par Julie Lévesque.
Le chef de la santé publique aux États-Unis, Dr Vivek Murthy, a lancé une campagne au mois de mars pour récolter des exemples de désinformation sur la santé et de leur impact sur le système de santé étasunien : #HealthMisinformation.
Aujourd’hui, j’adresse au grand public une demande officielle d’articles et de recherches sur
la désinformation dans le domaine de la santé. Cela inclut un appel public aux entreprises
technologiques pour qu’elles partagent de manière transparente ce qu’elles savent sur l’impact
de la désinformation sur leurs plateformes. Pour réussir, nous avons besoin de VOTRE aide
L’initiative un eu un effet boomerang.
Le ministre de la Justice de l’Indiana, Todd Rokita, et le Dr Jay Bhattacharya, co-auteur de la déclaration de Great Barrington et témoin expert dans la demande de jugement déclaratoire d’Entrepreneurs en action du Québec, lui ont transmis une liste de 9 exemples de désinformation du Centres for Disease Control (CDC) tout en exprimant leur accord sur les dommages causés par la désinformation :
« Nous sommes d’accord sur le fait que la désinformation a été un problème majeur pendant la pandémie. La propagation d’information scientifique inexacte a compliqué les prises de décision du public [et] entraîné des conséquences graves sur la vie et les moyens de subsistance des Américains. Nous vous soumettons les exemples suivants de désinformation de la part du CDC et d’autres organismes de santé qui ont ébranlé la confiance du public dans la science et la santé publique, et prendront des décennies à réparer. »
Dr Jay Bhattacharya.
Les 9 exemples de désinformation sont :
- Surdénombrement de la COVID-19
- Remise en question de l’immunité naturelle
- Les vaccins contre la COVID-19 préviennent la transmission
- Les fermetures d’école ont été efficaces et n’ont rien coûté
- Tout le monde court le même risque d’être hospitalisé et de mourir d’une infection à la COVID-19
- Il n’y avait pas d’alternative raisonnable au confinement
- Les politiques de masque obligatoire sont efficaces pour réduire la propagation des maladies infectieuses virales
- Le dépistage de masse des personnes asymptomatiques et la recherche des contacts des cas positifs sont efficaces pour réduire la propagation de la maladie
- L’éradication de la COVID-19 est un objectif réalisable
Nos autorités ont elles aussi véhiculé une grande partie de cette désinformation. Voilà pourquoi l’auteure considère utile de partager ces informations qui seront probablement utiles à la défense des nombreux contrevenants pro-science qui ont osé défier les mesures antiscientifiques de la CAQ.
Voir le document originel en anglais :
• indiana-attorney-general-covid-misinformation-submission
Résumé des explications. (Tout ce qui suit, outre les passages entre crochets […], est une traduction de la lettre originale) :
1- Surdénombrement de COVID-19
Les chiffres officiels du CDC pour les décès et les hospitalisations liés à la COVID-19 sont inexacts. Les chiffres officiels comprennent de nombreuses personnes qui sont décédées avec la COVID-19 plutôt que de celle-ci. Le CDC n’a pas fait de distinction entre les décès où la COVID-19 était la principale cause de décès, où la COVID-19 était une cause de décès, ou où le décès n’était aucunement lié à COVID-19, mais où le test était positif.
Cela est problématique pour trois raisons :
- Ce n’est pas la façon de procéder […] pour les autres maladies. On a conseillé aux médecins de privilégier la COVID-19 comme cause de décès, même si les données médicales suggéraient autre chose ;
- Effectuer des tests sur toute la population pour identifier des personnes asymptomatiques […] est sans précédent dans l’histoire de l’humanité ;
- Même s’il aurait été facile d’examiner les dossiers médicaux à travers le pays afin de déterminer combien de décès étaient réellement dus à la COVID-19, le CDC ne l’a pas fait.
