Le cholestérol ne serait pas dangereux pour la santé, en revanche les statines, molécules prescrites pour faire baisser le taux de cholestérol dans le sang, présenteraient des effets secondaires néfastes. Les explications de Sylvie Hampikian.
En janvier 2013, le Pr Even a publié un livre appelé « La Vérité sur le cholestérol » qui met en lumière ce que clame de nombreux experts, notamment Michel de Lorgeril depuis des années :
Le cholestérol est indispensable à la vie, il n’y a pas de mauvais cholestérol, le cholestérol n’est pas la cause des infarctus du myocarde et des AVC, les régimes restreignants le cholestérol ne changent rien à la fréquence des infarctus et des AVC.
Mais également : les statines réduisent le cholestérol mais ne désobstruent pas les artères, ne réduisent pas les infarctus et les AVC et peuvent entrainer des complications….
Dans le but d’y voir plus clair et de comprendre les tenants et aboutissants de cette lutte mondiale contre un ennemi qui n’existe peut-être pas, notre experte Sylvie Hampikian a répondu à nos questions.
Qu’est ce que le cholestérol ?
Le cholestérol est un stérol, c’est-à-dire un alcool gras que l’on retrouve dans toutes les cellules animales. Il peut être soit endogène, c’est-à-dire fabriqué par notre corps, plus précisément dans le foie ; soit exogène, c’est-à-dire apporté par les aliments d’origine animale. Il intervient entre autres dans la constitution des membranes cellulaires, notamment au niveau du cerveau. Il joue également un rôle métabolique important en tant que précurseur des acides biliaires, des hormones stéroïdiennes (incluant les hormones sexuelles) et de la Vitamine D. Bref, il est indispensable à la vie.
Pourquoi est-il stigmatisé alors qu’il est nécessaire à la vie ?
En raison de sa présence dans les plaques d’athérome. Ces plaques sont constituées principalement de 4 éléments : graisses, débris de cellules sanguines, fibrine et dépôt calcaire. Responsables de l’athérosclérose, elles rigidifient et fragilisent les artères, réduisent leur diamètre et peuvent se détacher, formant un thrombus qui peut finir par obstruer totalement l’extrémité d’une artériole ou d’une artère. Elles sont la, elle-même responsable de pathologies cardio-vasculaires graves, liées à la mort des cellules qui ne sont plus irriguées : infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral obstructif, artérite, ischémies…
Le raisonnement des laboratoires pharmaceutiques a été simple : nous disposons de molécules qui font baisser le cholestérol, qu’allons nous en faire ? Puisque le cholestérol est présent dans les plaques d’athérome, puisque qu’il est en excès chez beaucoup de personnes ayant des problèmes cardio-vasculaires, accusons-le d’en être une des causes… On aurait pu tout aussi bien accuser le calcium non ? D’un point de vue physio-pathogénique ce raisonnement à une faille : le cholestérol ne se dépose pas par hasard, mais sur une artère endommagée, pour la réparer (de même que les cellules sanguines et la fibrine). L’excès de cholestérol n’est donc pas une cause de maladie artérielle, tout au plus un facteur aggravant.
Bon ou mauvais cholestérol, comment s’y retrouver ?
Il n’y a qu’une seule et unique molécule de cholestérol. Or, celle-ci est hydrophobe c’est-à-dire qu’elle ne se solubilise pas dans les milieux à base d’eau, comme le plasma sanguin. Dans le sang, elle est complexée à des protéines plasmatiques qui forment une microsphère autour du cholestérol, ce qui permet son transport. Ces lipoprotéines sont classées en 2 catégories selon leur poids moléculaires : les plus lourdes (HDL pour high density lipoproteins) et les plus légères (LDL pour low density lipoproteins). Selon « le guide de la pensée unique » que sont devenues les instances médicales, les HDL sont gentilles, elles participent aux activités physiologiques du cholestérol et nettoient les artères, tandis que les LDL sont méchantes. Elles déposent le cholestérol sur la paroi des artères. Mais pourquoi notre idiot de foie les fabrique-t-il ?
