Le 11 novembre dernier, la plateforme d’échange de cryptomonnaies FTX, considérée comme l’une des plus sûres au monde, a déposé officiellement le bilan, créant une onde de choc dans le microcosme de la cryptofinance. Son PDG et fondateur, Sam Bankman-Fried, dont la fortune était estimée à 15,6 milliards de dollars, inspirait confiance aux acteurs du marché, mais pas seulement : des informations du New York Post rapportent qu’il était un grand donateur du Parti démocrate et du Forum économique mondial.
Histoire classique d’une bulle financière
Voici ce que l’on sait à ce jour des dessous de la faillite du géant de la crypto. Sam Bankman-Fried était PDG et fondateur de la plateforme FTX. Il était aussi co-fondateur de la société de courtage Alameda Research.
Le cœur de l’arnaque est la suivante : FTX prêtait illégalement à Alameda Research les fonds de ses clients qui transitaient sur la plateforme d’échange, permettant à cette société de courtage de spéculer à l’insu des utilisateurs de FTX [avec leurs fonds]. Une opération rendue possible par une « porte dérobée », c’est-à-dire une faille informatique créée spécialement à cette fin. La situation a dégénéré lorsque les clients ont souhaité récupérer leurs actifs en même temps : la baisse soudaine de la valeur de la cryptomonnaie vendue sur la plateforme a incité les utilisateurs à retirer leurs investissements brusquement, mais FTX ne possédait plus les liquidités nécessaires pour procéder aux remboursements.
Sam Bankman-Fried se défendait pourtant de ce type de pratique lorsqu’il était interrogé sur la gestion du risque financier du Bitcoin par une commission du Congrès américain en 2021.
« Je dirais que si vous regardez ce qui a provoqué la crise de 2008, il y a des accords bilatéraux non déclarés, des transactions financières entre différentes entités en dehors des procédures qui ont fait du levier encore et encore… plus personne n’avait conscience du risque qu’il y avait dans le système jusqu’à ce que tout s’effondre. Si vous comparez ça à FTX, ou à n’importe quelle plateforme crypto aujourd’hui, il y a une transparence totale sur les comptes et les positions qui sont tenues, il y a des procédures de gestion de risque robustes et fiables appliquées ».
Aux États-Unis, le parjure est un crime qui peut valoir une peine d’emprisonnement, mais peut-être que le jeune PDG comptait sur son cercle d’influence pour se tenir à l’abri de toute sanction en cas de découverte de ses manipulations ? Pour rappel, aucun financier n’est allé en prison à la suite de la crise des subprimes de 2008.
Bankman-Fried, généreux donateur du Parti démocrate et partenaire du forum de Davos
Alors que le montage financier – plutôt grossier – de FTX a été révélé au grand jour, nous découvrons désormais dans la presse ses investissements, dont les internautes ont aussitôt dévoilé la teneur, à l’instar de François Asselineau, président de l’UPR, qui n’hésite pas à qualifier l’entreprise de « pieuvre mafieuse ».
Selon des révélations du New York Post, Sam Bankman-Fried était un partenaire et contributeur financier du World Economic Forum – il est d’ailleurs intervenu à Davos pas plus tard qu’en mai dernier. Suite à l’annonce de la faillite de FTX, le fondateur du forum de Davos Klaus Schwab a suspendu son partenariat avec FTX ; le nom de la société a été retiré ce lundi 14 novembre de la liste des partenaires sur le site Internet de l’organisation.
Sam Bankman-Fried est aussi le deuxième plus grand contributeur du Parti démocrate américain. Il a donné un total de 39,8 millions de dollars aux démocrates, ce qui en fait le plus grand soutien financier derrière George Soros. Cette proximité avec le Parti démocrate laisse penser au journaliste conservateur Ben Shapiro, sur le plateau du média The Daily Wire, que le PDG de FTX aurait usé de son influence sur le Parti démocrate dans l’intention de réguler le marché de la cryptomonnaie à son avantage, lui valant ainsi les foudres de ses concurrents.
Enfin, on sait également que FTX a financé une étude dont les conclusions décrédibilisaient l’ivermectine et investissait dans des entreprises impliquées dans le développement de « vaccins nouvelle génération ».
Pour l’heure, Bankman-Fried serait actuellement placé sous surveillance par les autorités locales aux Bahamas après avoir tenté de se rendre à Dubaï, région du monde qui ne bénéficie pas de traité d’extradition avec les Etats-Unis. Aucune charge n’est retenue contre lui pour l’instant. La police des Bahamas a indiqué enquêter pour déterminer si des faits de nature criminelle ont eu lieu.
Source :