« Banque de France » entre guillemets puisque les argentiers et les intĂ©rĂȘts privĂ©s nous avaient dĂ©jĂ bien trompĂ©s dĂšs cette Ă©poque.
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La Banque de France s’est appropriĂ©e l’or de la France
« La Banque de France a attaquĂ© le blogueur Jean-Pierre Chevalier en diffamation pour un article publiĂ© sur son site Ă propos de l’or des banques centrales. Chevallier accuse la Banque de France de s’ĂȘtre appropriĂ© l’or de la France :  » ils mettent un soin particulier Ă induire en erreur le public en ne publiant pas clairement le montant des capitaux propres. Pour cela, ils ont imaginĂ© une usine Ă gaz pour ne pas comptabiliser les pertes sur les variations du cours de lâor dans le rĂ©sultat exceptionnel au moyen de ces rĂ©serves de rĂ©Ă©valuation des rĂ©serves en or! Lâor demeure donc toujours comptabilisĂ© Ă lâactif de la Banque de France comme sâil lui appartenait encore ! », lire son article complet iciet qui aurait pu ĂȘtre dans mon livre 666.
La rĂ©ponse n’a pas tardĂ© : La Banque de France a assignĂ© Mr Chevalier pour une fausse raison ! Et la banque a perdu son procĂšs. « Nuls, nuls, archi-nuls sur toute la ligne, les gens de la Banque de France ont fait de grosses erreurs, non seulement dans la prĂ©sentation de leurs rĂ©sultats, mais aussi sur le plan juridique.
En fait ces gens-lĂ nâont pas supportĂ© quâune personne compĂ©tente ait pu contester leurs rĂ©sultats tout en les ridiculisant. Lâaffaire sâest donc arrĂȘtĂ©e lĂ , ce qui est dâune certaine façon un peu dommage car il aurait Ă©tĂ© intĂ©ressant de lâexaminer sur le fond. Il serait alors apparu, entre autres, que lâavocat de la Banque de France, ancien bĂątonnier, et le service juridique de la banque, se sont monumentalement trompĂ©s dâarticle en me poursuivant en diffamation Ă lâencontre de personnes privĂ©es alors quâil sâagissait de personnes publiques ! Par ailleurs, il aurait Ă©tĂ© intĂ©ressant dâexposer au Tribunal par quels moyens la Banque de France est parvenue Ă occulter ces pertes gigantesques de 32 milliards dâeuros en 2013. La Banque de France et Christian Noyer, son gouverneur, nuls en droit, nuls en comptabilitĂ©, en finances, en Ă©conomie, en comportement, ont Ă©tĂ© authentifiĂ©s, confirmĂ©s et jugĂ©s nuls par le Tribunal. » lire ici la suite, surrĂ©aliste, de l’article. Oui, c’est un chapitre de plus au sujet de l’or du peuple volĂ© par les banquiers. Ici, des banquiers français truandant les comptes de leur propre banque. Dingue.
Source
La prĂ©sence dâune banque centrale est-elle compatible avec la souverainetĂ© Ă©tatique ?
Publié par Le Saker Francophone
Par Valérie Bugault
Je remercie les organisateurs de ce colloque de mâavoir invitĂ©e Ă discourir sur la question des banques centrales. Bien quâĂ©tant Ă©minemment de nature gĂ©opolitique, la question des banques centrales est un sujet trop peu souvent abordĂ© eu Ă©gard Ă ses enjeux ; car cette question est Ă lâorigine dâun nombre considĂ©rable de dĂ©sordres politiques, Ă©conomiques, sociaux et militaires.
Note du Saker Francophone Ce discours a Ă©tĂ© prononcĂ© lors d'un colloque intitulĂ© « RĂ©Ă©mergence de la Russie au XXIe siĂšcle » organisĂ© au Centre culturel Russe de Paris, le 15 octobre 2018 par lâAcadĂ©mie de GĂ©opolitique de Paris.
ANALYSE DU CONCEPT DE « BANQUE CENTRALE »
Caroll Quigley a justement prĂ©sentĂ© les choses de la façon suivante : « Les puissances du capitalisme financier (1850-1932) avaient un plan de grande envergure, rien de moins que de crĂ©er un systĂšme mondial de contrĂŽle financier dans les mains du secteur privĂ© capable de dominer le systĂšme politique de chaque pays et lâĂ©conomie mondiale dâun seul tenant. » ( tirĂ© du livre Tragedy and hope).
Je voudrais prĂ©ciser que Caroll Quigley, titulaire dâun doctorat dâhistoire Ă lâuniversitĂ© dâHarvard, Ă©tait professeur Ă lâuniversitĂ© de Georgetown, membre de la Walsch School of Foreign Service, ainsi que consultant au dĂ©partement de la DĂ©fense des USA, Ă la Smithsonian institution et au trĂšs sĂ©lect Commitee on Astronomics and Space Exploration. Il avait Ă©tĂ© le professeur de lâancien PrĂ©sident Clinton.
La banque est Ă lâorigine de la crĂ©ation des « banques centrales » qui ont pour fonction de centraliser la gestion des monnaies
Nous verrons quâĂ lâorigine de la crĂ©ation du concept de « banque centrale », se trouve une coalition de banquiers privĂ©s qui ont suggĂ©rĂ©, plus ou moins ouvertement et loyalement, cette « innovation technique » aux diffĂ©rents pouvoirs politiques en place.
Techniquement, une banque est une « entreprise privĂ©e » qui prend diffĂ©rentes formes juridiques en fonction de lâĂtat dans lequel elle est implantĂ©e. Les grandes banques Ă implantation internationale sont Ă©conomiquement contrĂŽlĂ©es par des personnes physiques dont le grand public ignore, la plupart du temps, le nom.
Au fil du temps, le systĂšme bancaire sâest intĂ©grĂ© Ă diffĂ©rents niveaux.
Dâune part, il sâest internationalisĂ© et concentrĂ©, chaque grande banque dâaffaires opĂ©rant par le biais des marchĂ©s ou de missions ou Ă©tant directement implantĂ©es sur le territoire de diffĂ©rents Ătats (HSBC, UBS, Groupe privĂ© de gestion dâactifs Edmond de Rothschild, banque dâaffaires Rothschild & Co, BNP Paribas prĂ©sent sur tous les continents, J-P. Morgan, Deutsche Bank prĂ©sente ans plus de 75 pays, Goldman Sachs etc.).
Dâautre part, il sâest consolidĂ© par zone gĂ©ographique au moyen des banques centrales.
La banque est une entreprise privée de nature internationale
La banque est une organisation dĂ©tenue par des personnes privĂ©es qui restent, le plus souvent, anonymes. Dire que la banque est une entreprise privĂ©e signifie que la banque a pour mission de mettre en Ćuvre les intĂ©rĂȘts privĂ©s de ses propriĂ©taires. De façon structurelle, la banque, en tant quâentreprise privĂ©e, nâa jamais eu pour mission de remplir une fonction, de nature politique, concernant lâintĂ©rĂȘt commun. Les choses doivent ĂȘtre, Ă cet Ă©gard, parfaitement claires.
Aujourdâhui, les banques sont organisĂ©es en groupes dâentreprises, bancaires et financiĂšres, qui forment un nuage capitalistique ; les plus importantes dâentre elles sont implantĂ©es ou travaillent dans la plupart des pays du monde.
Lâorganisation des multinationales sous forme de groupes, autrement dit de constellations capitalistiques, est un moyen essentiel, « capital », pour rendre anonymes les vĂ©ritables dĂ©tenteurs de capitaux de ces entitĂ©s tentaculaires. Il est parfois trĂšs difficile, mĂȘme pour des services dâĂtat, de remonter aux associĂ©s dĂ©cisionnaires des groupes dâentreprises en raison du nombre de sociĂ©tĂ©s, de leur imbrication dans de multiples Ătats et de la multiplicitĂ© des formes sociales juridiquement disponibles. Il faut Ă©videmment ajouter Ă cela que certains Ătats, sous la coupe du droit anglo-saxon, organisent eux-mĂȘmes lâanonymat des dĂ©tenteurs de capitaux de certaines structures juridiques utilisĂ©es Ă des fins professionnelles, tels les trusts anonymes.
