Une nouvelle étude publiée Science Translational Medicine a identifié des facteurs qui prédisposent au Covid long. Selon les chercheurs, le SARS-CoV-2 perturbe les mitochondries, ce qui engendre de nombreux dégâts dans les organes et provoque les symptômes persistants après une infection au Covid-19. Les mitochondries, situées au cœur des cellules, agissent comme de petites centrales énergétiques en transformant en énergie les sucres, graisses et oxygène.
On parle de Covid long, un terme générique qui désigne une infection prolongée au Covid. Même si le virus n’est plus détectable dans l’organisme, le corps continue à présenter différents symptômes tels que la fatigue, l’épuisement, des difficultés respiratoires et de concentration, des maux de tête, la dépression, de la fièvre récurrente… Une étude récente met en lumière une nouvelle facette de l’impact du virus SARS-CoV-2 sur le corps humain en révélant comment il perturbe les mitochondries, les centrales électriques cellulaires. Cette perturbation généralisée des mitochondries à travers divers organes, notamment les poumons, le cœur, le foie, les reins et le cerveau, pourrait potentiellement expliquer la multitude de symptômes persistants associés au Covid long, tels que la fatigue et le brouillard cérébral.
A propos de l’étude
Cette étude – publiée dans Science Translational Medicine – a été menée par de nombreux chercheurs dirigés par le directeur du Center for Mitochondrial and Epigenomic Medicine de l’Hôpital pour enfants de Pennsylvanie, Douglas Wallace. Depuis 1971, ce dernier a étudié les mitochondries humaines. Il a voulu comprendre la génétique et la biologie de ces organes intracellulaires, ainsi que leur influence sur la santé. Au cours de ses travaux de recherche, Wallace a découvert l’existence de l’ADN mitochondrial.
Il a aussi découvert que les mutations de l’ADN des mitochondries sont liées à un grand nombre de maladies rares ou courantes qui touchent les humains. Douglas Wallace a voulu savoir si le Covid-19 fait partie de ces pathologies. Ainsi, il a rassemblé une équipe pour mener de nouvelles recherches à ce sujet. Les chercheurs ont lancé le travail avec des patients pré-vaccinés. Ils ont fondé l’étude sur environ 700 prélèvements nasopharyngés et 40 autopsies avec analyse des organes viscéraux. L’objectif de Douglas et de son équipe était d’identifier la manière dont le SRAS-CoV-2 avait affecté la structure des mitochondries et avait entravé la production d’énergie.
Les résultats
Les chercheurs ont alors constaté que le coronavirus avait bloqué le fonctionnement des gènes mitochondriaux ayant pour fonction de produire des protéines indispensables à la production d’énergie. Il a alors forcé les cellules à adopter une approche alternative, comme celle utilisée par les cellules cancéreuses pour booster leur croissance. Cela a provoqué et accéléré la réplication virale.
Selon Wallace, le SRAS-CoV-2 a provoqué la perturbation des mitochondries dans plusieurs organes des patients atteints du Covid-19, notamment le cœur, les reins et le foie. Cela a causé des dégâts majeurs, provoquant ainsi la forme grave de maladie et la persistance des symptômes.
Wallace a ajouté que la réponse rapide de l’hôte dans la réplication virale a perturbé le fonctionnement du cerveau, ce qui explique le brouillard cérébral qui touche de nombreuses personnes atteintes du Covid long. Bien entendu, il reste prudent quant aux résultats de ses recherches. Selon Wallace, il s’agit d’une hypothèse et une étude plus approfondie est nécessaire pour la confirmer.
Selon Eric Topol, directeur du Scripps Research Translational Institute, cette étude met en évidence le rôle des mitochondries dans le développement du Covid long. Il a déclaré que ces travaux menés par Dr Douglas Wallace et son équipe prennent en compte les effets sur les mitochondries dans la compréhension des maladies chroniques et pourraient ouvrir la voie à de nouvelles stratégies de traitement pour les patients souffrant du Covid long…
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