ÉDITO – Voilà en résumé, face à l’actualité, depuis la mort de Nahel et les émeutes consécutives, ce que disent les médias :
« Le pays est en feu ! »
« C’est la guerre civile !«
Y compris ceux qui, d’ordinaire, s’emploient à ne pas céder à la panique. Une peur panique collective qui est de mise dans notre pays depuis le fameux « nous sommes en guerre » contre un virus dont la dangerosité présumée a été déclamée par Emmanuel Macron jusqu’à ce que le président ne décrète l’état d’urgence sanitaire.
Que les âmes sensibles me pardonnent mais je vais citer les propos explicites d’Hermann Goëring, tenus lors du procès de Nuremberg, qui n’ont pas pris une ride :
« (…) Qu’il ait voix au chapitre ou non, le peuple peut toujours être converti aux ordres du pouvoir. C’est facile. Tout ce que vous avez à faire est de lui dire qu’il est attaqué, et dénoncer les pacifistes pour leur manque de patriotisme qui met le pays en danger. Cela marche de la même façon dans tous les pays. »
En quelque sorte, une population terrorisée est malléable à l’infini. Ah ça ! On l’a vu avec la Covid et l’on en a une illustration encore plus criante aujourd’hui avec, donc, « La France brûle ! » : tout le monde n’y voit que du feu, justement.
Les Français cèdent-ils à cette panique « instrumentalisée », à grand renfort d’images « choc » diffusées en boucle sur tous les supports existants (télés, journaux, réseaux sociaux), et avec des formules très alarmistes ?
Les gens partagent ces images. Ils entendent et répètent les formules de la propagande, et à un terme plus ou moins très court (immédiat pour les plus malléables), ils s’en persuadent : cela est la réalité, toute la réalité.
Ceci effectif, c’est d’une autre écholalie collective dont est victime le pays : les « honnêtes » citoyens appellent à l’aide. Ils sont bien dans la cible du pouvoir puisque c’est la tranche de la population qui vote !
Et ils appellent à l’aide le président de la République. Celui qui, par ses fonctions, est le plus à même, techniquement, constitutionnellement, de pouvoir faire quelque chose immédiatement : « Macron. Vite ! Fais quelque chose sinon on va tous crever ! »
Triste à dire, mais l’instrumentalisation de la peur panique, qu’elle soit orchestrée ou pas, ça fonctionne.
Ça fonctionne tellement bien que si « le chaos » perdure encore un peu, voilà ce qu’ils seraient tentés de faire, ou « faire faire ». Emmanuel Macron et son gouvernement pourraient nous pondre sans délai une loi sécuritaire « XXL », et s’associer avec le Rassemblement National sans choquer l’électorat dit « républicain » (par opposition à « fasciste ») pour la faire passer (objet d’un autre édito).
Ils seraient alors aidés à cet effet par la droite dure, dont deux d’entre eux n’ont pas tardé à se manifester en ce sens. Hier, lendemain de la première nuit de « chaos », Éric Ciotti et Éric Zemmour ont appelé à la mise en place d’un état d’urgence « sans délai, après les violences urbaines de cette nuit. »
Ce régime d’exception qui étend les pouvoirs du ministre de l’Intérieur, est surtout le marchepied idéal pour que, dans un avenir proche (traduisez « si un plan existait et se déroulait comme prévu ! »), Emmanuel Macron s’arroge les pleins pouvoirs.
L’exercice des pleins pouvoirs par une application de l’article 16 de la Constitution que le Parlement lui consentirait presque à l’unanimité, comme naguère le Maréchal Pétain les a obtenus, lui, en raison d’un embrasement de tout le nord et l’est du pays qui là par contre n’avait absolument rien de fictif ni exagéré. Ça il faut le consentir aux parlementaires de l’époque.
Pardi !
Installer en France, dans une inversion de l’objet de la République et des valeurs françaises, une forme de dictature « à la chinoise » avec « un monde divisé en deux catégories » d’êtres humains : une population servile, 100% contrôlée, constamment sous la menace des « forces de l’ordre », et au service exclusif et permanent d’une poignée de technocrates dirigeants.
Exactement ! Comme dans le film « Le Bon, la Brute et le Truand » :
« Le monde se divise en deux catégories : ceux qui ont un pistolet chargé, et ceux qui creusent. Toi, tu creuses. »
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