La pratique des groupes dâentreprises permet aux dĂ©tenteurs actifs des capitaux de prendre, au niveau mondial, un poids Ă©conomique et politique de plus en plus important tout en restant dans lâombre, câest-Ă -dire Ă lâabri de toute responsabilitĂ© politique.
Sâagissant du poids respectif des banques par rapport Ă celui des Ătats, nous pourrions citer lâexemple de BNP-Paribas dont le bilan officiel (non compris le « hors bilan ») sâĂ©lĂšve, pour 2017, Ă 1960 milliards dâeuros, Ă comparer avec le PIB de la France pour la mĂȘme pĂ©riode qui sâĂ©lĂšve Ă 2163 milliards dâeuros.
NĂ©anmoins, les chiffres officiels prĂ©sentĂ©s par les banques concernant leurs revenus dâexploitation ne sont pas significatifs car ils font lâobjet de trop nombreuses manipulations liĂ©es Ă lâexistence dâune opacitĂ© juridique et comptable internationale dâordre systĂ©mique :
- La prĂ©sence de trop nombreuses filiales dans les paradis fiscaux qui ne font pas apparaĂźtre les donneurs dâordre (sur le modĂšle des trusts anonymes) ;
- Lâorganisation en groupes dâentreprises permettant, via le commerce intra-groupe, lâoptimisation fiscale ;
- Les manipulations consistant à faire passer une partie des actifs en « hors bilan » ; ainsi que,
- La quasi-libertĂ© dâĂ©valuation comptable des actifs (le « fair value », autrement dit « juste prix ») imposĂ©e par la comptabilitĂ© IFRS qui sĂ©vit au niveau international,
ont pour consĂ©quence que les rĂ©sultats financiers de ces groupes prĂ©sentĂ©s au public nâont aucune valeur rĂ©elle et ne permettent pas de se faire une idĂ©e correcte de la vĂ©ritable puissance capitalistique des conglomĂ©rats bancaires.
En outre, il faut garder Ă lâesprit que le rapport de force entre les banques et les Ătats ne se situent pas seulement au niveau capitalistique, il passe Ă©galement par :
- la participation de certaines banques, par le biais de leur donneur dâordre effectif, Ă la dĂ©termination des normes comptables (IFRS) et bancaires internationales,
- les liens économiques, juridiques et parfois humains qui existent entre les propriétaires de certaines banques et les groupes industriels exploités sous forme de cartel (de façon officielle ou officieuse).
Il faut aussi prĂ©ciser que ce sont les grandes banques, prioritairement celles opĂ©rant Ă la City, qui ont organisĂ© le rĂ©seau des paradis fiscaux fondĂ© sur les trusts anonymes. Ce rĂ©seau est juridiquement supervisĂ© par les grandes firmes anglo-saxonnes dâaudit et de droit, les fameuses « Big Four ».
Ainsi, les capitaux cachĂ©s dans les paradis fiscaux sont sous lâentier contrĂŽle des grandes banques dâaffaires internationales. Non seulement ces rĂ©seaux opaques servent Ă collecter tout type dâargent (Ă©vasion, optimisation et argent sale) mais surtout ils permettent aux banques qui y siĂšgent dâutiliser cet argent comme bon leur semble, aucune rĂšglementation ne venant entraver leurs « activitĂ©s ».
La banque sâest consolidĂ©e par zone gĂ©ographique dans un systĂšme de « banqueS centrales » afin de centraliser la gestion des monnaies
Le systĂšme Ă©tablit par les banquiers sâest consolidĂ© au niveau de chaque Ătat, ainsi que par zone gĂ©ographique, au moyen des banques centrales. Historiquement, sur le territoire de chaque Ătat, les propriĂ©taires des banques privĂ©es les plus importantes se sont associĂ©s pour crĂ©er une « banque centrale ». Il en a rĂ©sultĂ© que lâaffectation des ressources monĂ©taires est devenue un monopole des banquiers privĂ©s coalisĂ©s au sein dâun systĂšme de « banque centrale ».
Les « banques centrales » sont nĂ©es sous le signe de lâimposture : prĂ©sentĂ©es comme des banques dâĂtat, elles disposaient Ă ce titre de la garantie de lâĂtat â câest-Ă -dire des contribuables de lâĂtat â alors que ses capitaux restaient dans des mains privĂ©es. Les banques centrales ont le monopole de lâaffectation des ressources monĂ©taires. Dans la mesure oĂč ce monopole est dĂ©tenu par des intĂ©rĂȘts privĂ©s, la monnaie ne peut, structurellement, plus remplir son rĂŽle de facilitation des Ă©changes, rĂŽle qui est pourtant Ă lâorigine mĂȘme de sa crĂ©ation.
Lâappropriation par des intĂ©rĂȘts privĂ©s est le vice initial du concept de banque centrales. Câest ainsi que la banque dâAngleterre (1694), la Banque de France (1800), la Fed (1913), la Banque des RĂšglements Internationaux (BRI/BIS 1930), le systĂšme europĂ©en de banques centrales (dit SEBC, dĂ©cidĂ© par le TraitĂ© de Maastricht en 1992 et entrĂ© en vigueur en 1999), la banque centrale de la FĂ©dĂ©ration de Russie (1990) reflĂštent toutes un dĂ©sengagement des instances politiques de lâĂtat dans la gestion centralisĂ©e des masses monĂ©taires en circulation.
La distinction fallacieuse entre gestion monĂ©taire et gestion politique est entrĂ©e dans lâinconscient collectif et dans les institutions comme une « normalitĂ© » ; tout le monde estime normal que les banques centrales soient « indĂ©pendantes » du pouvoir politique. Personne ne se pose plus la question de savoir pourquoi doivent-elles, impĂ©rativement, ĂȘtre « indĂ©pendantes » ?
DĂšs que vous Ă©voquez la question politique de la dĂ©pendance de la banque centrale vis-Ă -vis du gouvernement, les Ăąmes qui se croient Ă©clairĂ©es vous rĂ©pondent immanquablement : souvenez-vous de Weimar ! Mais Ă la vĂ©ritĂ©, lâĂ©pisode de Weimar est une mauvaise rĂ©ponse car lâhyper inflation de cette Ă©poque a Ă©tĂ© le rĂ©sultat dâune politique elle-mĂȘme trĂšs largement sous domination capitalistique.
Par ailleurs, les banquiers eux-mĂȘmes ont Ă©tĂ© assez crĂ©atifs pour remplacer la mĂ©chante « planche Ă billets » par le « Quantitative Easing », qui entraĂźne une stagflation, dont les rĂ©sultats sont bien plus satisfaisants pour les banquiers que lâinflation, leur permettant mĂȘme dâaccroĂźtre encore leur accaparement.
Quoi quâil en soit, inflation ou stagflation, entraĂźnent toujours, dâune façon ou dâune autre, une augmentation des prix, augmentation que les banquiers centraux sâestimeront en « droit », car câest lâune de leur mission essentielle, de juguler en instaurant un assĂšchement de monnaie en circulation par une augmentation des taux directeurs. Ainsi, aprĂšs avoir organisĂ© lâinflation, les banquiers centraux gĂ©nĂšrent eux-mĂȘmes lâĂ©clatement des bulles spĂ©culatives et la venue de « crises » monĂ©taires, financiĂšres, Ă©conomiques et sociales.
