Le président de la République considère que cette situation est « durable » et qu’«on ne peut plus vivre avec la grammaire d’il y a un an ».
Le président Emmanuel Macron souhaite une « réévaluation » de la loi de programmation militaire (LPM) 2019-2025. Il s’agit d’« ajuster les moyens aux menaces », sur fond de guerre en Ukraine, a-t-il déclaré ce lundi lors de l’inauguration du salon de l’armement terrestre Eurosatory.
« J’ai demandé au ministre (des Armées) et au chef d’état-major des Armées de pouvoir mener dans les semaines qui viennent une réévaluation de cette Loi de programmation militaire à l’aune du contexte géopolitique », a-t-il affirmé. Il estime que la France est « entrée dans une économie de guerre dans laquelle je crois nous allons durablement nous organiser » et « dans laquelle on ne peut plus vivre avec la grammaire d’il y a un an ».
Emmanuel Macron a amorcé en 2017 une nette remontée en puissance des crédits alloués à la défense après des années de disette. Le budget du ministère des Armées va de nouveau croître en 2022, à 40,9 milliards d’euros, conformément à la LPM 2019-2025 qui prévoit d’atteindre 50 milliards d’euros en 2025.
La piste de réquisitions de matériaux et d’entreprises civiles
« Nous n’avons pas attendu les changements stratégiques pour réinvestir », a rappelé le chef de l’État. Mais la montée des menaces, illustrée par le conflit qui fait rage en Ukraine depuis le 24 février, fait peser une « exigence supplémentaire pour aller plus vite, plus fort, au moindre coût ».
« Il nous reste beaucoup à faire pour nous adapter aux transformations profondes que nous sommes en train de vivre. Et pour qui douterait de l’urgence de ces efforts, il suffit de regarder une fois encore, vers l’Ukraine, dont les soldats réclament un armement de qualité et qui sont en droit d’avoir une réponse là aussi de notre part. » « Nous prendrons les décisions des investissements et nous aurons les exigences qui vont avec », a-t-il conclu.
Selon le quotidien Le Monde, la Direction générale de l’armement (DGA) envisage par ailleurs de proposer un texte législatif qui permettrait de réquisitionner, dans certaines circonstances, des matériaux ou des entreprises civiles à des fins militaires, alors que la guerre en Ukraine a mis en lumière la faiblesse des stocks militaires dans les pays occidentaux.