Un programme majeur.
Les défenseurs des droits numériques accusent l’UE de travailler à la création de la plus grande infrastructure de surveillance biométrique au monde, grâce à une proposition connue sous le nom de « Prüm II ».
La première convention de Prüm a été signée en 2005 par l’Autriche, la Belgique, la France, l’Allemagne, le Luxembourg, les Pays-Bas et l’Espagne, en dehors du cadre de l’UE, mais « ouverte » aux autres pays membres de l’Union, dont 14 sur 27 l’ont rejointe depuis.
Le traité vise à renforcer la coopération transfrontalière dans la lutte contre la criminalité et le terrorisme. Jusqu’à présent, les parties au traité ont collecté, traité et partagé des données telles que les empreintes digitales, l’ADN, des informations sur les propriétaires de véhicules, etc.
Mais « Prüm II » est censé étendre cette coopération en y ajoutant un élément important : les données de reconnaissance faciale. L’échelle à laquelle l’UE prévoit d’utiliser cette technologie très controversée du point de vue des droits de l’homme et du respect de la vie privée est décrite dans les rapports comme étant « sans précédent », avec l’intégration des visages de millions de personnes.
Cette gigantesque base de données serait ensuite mise à la disposition de la police de divers pays d’Europe, qui la comparerait aux photos de suspects à l’aide d’algorithmes de reconnaissance faciale, dans le cadre d’un processus automatisé.
La proposition a été déposée l’année dernière et vise à produire un règlement du Parlement européen et du Conseil de l’UE sur l’échange automatisé de données entre les services répressifs des pays membres de l’Union. À mesure que de plus en plus de détails sont apparus, y compris dans les réponses aux demandes de liberté d’information, les militants des droits de l’homme se sont fait entendre dans leurs critiques.
Ella Jakubowska, conseillère politique de European Digital Rights (EDRi), a été citée par Wired comme ayant déclaré que l’UE était en train de créer « l’infrastructure de surveillance biométrique la plus étendue que nous ayons jamais vue dans le monde ».
Le modèle que l’UE adopte ici est connu sous le nom de reconnaissance faciale rétrospective, par opposition à la variété « en direct » – où les images en direct sont comparées à celles d’une base de données de la police. « Rétrospective » signifie que le nombre d’images qui seront partagées entre les forces de police proviendra d’une variété beaucoup plus grande de sources : caméras de surveillance, médias sociaux, téléphones, et peut-être même celles tirées des permis de conduire des citoyens.
Les porte-parole de l’UE affirment qu’« un humain examinera les correspondances potentielles », précise le rapport.
Traduction : https://exoconscience.com