Certains rĂ©torqueront que la banque de France a Ă©tĂ© « nationalisĂ©e », mais lĂ encore, il faut sâentendre sur les termes : que signifie rĂ©ellement une banque « nationalisĂ©e » par un Ătat dont les moyens dâactions dĂ©pendent entiĂšrement du bon vouloir des banques et des marchĂ©s, câest-Ă -dire des principaux propriĂ©taires de capitaux⊠?
Au vu de lâĂ©volution du rapport de force entre banques et Ătats, la vĂ©ritable question qui doit aujourdâhui ĂȘtre posĂ©e et publiquement dĂ©battue est la suivante : les Ătats sont-ils encore des entitĂ©s juridiques indĂ©pendantes de leurs banques ?
Banque de France : genĂšse
MensongĂšrement prĂ©sentĂ©e comme « intimement liĂ©e Ă lâhistoire de la Nation », la Banque de France a Ă©tĂ© conçue, comme toutes les « banques centrales », comme une entreprise capitalistique dĂ©tenue par des personnes privĂ©es. LâidĂ©e de sa crĂ©ation a Ă©tĂ© susurrĂ©e au premier consul Bonaparte, lui-mĂȘme alors principal actionnaire, par un banquier, Jean-FrĂ©dĂ©ric PerrĂ©gaux lui-mĂȘme RĂ©gent de cette banque. La fiche WikipĂ©dia du banquier PerrĂ©gaux fait rĂ©fĂ©rence Ă ses liens avec dâautres banquiers de lâĂ©poque dans les termes suivants : « Jean FrĂ©dĂ©ric PerrĂ©gaux, ⊠nĂ© en 1716, ⊠a fait lâapprentissage du commerce et de la finance Ă Mulhouse oĂč il apprend lâallemand, Ă Amsterdam et Ă Londres, puis il sâinstalle Ă Paris en 1765 oĂč il travaille pour Jacques Necker et frĂ©quente le salon de lâhĂŽtel Thellusson (tenu par la veuve du banquier genevois Georges-Tobie de Thellusson (1728-1776), actionnaire de la Banque Girardot). En 1781, avec lâaide de son compatriote Isaac Panchaud (banquier financier britannique dâorigine suisse), il fonde sa propre banque en sâassociant au banquier Jean-Albert Gumpelzhaimer, ancien correspondant Ă Paris de plusieurs banquiers europĂ©ens ».
Federal Reserve : genĂšse
La Federal Reserve amĂ©ricaine (Fed) est nĂ©e sous les mĂȘmes auspices fallacieux dâune banque privĂ©e prĂ©sentĂ©e comme une banque publique, Ă lâinitiative de banquiers.
CrĂ©Ă©e Ă lâoccasion dâune petite coterie composĂ©e de banquiers influents et dâhommes politiques Ă leur solde, on retrouve, Ă lâinitiative de la Fed (sur lâĂźle de Jekyll Island) : le sĂ©nateur Aldrich (qui entretenait des relations dâaffaires avec J-P Morgan lequel Ă©tait le beau-pĂšre de John D. Rockefeller fils), Abraham Piat Andrews (secrĂ©taire assistant du TrĂ©sor amĂ©ricain, homme politique qui fut tout au long de sa carriĂšre trĂšs influents dans les milieux bancaires), Frank Vanderlip (prĂ©sident de la National Bank of New-York, plus puissante banque amĂ©ricaine qui reprĂ©sentait les intĂ©rĂȘts financiers de William Rockefeller et de la sociĂ©tĂ© dâinvestissement internationale Kuhn & Loeb and Company), Henry Davison (principal associĂ© de J-P Morgan Company), Charles Norton (prĂ©sident de la First National Bank of New-York), Benjamin Strong (directeur gĂ©nĂ©ral de la J. P. Morganâs Bankers Trust Company, qui en devint PDG trois ans plus tard), et enfin Paul Warburg (allemand naturalisĂ© amĂ©ricain, partenaire de la Kuhn & Loeb Company, il reprĂ©sentait Ă©galement la dynastie bancaire Rothschild en Angleterre et en France).
LâidĂ©e dâune banque centrale a Ă©tĂ© vendue par les banquiers aux « autoritĂ©s politiques » et surtout au public en mettant en avant les immenses services qui seraient rendus Ă lâĂtat par cette « centralisation monĂ©taire », par les banquiers. Ces banques centrales ont Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©es au public sous la forme de banque dâĂtat alors que la dĂ©tention capitalistique desdites banques restait dans des mains privĂ©es, les banquiers privĂ©s contrĂŽlant dĂ©sormais officiellement les Ă©missions monĂ©taires. DĂšs lors, les entitĂ©s juridiques, de droit public, dĂ©nommĂ©es Ătats se sont portĂ©es garantes des capitaux privĂ©s investis dans ces « banques centrales ».
Banque centrale de la Fédération de Russie : genÚse
Nous avons, en Occident, peu dâinformations disponibles sur la premiĂšre banque centrale Russe (Banque dâĂtat de lâempire Russe), crĂ©Ă©e le 31 mai 1860 par Ukase du tsar Alexandre II, et dont la mission semblait ĂȘtre dâaccorder des prĂȘts Ă court terme aux entreprises russes. Nous avons Ă©galement assez peu dâinformations sur la Banque dâĂtat de lâURSS.
En revanche, nous disposons de davantage dâinformations sur la Banque Centrale de la FĂ©dĂ©ration de Russie, fondĂ©e le 13 juillet 1990 Ă partir de la Banque de la RĂ©publique de Russie, Ă©manation de la Banque dâĂtat dâURSS. Cette banque fonctionne sur le modĂšle des banques centrales occidentales, elle :
- Est le « régulateur du systÚme bancaire russe » ;
- Octroie des licences aux opérateurs bancaires ;
- DĂ©finie les principes de gestion et les normes comptables applicables au secteur bancaire russe ;
- Est prĂȘteur de dernier recours des Ă©tablissements financiers russes ;
- Est responsable de la politique monĂ©taire Russe, notamment par la fixation des taux dâintĂ©rĂȘts interbancaires, sous la sĂ©rieuse rĂ©serve quâelle
- Est membre Ă part entiĂšre de la BRI, chargĂ©e dâĂ©laborer les politiques monĂ©taires qui seront suivie par ses membres.
Rappelons que la BRI est une entitĂ© privĂ©e dont le capital est composĂ© dâactions appartenant, depuis le dernier Ă©largissement de 2011, Ă 60 banques centrales. Ce capital est divisĂ© en 600 000 actions, dont la moitiĂ© appartiennent aux banques centrales dâAllemagne, dâAngleterre, de Belgique, de France, dâItalie et des Ătats-Unis dâAmĂ©rique, ou tout autre Ă©tablissement financier de ce dernier Ătat. Ce sont les gouverneurs de ces six banques centrales qui se partagent la direction de la BRI, avec les gouverneurs des banques centrales du BrĂ©sil, du Canada, de Chine, de lâInde, du Japon, du Mexique, des Pays-Bas, de SuĂšde et de Suisse, et le prĂ©sident de la Banque centrale europĂ©enne (BCE). Son capital, libellĂ© en DTS, sâĂ©tablissait, au 31 mars 2017, Ă 242,2 milliards de DTS/SDR (droits de tirage spĂ©ciaux ou Special Drawing Rights).
Rappelons au passage que les DTS sont, en tant que panier de monnaies, destinĂ©s Ă devenir la prochaine monnaie mondiale, lorsque le dollar US aura cĂ©dĂ© sa place centrale. On ne saurait trop insister sur le fait que les DTS ne sont rien dâautre que la rĂ©surgence du Bancor que Keynes, en tant que porte-parole des banquiers de la City de Londres, voulait imposer au monde au moment des Accords de Bretton Woods.