Y’a-t-il un risque à avoir trop de cholestérol ? Si oui à partir de quel seuil ?
Toujours selon le consensus de la pensée unique, un taux trop élevé de cholestérol (et notamment de mauvais cholestérol LDL) favorise la survenue de maladies cardio-vasculaires. Point barre. Il n’a jamais été montré que l’excès de cholestérol était en soi une maladie (un taux de cholestérol élevé n’entraîne aucun symptôme). Quant aux seuils, parlons-en ! Dans les années 1950, les médecins ne se préoccupaient même pas de mesurer le cholestérol, vu qu’on ne savait pas le doser ! Ensuite, on a considéré qu’un taux normal était inférieur à 3 g, puis à 2,8 g/l et enfin 2,4 g/L avant les années 2000, avec une tolérance à 2,60 à partir de 60 ans. Actuellement, on considère qu’il y a excès de cholestérol lorsque le taux global (HDL + LDL) dépasse 2,30 g/l en l’absence d’autre facteur de risque, 2,00 g/l si la personne présente un autre facteur de risque (tabagisme, diabète, hypertension). Dans le même temps, le taux de LDL-cholestérol « pathologique » est passé de 1,9 g/l en 1994 à 1,3 g/l en 2002.
Quelles sont les conséquences de cette évolution des seuils ?
Plus les seuils baissent, plus on a de « clients potentiels » à traiter. Actuellement, plus de la moitié des américains (adultes de plus de 35 ans) a un taux de LDL supérieur ou égal au seuilde 1,3 g/l, et qui sont sensés justifier un traitement ! Or, qui a récemment abaissé ces taux ? Une commission de consensus (2001) présidée par le Pr Scott Grundy, lequel a admis par la suite avoir été rémunéré par les 5 laboratoires fabriquant des statines. CQFD. Selon Emmanuelle Bonetti, auteur d’une thèse de sociologie sur le sujet, un responsable de l’AFSSAPS aurait déclaré : « Les firmes engrangent quand les seuils baissent ».
Y’a-t-il un bénéfice à faire baisser le taux de cholestérol ? Si oui dans quels cas ?
Dans une interview pour « Le Nouvel Observateur », le professeur Philippe Even estime qu’il n’y a « pas de bénéfice à faire baisser le cholestérol sauf peut-être dans certains cas d’hypercholestérolémie familiale », soit 100.000 Français. Loin des millions de patients aujourd’hui concernés.
Qu’est ce que les statines ? Quel est leur rôle ?
Les statines sont des médicaments de découverte récente (années 70 au Japon, avec les premières AMM aux USA à la fin des années 80). Elles ont 2 principaux modes d’action : elles sont hypolipidémiantes, c’est-à-dire qu’elles abaissent le cholestérol sanguin (mais semblent ne pas agir sur les triglycérides), et elles sont anti-inflammatoires (par action sur la protéine C-réactive et sur les cellules immunitaires), bien que ce mode d’action ne soit pas revendiqué par les fabricants. Le problème, c’est qu’elles inhibent par la même occasion la synthèse de certaines molécules vitales, dont l’ubiquinone (coenzyme Q-10), connu pour son rôle antioxydant majeur.
Quelles sont les bénéfices et les risques à prendre des statines ?
Justement, ce qui pèche, chez les statines, c’est leur mauvais rapport bénéfice/risque.
Le risque est associé aux effets secondaires, conséquences de leur toxicité pour les fibres musculaires, les reins et le foie. Ils ont conduit au retrait de la ceruvastatine en 2001, après 2 courtes années de bons et loyaux services. En 2010, la FDA a publié un communiqué d’alerte sur les risques de toxicité musculaire (myopathie) liés l’utilisation de la simvastatine à 80 mg.
