Dans son roman « 1984 » George Orwell invente le concept de « novlangue », un langage destiné à rendre impossible l’expression de certaines pensées. La novlangue nous confronte ainsi à la question de l’origine inconsciente de nos idées, mais aussi à celle des outils de la domination politique. L’idée de contradiction logique n’existe pas dans la Novlangue. Si tout est vrai et faux en même temps, il ne peut y avoir de critique. Pourquoi se battre pour une cause quand l’autre est tout aussi valable ? Analyse de ce concept.
Emmanuel Macron utilise le « en même temps » pour relier des termes irréconciliables. Son usage de la Novlangue n’a pas pour objectif de satisfaire tout le monde sans trancher, mais bien d’empêcher de penser, de bloquer toute critique. Un calcul élémentaire comme 1 + 1 = 2 devient « Et un et un et cinq années de plus ». « Je ne suis pas de gauche » et « je ne suis pas de droite », qui pourrait logiquement aboutir à « Je ne suis ni de gauche ni de droite », c’est-à-dire « Je suis du centre », n’est pas admis dans la Novlangue macronienne. Regardez cette vidéo, c’est un parfait exemple de blocage de la pensée de l’autre, une dictature volontaire de la pensée. Le dominant sait ce qui est vrai. Le dominé ne peut jouer qu’à pile tu perds, face je gagne.
Qu’est-ce que la novlangue ?
La novlangue est celle pratiquée par les médias dominants et par la plupart des hommes politiques. Un dictionnaire vient nous la dévoiler dans toute sa douce brutalité. Aux cerveaux asservis les auteurs livrent les clefs de l’émancipation. Et de la révolte.
Le mot de novlangue ne date pas d’hier. Il est apparu en 1949 dans le célèbre roman de George Orwell, 1984. Il était masculin, il est juste devenu féminin en même temps qu’il passait de la fiction à la réalité du monde contemporain – Eric Zemmour aurait sans doute des choses à dire à ce sujet. Le monde orwellien est devenu le nôtre. Non seulement on ne peut plus rien dire mais on ne peut plus penser librement. La faute à l’évolution sémantique : moins de mots, c’est moins de pensée ; et des mots imposés qui changent de sens, c’est une pensée qui est formatée dès avant son expression.
« La novlangue part de l’idée, lancée par les structuralistes français, que les mots véhiculent des valeurs et qu’en changeant le sens des mots on réussira à changer la réalité des choses », explique Michel Geoffroy : « La novlangue a donc pour but d’empêcher de penser les choses telles qu’elle sont. Il s’agit d’une désinformation qui a pour finalité de jouer sur les perceptions du sujet qui utilise ces mots. »
Sidérer la pensée, c’est l’annihiler
Le Dictionnaire de novlangue, de Jean-Yves Le Gallou et Michel Geoffroy, dirigeant et contributeur de la fondation Polémia, comprend mille mots. « Mille mots qui vous manipulent ». Dans sa première édition, il y a déjà sept ans, il n’en comprenait que deux cent cinquante. Certains sont des « mots trompeurs », d’autres des « mots subliminaux », d’autres encore des « mots sidérants », d’aucun des « mots tabous » selon la classification établie par les auteurs.
Les « mots trompeurs » sont des mots qui ont souvent changé de sens et finissent par désigner le contraire de ce qu’ils prétendent signifier. Des mots orwelliens par définition (« La liberté, c’est l’esclavage », dit le slogan du roman). Par exemple le mot « jeunes », qui ne définit plus un âge mais une origine immigrée, ou encore « populaire », qui est synonyme d’immigrés (« un quartier populaire »).
Avec les « mots subliminaux », on suscite un réflexe pavlovien. Par exemple avec le mot de « dérapage ». Dire qu’untel a « dérapé » implique que le lecteur ou l’auditeur perd son libre-arbitre. Titrer sur le « dérapage » de Nadine Morano, sur le « dérapage » de Jean-Louis Masson induit la lecture que l’on va faire des propos qui constituent le dérapage. L’emploi du « mot subliminal » a ceci de pervers que celui qui l’emploie sait que le temps de celui qui le lit est compté, qu’il ne va donc pas prendre le temps de l’analyse, ni même celui de la réflexion, ni a fortiori prendre connaissance des propos incriminés dans leur entièreté. Alors que le « dérapage », en fait, n’est généralement que l’expression d’une idée qui va contre la pensée dominante.
Les « mots sidérants » sont de même nature mais en plus puissants. « Ce sont des mots terroristes car ils sont destinés à empêcher toute pensée critique en imposant une association d’idée conditionnée. » Ils peuvent être répulsifs ou positifs, désigner le camp du Bien ou le camp du Mal. Dire que quelqu’un est d’ « extrême droite » suffit par exemple à disqualifier tous ses propos, quand bien même traiteraient-ils de la météo. « Raciste » remplit la même fonction. En revanche, affubler n’importe quelle opération farfelue des adjectifs « éthique », ou « environnemental », ou « humanitaire », ou « équitable », suffit à lui donner ses lettres de noblesse et à rendre quasi impossible, par avance, toute critique la concernant.
Faire sauter les tabous
Les auteurs listent les « mots tabous » qui ont, eux, tendance à disparaître. C’est même le destin de ces mots qui est tabou parce qu’il ne faut surtout pas les utiliser sous peine de devenir suspect. Selon les auteurs, « démocratie », par exemple, en fait partie, car le terme, surtout dans la bouche du quidam, a des relents de populisme, surtout depuis que la démocratie directe fait des misères, en Suisse, aux « valeurs de la République », qui sont, elles, positives et le sont d’autant plus que nul ne sait ce qu’elles sont. Parmi les « mots tabous », citons nation, patrie, puissance, souveraineté, indépendance, peuple, identité, racines, culture, frontières, civilisation, famille, traditions, etc.