La Banque centrale de la FĂ©dĂ©ration de Russie semble, depuis sa crĂ©ation, suivre une politique monĂ©taire relativement constante consistant Ă limiter, pour ne pas dire Ă rarĂ©fier, lâoffre de monnaie disponible. Cette politique monĂ©taire a pour consĂ©quence mĂ©canique le fait que la Russie ne dispose pas dâune Ă©conomie rĂ©ellement indĂ©pendante, câest-Ă -dire indĂ©pendante Ă la fois vis-Ă -vis de lâĂ©tranger et vis-Ă -vis de ses matiĂšres premiĂšres. Le 14 septembre 2018, la Banque Centrale vient une fois de plus de relever son taux directeur dâun quart de point pour le fixer Ă 7,5% (RelĂšvement intempestif du taux directeur). Cette politique monĂ©taire restrictive est la raison prĂ©cise pour laquelle la Russie nâarrive pas Ă devenir un rĂ©el acteur Ă©conomique de poids Ă lâĂ©chelle mondiale.
Rappelons en effet que la Chine nâest devenue la puissance Ă©conomique que nous constatons aujourdâhui quâen raison du fait que les conglomĂ©rats financiers anglo-saxons lui avaient procurĂ© les capacitĂ©s de financement nĂ©cessaires en investissant massivement sur son territoire. Aujourdâhui, les capacitĂ©s Ă©conomiques acquises par la Chine lui permettent dâenvisager de devenir son propre acteur Ă©conomique et financier.
Je profite de cette petite digression pour signaler que la situation en occident est exactement inverse Ă celle que connaĂźt la Russie. La stratĂ©gie occidentale des banquiers consiste Ă fournir une profusion de liquiditĂ© aux systĂšme bancaire et financier, ce qui a pour effet direct la crĂ©ation dâĂ©normes bulles sur les actifs ; bulles destinĂ©es Ă Ă©clater en appauvrissant les classes moyennes, ce qui augmente par voie de consĂ©quence la concentration des richesses dans les mains de ceux qui ont organisĂ© lesdites bulles. Pour prĂ©ciser un peu le systĂšme : lâaccroissement de lâoffre de monnaie par prĂȘts interposĂ©s a pour effet direct de faire monter artificiellement les prix des actifs par une multiplication artificielle des flux de transactions (due Ă la profusion de prĂȘts disponibles). AprĂšs avoir organisĂ© une profusion de liquiditĂ©s sous forme de dettes et ainsi crĂ©Ă© des « bulles spĂ©culatives », les banquiers centraux estiment gĂ©nĂ©ralement nĂ©cessaire de rĂ©duire, de façon plus ou moins brutale, lâoffre de liquiditĂ©s, par une remontĂ©e des taux directeurs ; il en rĂ©sulte une explosion des « bulles spĂ©culatives », une baisse brutale des prix gĂ©nĂ©rant un appauvrissement gĂ©nĂ©ralisĂ© mais permettant un rachat Ă vils prix des actifs dĂ©prĂ©ciĂ©s par les plus grands capitalistes. Ainsi la crĂ©ation de crises monĂ©taires permet un accaparement des actifs dans les mains de ceux qui ont gĂ©nĂ©rĂ© ces crises.
La politique monĂ©taire appliquĂ©e par diffĂ©rentes banques centrales membres de la BRI sâinscrit dans le cadre du changement de paradigme monĂ©taire international : câest-Ă -dire du passage du dollar au DTS en tant que monnaie mondiale. Lâappauvrissement Ă©conomique des uns (Occident menĂ© par les USA), la stagnation Ă©conomique des autres (Russie) et lâenrichissement Ă©conomique du troisiĂšme (Chine) a pour objectif de faire piloter et contrĂŽler par les banquiers Ă la manĆuvre le pourcentage de DTS qui sera in fine dĂ©tenu par les diffĂ©rentes rĂ©gions du monde.
Ă ce propos, permettez moi dâajouter que la guerre Ă©conomique menĂ©e actuellement par le prĂ©sident Trump sâinscrit parfaitement dans la dĂ©marche stratĂ©gique des banquiers centraux consistant Ă rĂ©Ă©quilibrer les diffĂ©rentes zones gĂ©ographiques. Il sâagit dâabattre ou de rĂ©duire la puissance Ă©conomique amĂ©ricaine de sorte de rĂ©duire son poids dans les futurs DTS, et dans le gouvernement mondial des banquiers qui suivra immanquablement lâarrivĂ©e de la monnaie mondiale. Outre que cette guerre commerciale arrive Ă point pour cacher aux amĂ©ricains lâorigine de leur perte de puissance Ă©conomique, cette guerre est surtout utile pour organiser la diminution de la puissance Ă©conomique amĂ©ricaine afin de limiter ses futurs droits dans les DTS.
La dĂ©termination de la politique monĂ©taire mondiale par les banquiers centraux est, de façon mĂ©canique, destinĂ©e Ă satisfaire lâinsatiable appĂ©tit des personnes qui se cachent derriĂšre les Ă©normes et opaques conglomĂ©rats bancaires. Elle nâest destinĂ©e ni Ă rendre aux Ătats et aux nations leur souverainetĂ© politique, ni Ă remplir le rĂŽle pour lequel le concept monĂ©taire a Ă©tĂ© crĂ©Ă© : celui de faciliter et fluidifier les Ă©changes Ă©conomiques.
BRI/BIS : genĂšse
Il est Ă©galement intĂ©ressant de connaĂźtre les conditions dans lesquelles est nĂ©e la BRI/BIS, officialisĂ©e Ă lâoccasion du plan Young de 1930.
La BRI est la traduction institutionnelle dâun plan Ă©laborĂ© par un conglomĂ©rat dâintĂ©rĂȘts bancaires et financiers : en 1920, John Foster Dulles (1888 â 1959 ; qui deviendra secrĂ©taire dâĂtat), reprĂ©sentant les intĂ©rĂȘts de la Banque dâAngleterre et de J-P Morgan dans lâEurope dâaprĂšs-guerre, rencontre Hjalmar Schacht (1877-1970) alors fonctionnaire subalterne auprĂšs de lâautoritĂ© bancaire allemande crĂ©Ă©e par les alliĂ©s.
En mars 1922, Schacht fait part Ă John Foster Dulles dâun nouveau systĂšme financier international afin de financer lâAllemagne, prĂ©tendĂ»ment les rĂ©parations de guerre mais rĂ©ellement la remilitarisation. Citons Schacht :
« Mon idĂ©e est que ce ne soit pas un emprunt dâĂtat, mais un emprunt de compagnies privĂ©es. Je veux former, disons, quatre compagnies privĂ©es allemandes, et Ă chacune dâentre elles, le gouvernement allemand devra accorder le monopole des exportations en gros de produits tels que le charbon, la potasse, le sucre et le ciment. Chacune de ces compagnies contrĂŽlera lâexportation dâun de ces produits. Le monopole devra ĂȘtre accordĂ© pour 20 ans. Les producteurs nationaux devront leur remettre leur production. (âŠ) Ces sociĂ©tĂ©s Ă©mettront des emprunts dâun montant total de 5 milliards de marks-or. (âŠ) Comme le total des exportations des quatre peut ĂȘtre estimĂ© Ă 500 millions de marks-or, le montant de lâemprunt sera remboursĂ© en 10 ans. (âŠ) Lâemprunt que je propose (âŠ) nâest basĂ© sur aucun traitĂ© politique. (âŠ) Le remboursement sera sous le contrĂŽle, tout dâabord, dâindustriels et dâhommes dâaffaires appartenant aux rangs les plus Ă©levĂ©s. »
Dulles fait suivre la lettre Ă Thomas W. Lamont, un associĂ© de J.P. Morgan, et au cours des annĂ©es qui suivent, lâessentiel de ce plan Schacht-Dulles-Morgan sera mis en Ćuvre. VoilĂ lâorigine des cartels internationaux basĂ©s en Allemagne et dirigĂ©s par les Britanniques, qui furent crĂ©Ă©s dans les annĂ©es 20.
Schacht lui-mĂȘme sera nommĂ© Commissaire Ă la monnaie nationale allemande en novembre 1923, et un mois plus tard, prĂ©sident de la Reichsbank.
