Une étude de l’Institut Montaigne révèle que les actifs français sont très majoritairement hostiles à un report de l’âge légal de départ à la retraite. Des mobilisations de grande ampleur sont prévues le 19 janvier à l’appel des syndicats.
Les actifs, soit les personnes ayant actuellement un emploi, seraient seulement 7% à se dire favorables au report de l’âge légal de départ à la retraite, que la réforme annoncée par le gouvernement fixe à 64 ans. Selon une étude de l’institut Montaigne (un laboratoire d’idées, constitué en association loi 1901), une écrasante majorité des actifs en France seraient hostiles à ce report.
Alors que 45% des concernés estiment que le seuil devrait rester à 62 ans, pas moins de 49% d’entre eux pensent qu’il faudrait même l’abaisser davantage, selon cette étude qui a sondé 5 001 actifs. Le rejet du report de l’âge légal «concerne tous les actifs sans distinction», précise l’institut avec une «opposition plus marquée chez les plus jeunes que chez les seniors, qui sont pourtant davantage concernés par la réforme à court terme». «Ce rejet traverse toutes les catégories socio-professionnelles, toutes les professions, les salariés du secteur public comme du privé», assure l’étude.
Le texte précise en outre que les opinions exprimées ne sont pas liées aux conditions individuelles de travail. «Nous sommes en présence d’une dynamique collective qui dépasse de beaucoup la simple question des retraites et qui traduit une crise politique plus générale (défiance vis-à-vis des gouvernements, sentiment général d’injustice) sans doute accompagnée d’une forme d’anesthésie par rapport à la situation des finances publiques», analyse l’économiste Bertrand Martinot, cité dans l’étude.
Une étude de décembre 2022 de l’institut Harris Interactive rapportait que c’est parmi les retraités que l’on trouve en revanche les personnes les plus favorables au report de l’âge de la retraite (57 % des sondés).
Une première journée de mobilisation intersyndicale est prévue pour le 19 janvier dans toute la France afin de contester la réforme des retraites, dont le projet a été officiellement annoncé le 10 janvier par le Premier ministre Elisabeth Borne. Tous les partis de gauche se rallieront à ces manifestations.