Les deux orateurs décrivent avec précision et humour les mécanismes qui ont enfermé la science dans des dogmes et éjecté les avis différents comme des hérésies.
Les orateurs préviennent d’emblée: le titre de leur entretien n’est peut-être pas très digeste – «Réalité, hyper-réalité, science et religion». Mais ces termes cernent bien la « bouffée délirante » qui depuis 2020 a fait perdre ses repères à notre société, selon les mots de l’anthropologue Jean-Dominique Michel.
Ainsi, l’hyper-réalité est une fiction du réel qui a ancré dans l’imaginaire collectif la certitude que nous sommes menacés par un terrible virus tueur… alors que sa létalité pour les moins de 65 ans n’a été que de 0,09%, nettement moins qu’une grippe banale, précise-t-il, avant de conclure: « Nous avons eu affaire à des gens délirants qui nous disent que nous délirons de ne pas partager leur délire! »
Philippe Bobola, à la fois physicien, biologiste, anthropologue et psychanalyste, explique l’inversion des valeurs, où des sommités scientifiques comme Didier Raoult ou Christian Perronne étaient contredits en différé par des experts mineurs sur les plateaux TV.
«La Science a dit que… comment osez-vous vous opposer au consensus scientifique?»
Tous deux retracent la dégradation d’une science qui s’est transformée en religion, avec des dogmes (le vaccin est le sauveur, l’hydroxychloroquine est inutile, voire mortelle), des prophètes comme le chef du Forum économique mondial Klaus Schwab, et l’exclusion de tous les opposants comme des hérétiques. Avec un rêve transhumaniste où l’humain et l’intelligence artificielle vont fusionner.
Or, rappellent-ils, une science authentique ne peut pas être figée dans des certitudes, elle a toujours progressé avec des avis contradictoires et des remises en question. Les grands savants du passé étaient pétris de philosophie, de culture, de musique. Beaucoup étaient humbles. Aujourd’hui, les chercheurs apprennent à appliquer des méthodologies… mais pas à les critiquer.
Avec verve et humour, les deux intervenants dégagent les espoirs de reconstruction plus humaine, après l’effondrement des pans malsains de notre modernité. En citant le poète Rainer Maria Rilke: « Le futur s’infiltre en nous afin de s’y transformer, longtemps avant son arrivée ». Ainsi, dans notre mental s’installent les « potentialités libérantes » pour une humanité renouvelée. Une vraie spiritualité non dogmatique qui éveillera notre dimension créatrice et notre joie de partager.
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