Depuis 1919, John Foster Dulles Ă©tait lâavocat de Richard Merton, fondateur du plus important de ces cartels, lâInteressen Gemeinschaft Farben (IG Farben). En 1924, il est choisi par J.P. Morgan pour mettre en Ćuvre le plan Dawes prĂ©voyant la rĂ©organisation, dans le cadre de nĂ©gociations avec Schacht, du versement des rĂ©parations de guerre. En 1926, il deviendra directeur exĂ©cutif de Sullivan and Cromwell, le cabinet dâavocats de tous les cartels.
De 1926 Ă 1929, le plan Schacht-Dulles-Morgan dĂ©bouche sur une sĂ©rie dâarrangements impliquant nombre des plus grandes sociĂ©tĂ©s britanniques, amĂ©ricaines et allemandes. Les deux principaux cartels sont le trust chimique IG Farben et le Cartel international de lâAcier, dont la crĂ©ation est redevable aux prĂȘts Ă©trangers dâun montant de 800 millions de dollars accordĂ©s dans le cadre du plan Dawes, en vue de cartelliser la chimie et la sidĂ©rurgie allemandes. Ces prĂȘts sont gĂ©rĂ©s aux trois-quarts par trois firmes de Wall Street : Dillon, Read & Co ; Harris, Forbes & Co et National City.
LâextrĂȘme imbrication des banques dans la composition et la structuration des cartels, vĂ©ritables conglomĂ©rats Ă©conomiques
La genĂšse tant des grandes firmes amĂ©ricaines du dĂ©but du XXĂšme siĂšcle (pĂ©trole, railsâŠ) que de la BRI laissent apparaĂźtre lâextrĂȘme imbrication des grandes banques dâaffaires dans la crĂ©ation de cartels ; cette crĂ©ation a favorisĂ© la discrĂšte mais trĂšs efficace prise du pouvoir politique par le « fait Ă©conomique ». Ce phĂ©nomĂšne de prise de contrĂŽle politique par les dĂ©tenteurs du « fait Ă©conomique » nâa pu se rĂ©aliser quâĂ la faveur de lâanonymat des capitaux, lequel a permis la rupture entre pouvoir et responsabilitĂ© politique.
Je voudrais ajouter un Ă©lĂ©ment ontologique fondamental : alors que le « fait politique » est historiquement issu de sociĂ©tĂ©s sĂ©dentaires, le « fait Ă©conomique », et lâanonymat des capitaux qui le vĂ©hicule, relĂšve fondamentalement du fonctionnement de sociĂ©tĂ©s nomades.
La lutte actuelle entre « fait politique » et « fait économique » est, de façon structurelle, un conflit entre « Société sédentaire » et « Société nomade ».
Cartel IG Farben : historique
Lâhistoire du cartel IG Farben est trĂšs intĂ©ressante, on y trouve une trĂšs Ă©troite imbrication des intĂ©rĂȘts allemands et anglo-saxons. Ce cartel est Ă©galement associĂ© à « lâordre Ă©conomique nouveau », ancĂȘtre du « Nouvel Ordre Mondial », recherchĂ© par lâAllemagne nazie.
En 1925, IG Farben regroupe six des plus gros producteurs chimiques allemands. En aoĂ»t 1927, Standard Oil conclura avec lui un programme conjoint de recherche et dĂ©veloppement sur lâhydrogĂ©nation (production dâessence Ă partir du charbon), procĂ©dĂ© dĂ©couvert par un chercheur allemand en 1909. En 1928, Henry Ford fusionnera ses actifs allemands avec ceux dâIG Farben. Le 9 novembre 1929, un cartel pĂ©trochimique international sera crĂ©Ă© suite au mariage dâIG Farben avec les Britanniques ICI et Shell Oil, et les AmĂ©ricains Standard Oil et Dupont.
Câest lâaccord entre Standard Oil et IG Farben qui constitue le pilier du cartel.
PremiĂšrement, Standard Oil se voit accorder la moitiĂ© de tous les droits concernant le procĂ©dĂ© dâhydrogĂ©nation pour tous pays sauf lâAllemagne. DeuxiĂšmement, Standard Oil et IG Farben se mettent dâaccord pour « ne jamais se concurrencer lâun lâautre dans les secteurs de la production chimique et de la production pĂ©troliĂšre. DĂ©sormais, si Standard Oil souhaitait entrer dans le domaine des produits chimiques industriels ou des mĂ©dicaments, ce ne serait possible quâen partenariat avec Farben. En retour, Farben sâengageait Ă ne jamais pĂ©nĂ©trer le secteur du pĂ©trole sauf en association avec Standard ».
LorsquâĂ©clate la DeuxiĂšme Guerre mondiale, IG Farben a passĂ© des accords de cartel avec 2000 sociĂ©tĂ©s dans le monde, dont Ford Motor Co., Alcoa, General Motors, Texaco et Procter et Gamble, pour nâen citer que quelques-unes.
IG Farben a Ă©tĂ© dissoute par dĂ©cret en 1950 et dĂ©mantelĂ© en 12 entitĂ©s dont les principales sont : Bayer, BASF, Agfa, Hoechst et Dynamit NobelâŠ
Notons que BASF, Bayer et Agfa composaient, Ă la fin de la 1Ăšre GM, la « petite IG » qui avait fusionnĂ© avec Hoechst et 2 autres sociĂ©tĂ©s pour faciliter et accĂ©lĂ©rer le retour dâIG Farben sur la scĂšne mondiale. Avant et aprĂšs les guerres, on retrouve finalement toujours les mĂȘmes⊠IG Farben a donc Ă©tĂ© dĂ©mantelĂ© au profit des entitĂ©s qui sâĂ©taient alliĂ©es pour sa crĂ©ation⊠Une sorte de « dĂ©mantĂšlement pour rire », un simili dĂ©mantĂšlement destinĂ© Ă calmer le public et les quelques personnes opposĂ©es aux cartels.
Bayer et IG Farben Ă©taient Ă©troitement impliquĂ©es du point de vue capitalistique (Bayer Ă©tant une filiale dâIG Farben). Or, Bayer a notamment pour « faits dâarmes », dâavoir utilisĂ© des cobayes humains trouvĂ©s dans les camps de concentration pour faire in vivo des expĂ©riences mĂ©dicales : « Sous le rĂ©gime nazi, Bayer, filiale du consortium chimique IG Farben, procĂ©da en effet Ă des expĂ©riences mĂ©dicales sur des dĂ©portĂ©s, quâelle se procurait dans les camps de concentration en particulier. » Les camps de concentration eux-mĂȘmes Ă©taient des sites industriels appartenant aux gĂ©ants pharmaco-chimiques de lâĂ©poque.
Il nâa Ă©chappĂ© Ă personne que la mĂȘme Bayer a, en 2016, rachetĂ© Monsanto pour la modique somme de 66 milliards de dollars (59 milliards dâeuros), qui a, notamment commercialisĂ©, entre autres vilĂ©nies, lâAgent Orange (avec 6 autres entreprises productrices, dont Dow Chemical), dont lâherbicide commercialisĂ© sous la marque « Roundup » est un dĂ©rivĂ©.
Lâagent orange est Ă lâorigine du concept de tĂ©ratologie utilisĂ© comme arme de guerre : le gĂ©nome humain est irrĂ©mĂ©diablement corrompu par les effets de lâagent orange sans que lâĂȘtre vivant en rĂ©sultant devienne pour autant stĂ©rile.
Aujourdâhui, Monsanto et les autres firmes pharmaco-chimiques sont trĂšs investies dans la commercialisation des produits OGM. Pour contourner et anticiper les futures rĂšglementations en la matiĂšre, ces firmes se mobilisent aujourdâhui sur les recherches concernant les ARN messagers, qui sont des copies transitoires dâune portion de lâADN correspondant Ă un ou plusieurs gĂšnes. Il sâagira de diffuser non plus des OGM mais des ARN messagers permettant de modifier la substance vitale des plantes ; cette diffusion massive se fera au moyen de vaporisation gĂ©nĂ©ralisĂ©e dâARN messagers sur les champs.
