Souvenons-nous de Hollande, après les attentats de 2015, son envolée spectaculaire dans les sondages s’est suivie en 2017 d’une impopularité qui l’a empêché de se représenter.
Macron est aujourd’hui dans la même trajectoire, boosté par les événements, mais pas 2 ans avant les élections présidentielles comme son prédecesseur, mais seulement 30 jours. Quel avantage pour une possible réélection ! Hollande aurait dans ces conditions été certainement réélu.
Alors il est persuadé de gagner ces élections, par l’effet Ukraine, en laissant son bilan dans l’ombre et en occultant les autres sujets franco français.
Il est certain
Qu’obéissant au plus classique des réflexes par temps d’orage ou lorsque rôdent les loups, le troupeau apeuré se regroupera autour du berger.
Mais s’il est élu à cause de la sidération et la crainte du peuple face à la guerre en Europe, qu’en sera-t-il dans quelques semaines quand ce conflit aura trouvé une solution par la négociation ? La paix en Ukraine ne mettra pas fin, loin s’en faut aux problèmes que devra affronter le futur Président.
Faute d’avoir vu la nécessite de faire campagne, d’avoir vécu un vrai débat démocratique, les Français vont se réveiller avec la gueule de bois. Avec un sentiment d’illégitimité de ce pouvoir élu récemment sur fond de crise internationale, car ils sont en grande majorité déçus par le bilan de Macron. Ils auront la désagréable impression de s’être fait berner, manipuler par le pouvoir et les médias qui les ont affolés.
Faut dire que regarder 15 heures par jours l’Ukraine débarquer dans votre salon vous fait perdre la notion des réalités quotidiennes et oublier les problèmes qui vont resurgir encore plus prégnants, une fois ce triste épisode passé.
A la question posée récemment par le Figaro et à laquelle ont répondu 159227 votants
Êtes-vous satisfait du bilan d’Emmanuel Macron ?
Oui 30,83%
Non 69,17%
Pourquoi vont-ils alors voter peut-être encore Macron ?
Seule la peur largement et savamment amplifiée aura motivé leur vote.
Les problèmes au long cours, d’immigration, de sécurité, de justice, de pouvoir d’achat, de territoires de non France, d’identité, économiques sur lesquels son bilan est désastreux, resurgiront rapidement avec plus d’acuité. La reconduction de Macron dans ces conditions ne provoquera pas le sursaut psychologique nécessaire à une reprise en mains de la situation indispensable.
Un article du Point s’est fait l’écho des inquiétudes du camp Macron en cas de « réélection fragile sur fond de crises » Macron et le spectre de la reconduction ».
Que pèseraient alors les 55 % éventuels obtenus face à Marine Le Pen ou à Zemmour dans un tel contexte ?
Le chef de l’état risquera de se retrouver avec des gilets jaunes puissance 10 et la France pourrait sombrer dans un chaos mortifère.
L’état de Grâce n’aura duré ce que durera la guerre en Ukraine.
Reconduit par défaut, il ne pourra rien faire, le contexte politique sera trop tendu.
La réélection de Macron, ne sera pas à l’évidence un gage de stabilité.
Le Macron qui veut emmerder les Français qui ne seront pas d’accord avec lui va se réveiller. N’espérant plus une impossible troisième réélection, il tentera de mettre en œuvre toutes les mesures qui ont déjà fâché les Français dès leur annonce, sans mettre en place les mesures régaliennes dont la France a besoin puisque à l’évidence elles ne font pas partie de ses visées idéologiques mondialistes.
Comment les Français pourront-ils alors avoir oublié le mépris du Président à leur égard ?
Comment les Français excuseraient-ils sa surdité aux problèmes quotidiens qu’ils vivent et qu’il ne voit pas et n’a pas voulu voir pendant 5 ans ?
5 ans pendant lesquels les français n’ont pas eu le droit à la parole, le président n’ayant pas compris que les votes d’adhésion en sa faveur en 2017 n’étaient que de 24,01% et les autres des votes par défaut.
Il a gouverné pour ces 24%, soit 18.19% des inscrits
Sans tenir compte des
21.30% obtenus par Marine le Pen
19.58% obtenus par Mélenchon
20,01% obtenus par Fillon
Soit 60.89% des votants qui ne voulaient pas de son programme et qu’il aurait dû aussi écouter.
Jacques Mézard ancien ministre d’Édouard Philippe nommé par Emmanuel Macron au Conseil constitutionnel a cette crainte partagée par nombre de politiques.
« La Ve République peut finir dans un bain de sang. »
Alors la peur sera-t-elle plus forte que le rejet ?
Si le conflit perdure, c’est possible
Réponse dans quelques semaines.
Source : AGORAVOX