Et le mot « race », bien sûr. Sa définition dans ce dictionnaire : « Mot tabou : les races n’existent pas et prétendre le contraire expose à des poursuites judiciaires ; on peut à la rigueur employer le mot “ethnie” ou “communauté” mais avec prudence et si possible toujours au pluriel (ex : “les violences interethniques”). »
La novlangue, explique Michel Geoffroy, « est un bobard permanent qui exprime l’emprise du politiquement correct sur notre société. Dépister la novlangue constitue donc une œuvre de salubrité et contribue à rétablir une liberté essentielle : la liberté de pensée ».
Cet ouvrage permet de décrypter le discours des médias dominants et de s’en libérer. A ce titre, il devrait être remboursé par la Sécurité sociale.
Quelques exemples de novlangue contemporaine :
Ne dites pas tentative de viol mais drague qui a mal tourné.
Ne dites pas cancre mais inappétant scolaire ou élève en auto-socio-construction de ses savoirs.
Ne dites pas rééducation des enfants mais déconstruction des stéréotypes de genre.
Ne dites pas parent d’élève mais géniteur d’apprenant (qui n’apprend généralement pas grand-chose d’ailleurs…).
Ne dites pas piscine mais milieu aquatique profond.
Ne dites pas enfant d’immigré mais enfant issu de parents d’éducation éloignée.
Ne dites pas délinquant multirécidiviste mais gentil garçon peu favorablement connu des services de police.
Ne dites pas vols de métaux mais ferraillage.
Ne dites pas Romanichels, ni même Roms, ni même Roumains, préférez parler de voyageurs… et de camps de Voyageurs (avec majuscule de respect).
Ne dites pas Union européenne ni organisation de Bruxelles mais Europe.
Ne dites plus Joyeux Noël mais Joyeuses Fêtes.
Ne dites pas délinquant immigré mais jeune (même s’il s’agit d’un homme de 35 ans).
Ne dites pas bandes de voyous mais groupes affinitaires.
Ne dites pas encourager l’islam en finançant les mosquées mais laïcité positive.
Ne dites pas repas halal mais repas aménagé.
Ne dites pas islamiste mais islamiste modéré.
Ne dites pas djihadiste mais individu déséquilibré ou loup solitaire autoradicalisé sur Internet.
Ne dites pas salle de shoot mais salle de consommation à moindres risques.
Ne dites pas Russie mais pays de Poutine.
Ne dites pas capitalisme cosmopolite mais globalisation.
Ne dites pas immigré clandestin mais migrant.
Ne dites pas banlieue de l’immigration mais quartier populaire.
Ne dites pas art déraciné marchand datant du début du siècle précédent mais art contemporain.
Ne dites pas père ou mère, ou mari ou femme, mais déclarant 1 ou déclarant 2.
Ne dites pas profanation d’une église ou d’une tombe catholique, dites dégradation (le terme profanation est en revanche incontournable s’agissant de faits concernant des sites juifs ou musulmans).
Ne dites pas soumission stratégique aux États-Unis mais liens transatlantiques.
Ne dites pas la France est un satellite des États-Unis mais un pays allié.
Ne dites pas bombardements mais frappes chirurgicales.
Ne dites pas victimes civiles mais dommages collatéraux.
Ne dites pas ensemble de pays inféodés aux États-Unis mais communauté internationale.
Ne dites pas vérité désagréable mais propos inacceptables, voire nauséabonds.
Ne parlez plus de liberté d’expression mais déplorez… l’abus de la liberté d’expression.
Source : Polémia.
Le mot de l’éditeur :
Voici l’outil indispensable à qui veut comprendre le monde contemporain, livrer la bataille du vocabulaire contre la pensée perroquet et libérer la langue française de la tyrannie du politiquement correct. Ce dictionnaire de novlangue comporte plus de 1000 mots et décode le langage utilisé par les médias de l’oligarchie et celui des hommes politiques. La novlangue est un instrument d’oppression politique et idéologique, établissent ici Jean-Yves Le Gallou et Michel Geoffroy, avec un triple objectif :
– Faire prendre aux Français des vessies pour des lanternes et camoufler la réalité par le recours à des mots trompeurs, subliminaux ou sidérants.
– Rééduquer politiquement les locuteurs dans une logique « antisexiste », « antiraciste », « antiphobies », cosmopolite et droits-de-l’hommiste.
– Expurger la langue en rendant certains mots tabous, pour que l’expression des « mauvaises pensées » devienne impossible.
Le bobardement précède le bombardement.
Données techniques :
Titre : « Dictionnaire de nolangue »
Auteurs : Michel Geoffroy, Jean-Yves Le Gallou et Polémia.
Éditeur : Via romana
Date de parution 24 Septembre 2015
ISBN 2372710184
EAN 978-2372710183
Prix : 20,00 €
Une vidéo qui synthétise bien les caractéristiques de la novlangue contemporaine, l’un des outils majeurs de la fabrication de la pensée unique, de la désinformation, et de la manipulation de l’opinion publique.
Comme le dit si bien Étienne Chouard, les ennemis des citoyens, utilisent le mot « démocratie » pour désigner un régime de gouvernent représentatif foncièrement antidémocratique. De cette manière, ils nous privent de pouvoir penser la démocratie autrement, puisqu’ils ont précisément baptisé et repeint un régime antidémocratique du nom merveilleux de démocratie. Typique de la novlangue de la pensée unique ambiante, une autre facette de l’inversion de toutes les valeurs.
À voir !
Nota Bene :
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Source : Le Média en 4-4-2. & AgoraVox