Ces entreprises ne sont jamais Ă court ni dâargent ni dâidĂ©es pour expĂ©rimenter de nouveaux procĂ©dĂ©s toxiques en grandeur nature sans aucun garde-fou. Aucune rĂšglementation ne peut ĂȘtre opposĂ©es Ă ces conglomĂ©rats par des Ătats structurellement mis en position dâinfĂ©odation Ă©conomique et juridique par des organismes supranationaux tels que les instances europĂ©ennes, lâOMC, lâOCDEâŠ
Cartel de lâacier : Ă lâorigine du projet Ătats-Unis dâEurope et de ce qui deviendra les institutions de lâactuelle Union EuropĂ©enne
En 1926, le Cartel international de lâAcier ouvre ses bureaux au Luxembourg. Il servira de vĂ©ritable « gendarme privĂ© » du commerce mondial de lâacier de 1926 Ă 1939. Sa composante allemande, qui regroupe les quatre plus gros producteurs dâacier nationaux, sâappelle Vereinigte Stahlwerke. Ce groupe recevra 100 millions de dollars de la part dâinvestisseurs privĂ©s aux Ătats-Unis. Dillon, Read & Co., la sociĂ©tĂ© de placement new-yorkaise de Clarence Dillon, James V. Forrestal et William H. Draper, Jr., sâest occupĂ©e de lâĂ©mission des obligations.
Lors de la signature du premier accord international, le 30 septembre 1926, tous les sponsors du cartel se vantent de ce que le premier pas vers la formation « des Ătats-Unis Ă©conomiques de lâEurope » vient dâĂȘtre franchi. Douze ans plus tard, prĂšs de 90 % du fer et de lâacier commercialisĂ© au niveau international est sous le contrĂŽle du Cartel de lâAcier. Outre lâAllemagne qui le dirige, lâAutriche, la Pologne, la TchĂ©coslovaquie, le Royaume Uni et les Ătats-Unis en font partie, mĂȘme sâil est interdit aux compagnies amĂ©ricaines, U.S. Steel, Bethlehem et Republic, de signer les accords formels, sous peine de violer les lois anti-trust amĂ©ricaines.
En 1919, trois producteurs allemands de lampes Ă©lectriques, Siemens & Halske, AEG et Auergesellschaft, avaient formĂ© une nouvelle sociĂ©tĂ© dĂ©nommĂ©e Osram, pour tenter de regagner les biens et les marchĂ©s perdus Ă lâĂ©tranger. AEG Ă©tait en grande partie contrĂŽlĂ© par General Electric et des liens similaires existaient entre toutes les autres entreprises du mĂȘme genre en Allemagne, en Angleterre et aux Ătats-Unis. En 1924, afin de prĂ©venir toute concurrence extĂ©rieure, Osram propose la crĂ©ation en Suisse dâune sociĂ©tĂ© dĂ©nommĂ©e Phoebus, qui appartiendrait Ă toutes les compagnies du cartel et serait dirigĂ©e conjointement par elles. En juillet 1929, Osram et la filiale de General Electric pour lâĂ©tranger, International General Electric, crĂ©ent un « partenariat pour tout temps ». Ă partir de 1929, les relations entre Osram et International General Electric se dĂ©velopperont suivant le mĂȘme modĂšle que celles entre IG Farben et ses partenaires Ă©trangers. Pendant les annĂ©es 20, quatre cinquiĂšmes de lâindustrie allemande Ă©taient encore regroupĂ©s dans des cartels.
Le cartel de la mĂ©tallurgie Ă©tant Ă lâorigine des institutions europĂ©ennes (qui a en effet dĂ©butĂ© avec la CECA), il ne faut pas sâĂ©tonner que les instances bureaucratiques de lâUnion dite EuropĂ©enne cherchent Ă sauver les institutions jumelles de lâOMC qui Ćuvrent Ă imposer et pĂ©renniser le libre-Ă©change au niveau mondial.
Tous ces cartels, financés par les conglomérats bancaires, plongent la civilisation entiÚre, et tout ce qui vit sur terre, dans un espace inconnu de monstruosité humaine et inhumaine (Voir aussi à ce sujet les récents développements sur ce que fut la guerre américaine en Corée : un vaste champ expérimental pour des expériences chimiques et biologiques de grande envergure).
Ătant donnĂ© lâĂ©norme explosion, aussi bien quantitative que qualitative, des dĂ©couvertes actuelles, la question qui se pose est de savoir sâil faut vraiment laisser aux banquiers et aux conglomĂ©rats Ă©conomiques quâils ont crĂ©Ă©, le monopole de ces dĂ©couvertes, alors que ces derniers ont largement fait leur preuve en matiĂšre de nuisance sociale et civilisationnelle (pour ceux qui en douteraient, je les invite Ă visionner certaines confĂ©rences du Dr. Rath, en particulier celle-ci).
RĂPONSE Ă LA QUESTION : « LA MAIN QUI DONNE EST AU-DESSUS DE CELLE QUI REĂOIT »
LâĂtat tel quâactuellement conçu est entiĂšrement dominĂ© par le systĂšme bancaire, or « la main qui donne est au-dessus de celle qui reçoit » (NapolĂ©on)
De façon fonctionnelle, lâĂtat nâa, sans les banques, aucun moyen financier propre pour atteindre les objectifs Ă©tatiques quâil se fixe. En abandonnant dans des mains privĂ©es sa fonction rĂ©galienne de battre monnaie, lâĂtat sâest volontairement placĂ© dans une position dâinfĂ©rioritĂ© par rapport aux dĂ©tenteurs du « fait Ă©conomique ».
Or, les banquiers ne recherchent pas lâintĂ©rĂȘt commun aux citoyens, ce qui est le rĂŽle de lâĂtat en tant quâentitĂ© politique, ils recherchent le dĂ©veloppement de leur intĂ©rĂȘt privĂ©, qui est de nature catĂ©gorielle ; cet intĂ©rĂȘt privĂ© consiste aujourdâhui Ă asseoir leur domination politique par lâĂ©laboration dâun gouvernement mondial quâils contrĂŽleraient dĂ©finitivement.
Lâabandon volontaire, par lâĂtat, de la gestion monĂ©taire a pour consĂ©quence directe de priver lâĂtat de toute substance politique. LâĂtat est devenu un simple outil de pouvoir aux mains des banquiers anonymes. Le systĂšme financier mondial est pilotĂ© par les principaux banquiers qui Ćuvrent Ă la City, qui contrĂŽlent la grande majoritĂ© des banques centrales et des paradis fiscaux de la planĂšte.
Entre les mains des banquiers, la monnaie est devenue un bien matĂ©riel quâils ont accaparĂ©. En effet, la monnaie aujourdâhui, largement considĂ©rĂ©e comme un simple « actif », a perdu sa valeur comptable neutre « dâactif-passif ». En falsifiant le concept juridique et comptable de monnaie, les banquiers ont pu corrompre les systĂšmes politiques, et les hommes qui les incarnent, de façon Ă dominer le « fait politique ».
Cette appropriation du phĂ©nomĂšne politique par les principaux propriĂ©taires dâorganismes bancaires sâest produite par le biais du contrĂŽle intĂ©gral du phĂ©nomĂšne Ă©conomique par lesdits « banquiers » (propriĂ©taires des grandes banques). Ce contrĂŽle sâest rĂ©alisĂ© par deux moyens principaux, le contrĂŽle des monnaies, via les banques centrales, et lâanonymat des capitaux.
