« Pour la population en général, il n’y a aucune indication à porter le masque aujourd’hui. Le masque bleu ne protège de rien », déclarait Agnès Buzyn, ex-ministre de la Santé au début de l’épidémie.
Stephane de Sakutin / AFP
Le tribunal administratif de Paris a tranché ce mardi 28 juin : l’État a fauté en n’ayant pas fait de stocks « suffisants » de masques chirurgicaux avant l’épidémie… sans pour autant être responsable des contaminations Covid. Considéré comme « inutile » jusqu’à devenir obligatoire dans les lieux clos et publics, le port du masque a fait l’objet de plusieurs contradictions.
Une communication gouvernementale discordante
Le tribunal administratif de Paris a retenu plusieurs fautes de l’État concernant la gestion de la crise sanitaire avant mai 2020. La décision de justice a été rendue le 28 juin : l’État est reconnu « fautif » dans la « gestion du stock de masques antérieurement au covid-19 », et de la « communication gouvernementale initiale relative au port du masque ».
Tout au long de la crise sanitaire, les Français se sont habitués aux mesures contradictoires établies par l’exécutif. Les premiers mois de confinement, les masques chirurgicaux n’étaient pas considérés comme nécessaires.
Après quoi ils sont rapidement devenus recommandés, puis obligatoires. Mais tout aussi rapidement, la France s’est retrouvée démunie à cause de son faible stock de masques (100 millions d’unités au début de l’épidémie), et a été la cible d’un nombre important de critiques. Certains des professionnels les plus exposés au virus, comme le personnel soignant ou encore les caissiers de supermarchés, ont affiché leur mécontentement. Ainsi, de nombreux opposants ont dénoncé un « mensonge » généralisé de la part de l’État.
D’après Le Figaro, le tribunal a déclaré : « L’État a commis une faute en s’abstenant de constituer un stock suffisant de masques permettant de lutter contre une pandémie liée à un agent respiratoire hautement pathogène ». Le tribunal a également estimé que l’État est fautif suite à ses « déclarations qui ont pu avoir notamment pour effet de dissuader la population d’avoir recours à des masques ». De plus, le tribunal considère qu’il « aurait également été défaillant dans la gestion de la pénurie de gel hydroalcoolique. »
Alors que certaines études démontrent une faible protection du virus par le port du masque, le tribunal lui-même a jugé que celui-ci n’était pas 100 % efficace contre la maladie.
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Au sujet de l’efficacité du masque, la justice souligne trois points. D’abord, la nature « aléatoire » de la transmission du virus. D’autre part, que le masque ne protège pas à coup sûr de la maladie. Et enfin, que l’État a privilégié d’autres moyens pour freiner le virus, tels que les gestes barrières. Suite aux accusations, le gouvernement s’est défendu en affirmant qu’il n’a fait que suivre les recommandations scientifiques concernant une maladie encore « inconnue ». Aussi le tribunal considère-t-il que certaines accusations sont injustifiées — dénoncer le dépistage généralisé, par exemple.
Responsables, mais pas coupables ?
D’après Le Point, une trentaine de plaignants avait attaqué l’État en justice. Cependant, le tribunal administratif a rejeté la demande d’indemnisation des victimes du Covid ou de leurs ayants-droits décédés de la maladie, ne pouvant établir un lien de causalité direct entre l’action de l’État et la contamination des plaignants.
Par ailleurs, si le sujet du masque arrive enfin sur la table, notons que celui du passe sanitaire, de la politique vaccinale ou de l’indemnisation des effets secondaires commencent juste à être abordés ; ils sont donc loin d’être traités. Et pour cause ! Le nouveau gouvernement est d’ores et déjà lancé dans un nouvel épisode de gestion de crise sanitaire.
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Alors que l’OMS planche sur un traité relatif aux pandémies et que Bill Gates prédit l’arrivée prochaine d’un variant « plus mortel », la ministre de la Santé Brigitte Bourguignon (vaincue aux législatives) lâche son chant du cygne : « Je demande aux Français de remettre le masque dans les transports », disait-elle solennellement, tout en évoquant la quatrième dose de vaccin.
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