernement a tout fait pour aboutir à ce flamboyant résultat avec sa lutte imbécile contre les passoires thermiques.
Oh, bien sûr, il tente maintenant un piteux rétropédalage mais, engoncé qu’il est dans son dogme écolo-hystérique, il va lui falloir du temps – beaucoup trop – pour effectivement annuler complètement ses lois destructrices et ses décrets de crétins.
Ainsi, tu bénéficies d’un pays qui dispose de nombreuses écoles, de nombreuses universités, d’un bataillon conséquent d’enseignants et d’une culture riche et reconnue de par le monde. Mais de choix éducatifs désastreux (méthodes de lectures idiotes, dogmes éducatifs dépassés) en abandon des masses enseignantes à des syndicats collectivistes arc-boutés sur un immobilisme de mammouth formolisé, en passant par la manie nécrosante d’un centralisme totalitaire, tu as bien du mal à lire, écrire et compter correctement.
Oh, bien sûr, le gouvernement niera purement et simplement ces problèmes et te filera, entre des cours de poterie et de macramé, quelques notions d’empathie et pourquoi pas, une visite à un atelier “Godes en plasticine” dans le cadre de la nouvelle éducation sexuelle. Pour les matières solides, qui débouchent sur du concret et de l’opérationnel, tu devras te débrouiller autrement.
Ainsi et si tu parviens à l’université entre deux cours de pâte-à-sel inclusive et d’éco-sensibilisation au tri des déchets, tu pourras goûter à la joie d’une université à portée de bourse, mais compte-tenu du coût de la vie (celle qui t’attend et que 3000 milliards de dettes vont légèrement alourdir), tu devras probablement improviser quelque peu pour tes contingences quotidiennes : profitant des effets de bords de tout socialisme lorsqu’il se déploie, tu goûteras à la joie des queues interminables et du temps perdu pour des médicaments, ou pour des repas.
Mais comme tu es plein d’énergie, d’une farouche volonté d’affronter les petites difficultés de la vie, d’un courage d’airain et d’une solide formation, rien de tout cela ne t’effraiera.
Oh, bien sûr, la désindustrialisation galopante du pays (avec l’explosion du chômage chez les chefs d’entreprise) te donnera un peu de fil à retordre, d’autant qu’avec les efforts subtils du gouvernement pour pousser l’économie verte à coup d’argent gratuit des autres, certains effets de bords commencent à devenir gênants. Si, comme on te l’avait lourdement conseillé pendant tout ton enseignement, tu as tout misé sur les renouvelables, les miroirs magiques et le moulins à vent, tu auras peut-être une reconversion rapide à envisager, alors que les hausses d’intérêts entraînent une chute de 20% de ce secteur et que les projets d’implantation suscitent de plus en plus rejets. Pour le coup, il aurait peut-être mieux valu être Chinois.
Mais moyennant une implication de tous les jours, une abnégation complète et de solides efforts (qui n’en ferait pas pour un si beau pays plein d’avenir ?), toi aussi tu auras droit à quelques joies de vivre – les petites vicissitudes de la vie seront de toutes façon couvertes (ou presque) par cette sécurité sociale que le monde nous envie – et à la fin, tu auras droit à une bonne retraite, bâtie sur les solides entrées d’argent que le gouvernement voudra bien laisser aux organismes paritaires obligatoires.
Magie de la retraite par répartition assise sur des naissances qui s’effondrent, tu bénéficieras alors d’une pension minuscule pour les efforts croissants de toute une vie et ce, même si en réalité, tu es largement favorable à la capitalisation (qui t’aurait de toute façon largement rapporté beaucoup plus, mais c’est interdit dans un pays socialiste, alors oublie).
Bref, ce sera le bonheur…
Ah, finalement, tout bien considéré, qu’il fait bon être jeune en France !