Lâanonymat a permis aux banquiers dâorganiser un accaparement discret des biens tangibles de cette terre, sans soulever la juste indignation que nâaurait pas manquĂ© de faire une appropriation ouverte par quelques personnes, aussi violente eut elle Ă©tĂ©.
Le contrĂŽle des masses monĂ©taires en circulation a permis le contrĂŽle, par corruption, du phĂ©nomĂšne politique et le dĂ©veloppement des moyens lĂ©gaux dâappropriation discrĂšte des biens. Câest ainsi que les Ătats ont eux-mĂȘmes organisĂ© lâanonymat des capitaux qui permet aux propriĂ©taires contrĂŽlant les grandes banques de rester anonymes.
Ce systĂšme favorise et rend possible le phĂ©nomĂšne dâaccaparement gĂ©nĂ©ralisĂ© des biens par une combinaison de moyens lĂ©gaux assumĂ©s (lobbying, optimisation fiscale, fusion-acquisition, jeux sur les taux dâintĂ©rĂȘts directeursâŠ) et de moyens lĂ©gaux dĂ©tournĂ©s, qui relĂšvent dâun consensus international officieux, tels que les Paradis fiscaux.
Lâexistence des banques centrales a pour effet mĂ©canique de rendre obsolĂšte la notion de « politique ». Les hommes politiques et les Ătats deviennent, par le fait des banques centrales, une simple Ă©manation des intĂ©rĂȘts catĂ©goriels des grands banquiers qui rĂšgnent sans partage et sans contrepouvoirs sur le monde.
Il serait temps que les populations et les hommes politiques prennent conscience de cet Ă©norme pouvoir que les banquiers se sont octroyĂ© et y mettent un terme. Il nâexiste de pouvoir politique que monĂ©tairement souverain, la prĂ©sence des banques centrales est un empĂȘchement dirimant Ă lâexercice du « pouvoir » par des hommes « politiques ».
La domination des Ătats par les banques nâest pas inĂ©luctable
« Ce que la main de lâhomme a fait, lâhomme peut le dĂ©faire », mais il y a des conditions à ça : une condition de forme et des conditions de fond.
La premiÚre condition : réaliser une prise de conscience de la disparition du phénomÚne politique
La premiĂšre condition, de forme, est une condition sine qua non : elle est que les ressortissants des Ătats prennent conscience de leur entiĂšre dĂ©possession du phĂ©nomĂšne politique. Ce qui signifie quâils devront politiquement sâorganiser de façon Ă se donner les moyens concrets de reprendre le contrĂŽle de leur destin collectif.
Le seul remĂšde Ă la disparition du concept politique est de rendre Ă CĂ©sar ce qui appartient Ă CĂ©sar : câest-Ă -dire dâen finir avec la rupture de symĂ©trie, organisĂ©e par les banquiers, entre pouvoir et responsabilitĂ©. Cela nĂ©cessite dâabandonner lâorganisation Ă©tatique autour des deux principes que sont 1°) la sĂ©paration des pouvoirs et 2°) le parlementarisme Ă lâAnglaise, qui suppose un mandat reprĂ©sentatif des Ă©lus.
La seconde condition : réhabiliter le concept de « droit » et abandonner corrélativement les principes juridiques anglo-saxons
La seconde condition est liĂ©e Ă la validitĂ© et Ă la viabilitĂ© sur la durĂ©e de la reprise en main du phĂ©nomĂšne politique par les ressortissants des Ătats. Il faudra, impĂ©rativement Ă peine dâineffectivitĂ© de la reprise en main politique, rĂ©habiliter le concept mĂȘme de « droit » de façon Ă rendre ce dernier compatible avec lâexistence dâune civilisation. Techniquement parlant, il faudra revenir aux concepts juridiques issues du droit continental et, corrĂ©lativement, abandonner le droit du plus fort qui prend la forme de la rĂ©glementation Ă la façon anglo-saxonne.
Nous sommes, sur le continent europĂ©en, en cours dâabandon dĂ©finitif de notre droit continental traditionnel issu du droit romain, lui-mĂȘme modelĂ© et repris au fil des siĂšcles par des prĂ©ceptes de droit canon, au profit du droit anglais dominĂ© par le principe de la loi du plus fort.
La « common law » anglaise est un systĂšme juridique dont les rĂšgles sont principalement Ă©dictĂ©es par les tribunaux au fur et Ă mesure des dĂ©cisions individuelles ; ces dĂ©cisions, ne concernaient, Ă lâorigine, que les seigneurs câest-Ă -dire la caste dominante. Si lâon parle du droit anglais, il faut aussi parler du systĂšme de « lâEquity » selon lequel le « prince », câest-Ă -dire au dĂ©but le Roi puis le Chancelier, se sont accordĂ©s le droit de juger en fonction de prĂ©ceptes moraux les cas qui nâĂ©taient pas abordĂ©s par la « common law ». Les principes de « lâEquity » ainsi conçu ne mĂ©connaissent pas la « common law », ils sây adaptent.
Tout cet arsenal juridique anglo-saxon a pris une ampleur considĂ©rable en mĂȘme temps que se dĂ©veloppait le commerce maritime, lequel commerce a toujours Ă©tĂ© contrĂŽlĂ© par les banquiers commerçants qui ont leur quartier gĂ©nĂ©ral Ă la City de Londres.
Ce qui est resté constant est que le systÚme juridique anglais est essentiellement conçu par et pour la caste dominante : les tenanciers du systÚme économique, essentiellement les banquiers ont, à partir de la période des Grandes Découvertes, succédé aux seigneurs qui régnaient par les armes.
Alors que le droit anglais est un droit Ă©dictĂ© par et pour les tenanciers du commerce international, le droit continental traditionnel est un droit de rĂ©gulation fait pour organiser la « vie de la CitĂ© ». Ce droit continental, actuellement en voie dâextinction, rĂ©pondait Ă des rĂšgles strictes conçues autour de la personne humaine comprise comme une partie dâun tout formĂ© par la collectivitĂ©. Le droit des gens lui-mĂȘme, qui Ă©tait (assez grossiĂšrement) la partie du droit romain qui organisait les peuples vaincus, Ă©tait conçu autour des idĂ©es centrales de la personne et de lâorganisation de la vie en commun.
La supériorité du droit continental sur le droit anglo-saxon provient non seulement de son expérience historique mais aussi et surtout de sa vocation : il est globalement, contrairement au droit anglo-saxon, mis au service de la collectivité et non à celui de quelques élites auto-proclamées, qui ont usurpé leur pouvoir par des moyens déloyaux en organisant leur anonymat.
La question de lâextraterritorialitĂ© du droit anglo-saxon
Revenons un instant sur la question, trĂšs sensible actuellement, de lâextraterritorialitĂ© du droit anglo-saxon.
Cette extraterritorialitĂ© se dĂ©cline de deux façons diffĂ©rentes et successives, câest-Ă -dire quâelle prend deux formes bien distinctes. Dâune part, la gĂ©nĂ©ralisation de lâimplantation du systĂšme juridique anglais sur tous les continents et, dâautre part, le recours par le pouvoir amĂ©ricain Ă des sanctions pĂ©cuniaires contre les entreprises.
De ces deux formes, seule la seconde, qui se traduit par des sanctions financiĂšres en provenance des Ătats-Unis, apparaĂźt dans les radars mĂ©diatiques et juridiques alors que la premiĂšre forme est, de loin, la plus dangereuse pour les libertĂ©s publiques et pour le concept mĂȘme de civilisation.
