Une curieuse psychose de l’OVNI s’abat sur la planète du Great Reset – interrogeant, à mon avis, moins la véracité de nos représentations du cosmos que l’état de la rationalité humaine mise à rude épreuve par l’hystérie apocalyptique de la Caste.
Aux États-Unis – où le phénomène, à la faveur d’une attention soutenue du public, fait l’objet d’une surveillance très officielle –, en dépit d’une multiplication récente des signalements (découlant peut-être justement de cet horizon d’attente du public), les autorités compétentes renâclent à parler « d’activité extraterrestre ». Et il est vrai que les représentations populaires en la matière semblent assez naïves, marquées par un anthropomorphisme qui n’a rien à envier aux cosmogonies religieuses.
Ce qui, par conséquent, mérite bien davantage notre attention, c’est cette attente de l’OVNI qui, de l’Amérique de Trump à la Chine de Xi, semble actuellement dominer les esprits à l’échelle planétaire. Attente de l’OVNI, ou, bien plus souvent, du récit (a priori mensonger) d’une invasion extraterrestre.
Les OVNI de Davos : un objet oligarchique très bien identifié
En identifiant 2021 comme l’année des seringues, 2022 comme l’année « de l’Ukraine » et 2023 comme l’année des OVNIs, un meme actuellement très populaire expose la vérité sous-jacente du phénomène : une fois cassé le thermomètre médiatico-politique (les sans-dents ne s’estimant plus représentés, ni que les médias leur représenteraient le monde), la scrutation du Spectacle historique – désormais bien identifié comme une mise en scène – devient un exercice d’interprétation artistique, au gré duquel les gens qui ne sont rien s’efforcent de deviner à quelle sauce ils vont être mangés (ou compostés) par la philanthropie en bande organisée.
À quoi s’ajoute éventuellement, chez les plus désespérés, l’idée que, finalement, les intentions d’une civilisation extraterrestre prenant le contrôle de notre planète (d’ailleurs déclarée mourante à chaque été un peu chaud) ne risquent guère d’être pires que celles de ces inventeurs de plandémies et de plénuries à la merci desquels nous semblons nous trouver. Ils rejoignent ainsi – le plus souvent, a priori, sans en avoir conscience – l’intuition tapie derrière la fameuse maxime de Heidegger : « seul un dieu peut encore nous sauver ».
Source : Le Courrier des Stratèges