2- Remise en cause de l’immunité naturelle
L’immunité naturelle suivant le rétablissement de la COVID-19 a constamment été questionnée et niée. À l’aide d’études gravement fautives, le CDC a faussement affirmé que l’immunité naturelle est moins bonne que celle acquise par la vaccination […]
Pour les scientifiques, c’est la désinformation la plus surprenante. Nous connaissons l’immunité naturelle depuis la peste athénienne qui a eu lieu en 430 avant notre ère ; d’autres coronavirus génèrent une immunité naturelle ; pendant la pandémie, nous savions que les personnes rétablies de la COVID-19 avaient une bonne immunité naturelle […] Au bout d’un an de pandémie, nous savions que l’immunité naturelle durait au moins un an.
3- Les vaccins contre la COVID-19 préviennent la transmission
[…] Lorsque les vaccins contre la COVID-19 ont été approuvés d’urgence, les manufacturiers ont présenté des essais contrôlés randomisés (ECR) montrant que les vaccins réduisaient la maladie symptomatique. Les essais n’ont pas été conçus pour déterminer si les vaccins pouvaient également limiter la transmission ou prévenir les décès, même s’ils auraient pu être conçus pour le faire. Il s’est avéré que les personnes vaccinées transmettaient la maladie. Il est irresponsable de la part des responsables de la santé publique de prétendre que les vaccins préviennent la transmission alors que les ECR n’ont même pas tenté de répondre à cette question.
4- Les fermetures d’école ont été efficaces et n’ont rien coûté
[…] Cette décision était fondée sur de fausses allégations selon lesquelles les fermetures protégeraient les enfants, les enseignants et la collectivité en général. Nous savions déjà au début de l’été 2020, que c’était faux. La Suède a été le seul grand pays occidental à garder les écoles ouvertes tout au long du printemps 2020 sans masque, sans distanciation sociale ni test de dépistage. Parmi ces 1,8 million d’enfants de 1 à 15 ans, il n’y a eu aucun décès lié à la COVID-19, seulement quelques hospitalisations, et les enseignants ne couraient pas un risque plus élevé de contracter la COVID-19 que la moyenne des autres professions.
5- Tout le monde court le même risque d’être hospitalisé et de mourir de la COVID-19
Bien que les messages de santé publique aient minimisé ce fait, le risque d’hospitalisation et de décès est plus de mille fois plus élevé chez les personnes âgées que chez les jeunes. Bien que le risque de décès soit élevé pour les personnes âgées et certaines autres populations vulnérables souffrant d’une maladie chronique grave, le risque posé par la COVID-19 pour les enfants est comparable au risque posé par une mauvaise saison de grippe. Les sondages indiquent toutefois que les personnes âgées et les jeunes surestiment le risque de décès lié à la COVID-19. Cette perception erronée du risque est néfaste parce qu’elle mène à l’exigence de politiques – comme la fermeture d’écoles et le confinement – lesquelles sont elles-mêmes nuisibles.
6- Il n’y avait pas d’alternative raisonnable au confinement
Dès le début de la pandémie, cette nette variation du risque de maladie grave selon l’âge a fourni une solution de rechange aux politiques de confinement adoptées par de nombreux États américains – la protection ciblée des personnes âgées et vulnérables […] [Voir la déclaration de Great Barrington, signée par des dizaines de milliers de médecins et de scientifiques, et qui démontrent que non, il n’y a pas de consensus, malgré ce que tentent de nous faire croire nos médiocres.]
Comme l’ont confirmé les recherches subséquentes, il était clair, même à l’époque, que les mesures de confinement ne pouvaient pas protéger les personnes vulnérables (près de 80% des décès liés à la COVID-19 sont survenus chez les personnes âgées aux États-Unis). Entre-temps, des pays comme la Suède, qui n’a pas mis en œuvre de mesures de confinement, ont enregistré un taux de mortalité excédentaire presque nul au cours des deux dernières années.
Les mesures de confinement sont une aberration – elles s’écartent largement de la gestion traditionnelle de la santé publique en cas d’épidémie de virus respiratoire – et un échec catastrophique en matière de politique de santé publique.