Lâexportation abusive du systĂšme juridique anglais sur tous les continents
La premiĂšre occurrence de lâextraterritorialitĂ© du droit anglais se dĂ©cline de deux façons. Elle relĂšve, pour les banquiers de la City :
- De leur volontĂ© hĂ©gĂ©monique : ils veulent conserver Ă leur strict avantage le contrĂŽle de lâargent circulant dans tous les paradis fiscaux. ConcrĂštement, il sâagit dâimposer le trust comme forme unique dâanonymat afin de supprimer tous les paradis fiscaux fondĂ©s sur les comptes numĂ©rotĂ©s qui Ă©chappaient aux banquiers de la City ; dâoĂč la guerre sans merci lancĂ©e Ă la fin des annĂ©es 2000 contre les « paradis fiscaux », qui nâa Ă©tĂ© quâune guerre de la City contre les sites dâĂ©vasion fiscale quâils ne contrĂŽlaient pas, en premier lieu la Suisse ;
- De la « nĂ©cessitĂ© », pour les grandes banques opĂ©rant Ă la City, dâadapter les systĂšmes juridiques Ă©trangers de sorte que ces derniers puissent adopter les nouveaux produits issus de la finance dĂ©rĂ©gulĂ©e. Lâobjectif est de permettre la circulation des produits financiers dĂ©rivĂ©s ou synthĂ©tiques, Ă©conomiquement toxiques, au niveau mondial.
Cette forme dâextraterritorialitĂ© se matĂ©rialise par la nĂ©cessitĂ© dâadapter les systĂšmes de droit afin de les rendre compatibles avec le « droit anglais ».
Dans cette premiĂšre occurrence de lâextraterritorialitĂ© du droit anglais, il sâagit, par exemple, dâimporter des concepts comme le trust â partiellement traduit en « fiducie » par le droit français â comme la « propriĂ©tĂ© Ă©conomique », comme la « titrisation » via les fonds communs de crĂ©ances (« special purpose vehicule »).
Signalons au passage quâĂ lâoccasion de cette transformation du droit continental, les crĂ©ances deviennent sujettes Ă appropriation, elles passent donc du statut juridique de « droit personnel » Ă celui de « droit rĂ©el » ! Ce glissement nâest pas anodin car il suppose une rĂ©ification des relations humaines ; on se rapproche ainsi insidieusement et dangereusement dâun systĂšme lĂ©gal dâesclavagisme, dans lequel lâindividu est considĂ©rĂ© comme un « bien » pour les juristes, une « marchandise » dans le langage des Ă©conomistes.
Câest Ă©galement cette transformation du droit continental qui a, via lâintrusion discrĂšte du concept de « propriĂ©tĂ© Ă©conomique », rendu possible la transformation monĂ©taire : de « neutre » (la neutralitĂ© Ă©tant matĂ©rialisĂ©e par sa nature comptable « dâactif-passif ») la monnaie est peu Ă peu devenue un simple « actif » comptable.
Il sâagit Ă©galement dâuniformiser les normes comptables internationales sur le modĂšle anglo-saxon des IFRS ; lesquelles normes sont Ă©dictĂ©es par des organismes pilotĂ©s par les grandes multinationales cachĂ©es derriĂšre des organismes qui siĂšgent dans des paradis fiscaux. Câest ainsi que disparaissent les rĂšgles de lâancienne comptabilitĂ© nationale au profit des principes anglo-saxons.
Cette premiĂšre forme dâextraterritorialitĂ© consiste Ă Ă©liminer, progressivement, les systĂšmes de droits qui ne sont pas compatibles avec le droit anglais. Câest ainsi que peu Ă peu, disparaĂźt le droit commun français issu du Code civil pour ĂȘtre remplacĂ© par les principes commerciaux qui sont le fondement mĂȘme du « droit » anglo-saxon.
Le recours, par les instances américaines, à des sanctions pécuniaires contre les entreprises
La seconde occurrence de lâextraterritorialitĂ© du droit anglo-saxon est davantage connue et surtout davantage dĂ©noncĂ©e Ă grand renfort de mĂ©dias.
Il sâagit des sanctions financiĂšres imposĂ©es par les instances politiques et juridiques amĂ©ricaines Ă toute entreprise utilisant soit le dollar soit un quelconque composant dâorigine amĂ©ricaine dans leur processus de fabrication ou dans leur fonctionnement.
Cette forme dâextraterritorialitĂ© sanctionne essentiellement les multinationales, bancaires ou non, Ă©trangĂšres aux Ătats-Unis. Les multinationales, ainsi prises Ă partie, ont trĂšs rapidement mobilisĂ© les pouvoirs publics et les mĂ©dias pour dĂ©noncer ces pratiques prĂ©datrices du pouvoir amĂ©ricain, rĂ©ussissant Ă mobiliser un large public contre la puissance Ă©conomique dĂ©clinante de lâAmĂ©rique. En consĂ©quence, lâextraterritorialitĂ© du droit formalisĂ©e par les sanctions Ă©conomiques est la seule forme dâextraterritorialitĂ© dĂ©noncĂ©e par les mĂ©dias et donc connue du public.
Or, il faut comprendre que, fondamentalement, cette seconde forme dâextraterritorialitĂ© nâest ni la plus grave, ni la plus dĂ©finitive et quâelle ne concerne, globalement que les bilans des multinationales, Ă lâinverse de la premiĂšre forme dâextraterritorialitĂ© qui suppose une vĂ©ritable rĂ©volution dâordre tectonique dans lâorganisation des peuples. Câest la premiĂšre forme dâextraterritorialitĂ© qui attaque en profondeur le mode de vie et la sĂ©curitĂ© juridique des ressortissants dâun Ătat, elle tend, par exemple en France Ă faire disparaĂźtre le principe mĂȘme de la propriĂ©tĂ© privĂ©e et Ă transformer la monnaie en propriĂ©tĂ© bancaire. La premiĂšre forme de lâextraterritorialitĂ© met, fondamentalement, en danger lâorganisation sociale issu du mode de vie sĂ©dentaire au profit du nomadisme.
Par ricochet, lâextraterritorialitĂ© qui prend la forme de sanction financiĂšres des multinationales vient renforcer la premiĂšre forme dâextraterritorialitĂ© depuis que les Ătats sont devenus de simples Ă©manations des multinationales. Les ponctions sur les budgets Ă©tatiques pour renflouer les bilans dĂ©ficitaires des conglomĂ©rats financiers ont pour corolaire de substantielles augmentations dâimpĂŽts et diminutions de services publics ; il en rĂ©sulte un appauvrissement des ressortissants des Ătats qui va jusquâĂ porter atteinte Ă la capacitĂ© des individus de devenir propriĂ©taires (notamment de leur logement).
En ce sens, les deux occurrences de lâextraterritorialitĂ© du droit anglo-saxon se renforcent lâune lâautre pour aboutir Ă la perte totale et dĂ©finitive de contrĂŽle des individus sur les Ă©lĂ©ments essentiels de leur vie, pour rĂ©instaurer le principe de lâesclavage au niveau lĂ©gal.
CONCLUSION
Les techniques de contrĂŽle monĂ©taire sont parfaitement rodĂ©es et mises en application par les grands banquiers au moyen des banques centrales qui ont-elles-mĂȘmes organisĂ©, au niveau mondial, leur anonymat et le secret de leurs affaires.
En contrĂŽlant lâaffectation des ressources monĂ©taires, les banquiers dĂ©cident rĂ©ellement qui sera « riche » et qui sera « pauvre », aussi bien au niveau des individus et des entreprises (microĂ©conomie), que des groupes socio-Ă©conomiques, des Ătats et mĂȘme, plus largement, des zones gĂ©ographiques (macroĂ©conomie).
Dans ce contexte, la crĂ©ation de richesses devient artificielle, elle est pilotĂ©e par les banquiers et ne remplit quâun seul objectif : satisfaire leur insatiable soif de pouvoir et mener le monde vers un « gouvernement mondial » quâils contrĂŽleront dĂ©finitivement de façon absolue et officielle, ce qui leur manquait jusquâici. Le modĂšle sĂ©dentaire cĂšdera alors dĂ©finitivement la place au modĂšle nomade.
Valérie Bugault est Docteur en droit, ancienne avocate fiscaliste, analyste de géopolitique juridique et économique