Par : Éric Verhaeghe
J’ai interviewé l’excellent Paul-Antoine Martin, auteur d’un livre remarqué sur la caste (éditions Max Milo). L’interview a donné l’occasion de préciser entre nous la question de l’Etat, des grands corps de fonctionnaires, de l’esprit de caste et de l’intérêt général. Comme le dit très bien Paul-Antoine Martin, j’ai la conviction profonde que le service public est aujourd’hui dévasté, ruiné, affaibli, par le corporatisme des fonctionnaires, plus soucieux de leurs intérêts que de l’intérêt général. Je n’en tire pas forcément les mêmes conclusions que lui, mais cet échange donne l’occasion de rappeler deux ou trois points essentiels.
De fait, on peut aujourd’hui parler d’une véritable dévastation du service public en France. Plus rien ne marche correctement. Demander une simple carte d’identité dans les grandes villes relève du parcours du combattant. Que dire de l’école publique ? de la justice ? de l’ordre public ? Tout est en désordre, comme emporté dans un déclin inexorable qui transforme notre pays en enfer bureaucratique digne du Tiers-Monde.
Le corporatisme des grands corps au coeur du problème
Paul-Antoine Martin a raison lorsqu’il décrit les caractères de la caste : arrogance, mépris, faible ouverture d’esprit, culture de l’impunité. Les exemples qu’il donne sont parfaitement emblématiques du mal qui ronge le service public de ce pays, où des petits marquis sans imagination imposent avec morgue des décisions absurdes ou toxiques avec la conviction d’apporter la lumière à un peuple plongé dans les ténèbres. Emmanuel Macron ne procède d’ailleurs pas autrement.