7- Les politiques de masque obligatoire sont efficaces pour réduire la propagation des maladies infectieuses virales
Contrairement aux affirmations de certains responsables de la santé publique, les obligations de port du masque n’ont pas été efficaces pour protéger la plupart des populations contre le risque de COVID-19.
Le virus du SRAS-CoV-2 se propage par aérosols. Les aérosols sont de minuscules particules qui peuvent persister dans l’air pendant de longues périodes et qui s’échappent par les trous des masques mal ajustés, ce qui réduit considérablement leur capacité d’arrêter la propagation de la maladie. Les masques en tissu, en particulier, ne peuvent pas arrêter les aérosols, et même les masques N95 bien ajustés ont une capacité réduite d’arrêter la transmission virale lorsqu’ils deviennent humides par la respiration.
Il n’est donc pas surprenant que les données probantes les plus fiables disponibles – les essais randomisés –menés avant et durant la pandémie ont révélé que les masques sont inefficaces pour arrêter la propagation des virus respiratoires dans la plupart des environnements lorsqu’ils sont portés par des personnes non formées.
8- Le dépistage de masse des personnes asymptomatiques et la recherche des contacts des cas positifs sont efficaces pour réduire la propagation de la maladie
Les tests de masse effectués sur des personnes asymptomatiques avec suivi des contacts et mise en quarantaine de personnes qui ont obtenu un résultat positif n’ont pas réussi à ralentir considérablement la progression de l’épidémie et ont imposé des coûts élevés aux personnes mises en quarantaine, même si elles ne présentaient aucun risque d’infecter les autres.
Trois faits cruciaux permettent de comprendre pourquoi cette politique est un échec :
- Les personnes en contacts étroits avec un cas positif […] sont peu susceptibles de transmettre la maladie ;
- Le test PCR utilisé pour identifier les infections asymptomatiques donne souvent un résultat positif chez les personnes qui ont des fragments viraux morts, ne sont pas contagieuses et ne présentent aucun risque d’infecter les autres ;
- Le système de recherche des contacts devient débordé chaque fois que les cas commencent à augmenter, ce qui entraîne de longs retards dans la communication avec les nouveaux cas.
[…] Pour les enfants, cela signifie plus de leçons ratées et de d’occasions manquées de croissance scolaire et sociale, avec des conséquences négatives à long terme sur leurs perspectives d’avenir. Au Royaume-Uni, un examen gouvernemental officiel a déterminé que l’investissement de 37 milliards de livres dans le traçage a été un gaspillage de ressources.
9- L’éradication de la COVID-19 est un objectif réalisable
Tout au long de la pandémie, en commençant par les « deux semaines pour aplatir la courbe », l’élimination de la propagation de la COVID-19 a été un objectif stratégique explicite. Les dirigeants de la santé publique ont insinué que la pandémie serait terminée lorsque la propagation de la COVID-19 serait pratiquement nulle. Cependant, le SRAS-CoV-2 ne présente aucune des caractéristiques d’une maladie qui peut être éradiquée.
Stratégie zéro-COVID = stratégie zéro-vie ?
Premièrement, nous ne disposons d’aucune technologie pour réduire la propagation de la maladie ou modifier sa dynamique de façon significative. Les mesures de confinement et les restrictions sociales échouent parce que seules les personnes qui peuvent se permettre de travailler de la maison sans perdre leur emploi peuvent s’y conformer sur de longues périodes […] Il existe de nombreux hôtes animaliers pour le SRAS-CoV-2 et des preuves de transmission entre mammifères et humains […] Donc, même si la maladie était éradiquée chez les humains, la transmission zoonotique garantirait sa résurgence. Enfin, l’éradication nécessite un engagement mondial de la part de chaque pays – un objectif impossible puisque l’éradication de la COVID-19 est loin d’être le problème de santé publique le plus pressant pour de nombreux pays en développement.
source : Mondialisation