Par ailleurs, le bénéfice étant purement préventif, il est sujet à caution. Il est démontré par des études soi-disant cliniques, mais qui ne sont que statistiques (études de cohorte) et qui, de plus, sont réalisées par les laboratoires eux-mêmes ou à leur demande. Elles sont à peu près aussi fiables que les prévisions des climatologues, c’est dire !
Pourquoi y a-t-il un doute autour de ces études ?
Quand une personne a le ver solitaire, on lui donne un vermifuge, 3 jours après il n’y a plus de ver : c’est clair, net, et… objectif. Il est facile de démontrer l’efficacité d’un vermifuge : ça marche ou ça marche pas. En revanche, quand une personne présente « un facteur de risque de développer une maladie », comment quantifier l’effet d’un traitement préventif sur le long terme ? Il n’y a aucun moyen en fait. D’autant plus que les maladies ciblées par ce type de prévention (principalement maladies cardio-vasculaires et diabète) sont multifactorielles. Or les études cliniques ne prennent pas en compte les facteurs qui chez chaque participant peuvent avoir influencé la survenue de la maladie : changement de mode de vie, stress, accident de la vie… Par ailleurs, elles ont une durée limitée, alors qu’un traitement de ce type est généralement instauré à vie. Ceci sans compter sur les magouilles au niveau des résultats : les statistiques sont arrangées, les effets indésirables passés sous silence (il faut savoir que lorsqu’une étude commanditée par un laboratoire donne des résultats défavorables, elle n’est jamais publiée). Dans le cas des statines, il a été démontré que le Pr Scott Grundy, auteur des principales études en faveur des statines, avait fait l’objet de conflits d’intérêt. Ce qui ne vas pas sans nous rappeler une certaine affaire très… médiator/tique.
Aujourd’hui des millions de personnes qui ne sont pas malades mais désignées « à risque » prennent des statines sur recommandation de leur médecin. Doivent-elle arrêter leur traitement ?
Personnellement, je l’ai arrêté alors que j’ai fait un petit AVC il y a 3 ans (dont on n’a jamais pu déterminer la cause). Mais je sais ce que je fais, je connais bien mon cas particulier… Je ne conseillerais pas à quiconque d’en faire autant. Par contre je recommande fortement à toutes les personnes concernées d’en parler à leur médecin traitant, de lui faire part des éventuels effets secondaires (douleurs musculaires) et d’envisager avec lui la suppression des statines. Et s’il refuse, un bon conseil : allez voir un homéopathe. Au moins, il vous écoutera.
Comment expliquer la « propagande pro-statines » ?
Par un seul mot : mercantilisme. Les statines, dont la première mise sur le marché date de 1987, on vite fait partie des médicaments les plus vendus dans le monde. Politique de l’autruche aussi. Car faire baisser artificiellement le cholestérol (ou le diabète) permet de disculper les causes réelles des maladies cardio-vasculaires : malbouffe, sédentarité, pilules œstro-progestatives, stress (et ses conséquences tabac, alcool, voire plus si affinités…). Bref, tous les tenants et aboutissants de la vie « moderne » que l’on veut nous imposer. Et qui enrichissent d’autres grands groupes industriels. La boucle est bouclée. Malheureusement, certains patients sont complices de ce système. Qui n’a jamais entendu l’un d’eux dire « Je préfère prendre des médicaments et continuer à manger du saucisson et des frites ».
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En guise de conclusion ?
« Tout homme bien portant est un malade qui s’ignore » disait le Dr Knock (Jules Romain). Selon le Dr Sauveur Boukris (auteur de l’ouvrage « Ces maladies qu’on nous invente » ) : « De nos jours le Dr Knock habite Wall street et utilise les méthodes de marketing de Madison avenue. »
Sylvie Hampikian est Docteur Vétérinaire. Elle est également titulaire d’un CES d’immunologie, experte pharmaco-toxicologue indépendante, conseiller et rédacteur scientifique (pharmacie, phytothérapie, diététique, médicaments vétérinaires…).
Photo : Allodocteurs
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